Intrigue II : Haut les mains ! [inside]

Messages : 16 Date d'inscription : 07/08/2010 Crédit : Kenvin Pinardy.

Tout est calme dans la banque pour le moment. Cette dernière est ouverte depuis moins d'une heure mais il y a déjà foule qui se presse à l'intérieur. Deux des employées tentent d'apporter la solution recherchée par une petite grand mère tandis qu'une jeune femme à l'allure engageante de femme d'affaires ordonne ses directive de manière impatiente à la troisième. Un seul banquier n'est présent pour le moment, dans son bureau, écoutant les doléances d'un couple de professeurs souhaitant un crédit immobilier. Le vigile marche de long en large le long des grandes baies vitrées d'une démarche nonchalante et usée du train train quotidien.

Clyde pousse un profond soupir alors qu'il attend sagement son tour et pose un regard indifférent sur les quelques personnes présentes dans ces lieux. Il est le premier arrivé et donc le prochain à passer aux caisses. Il connaît parfaitement les lieux et sait exactement l'emplacement de chacun des coffres, leurs failles et les faiblesses des employés. Il connaît son travail, tout comme il connaît l'univers des banques pour les avoir pratiqué dans une vie antérieure. Il inspecte doucement les émotions des uns et des autres, apaisés ou anxieux, ils ignorent tous ce qui les attend. Il est certes arrivé récemment au sein de Discordia mais a rapidement gravit les échelons. De manière un peu trop flagrante aux dires de certains. Mais même s'il ne peut matériellement encore agir en sous-marin, il se sait doué. Et ce n'est pas ses chevilles qui vont le démentir.

Alors que de nouveaux clients pénètrent les lieux, il échange un regard interloqué avec le bras droit de sa patronne. L'espace de quelques secondes, il est agacé de cette surveillance mais bien vite l'agacement cède le pas à la fierté. La puissante reine d'Egypte allait voir comment se comporter un petit gars du Middle West. Le fait qu'Eros soit également présent ne le gênait pas davantage. Il ne le craignait pas. Il était l'agent de la Discorde le plus sensible à l'amour d'une certaine manière mais le plus indifférent également. Il reporta son attention sur l'employée, attendant patiemment que le scénario se mette en place. Les gars allaient devoir rappliquer vite. Sa présence en ces lieux, couplée à celle de Cleopatra, allait certainement mettre la puce à l'oreille d'Eros.

* * *
* *

ORDRE : les membres inscrits répondent dans l'ordre qu'ils souhaitent. Clyde peut intervenir et autant de fois qu'il le désire.

Sa patronne vint à elle lorsque midi sonna. Occupée à faire des téléphones et à gérer la crise en Égypte -qu'elle avait bénie depuis son éclosion- Cléopâtre ne la regarda pas immédiatement. Ça lui faisait un peu bizarre de parler l'arabe, surtout ici. Elle évitait de le parler devant César, qui ne cessait de lui faire des commentaires désagréables sur le fait que cette langue était considérée comme celle des terroristes, et qu'elle ne roulait pas dans la bouche comme le suave italien de son époque. Mais elle ne se laissait pas faire aussi facilement, et elle avait entreprit par elle-même d'envoyer quelques émissaires, comme Sherazade, faire l'espionne pour elle. D'ailleurs elle faisait tout pour elle cette petite. Mais bon. L'ancienne reine raccrocha et regarda sa patronne. Cette dernière lui tendit une feuille, sur laquelle se trouvait la fiche de Clyde.

Cléopâtre lut la fiche rapidement. Bien sûr qu'elle le connaissait, ce petit. Mais il fallait bien qu'elle en sache un peu plus sur lui afin de bien l'évaluer. S'il passait le test, il montait de grade. Ces derniers temps, les bureaux ne parlaient que de Clyde Barrow, et son énorme talent pour la Discorde. Mais s'il voulait être promu général, il allait devoir faire de gros efforts, et cela voulait dire, passer le test de la patronne. Cléopâtre superviserait l'évènement de loin, afin de faire le meilleur rapport par la suite.

Il était arrivé très chic à la banque, et elle sourit. Elle aimait les garçons qui s'habillaient bien, et il devait probablement le savoir. Ils échangèrent une poignée de main. C'était la première fois qu'ils se croisaient vraiment, et qu'ils faisaient plus que se côtoyer dans les réunions. Elle évita de lui dire qu'elle planifiait prochainement le meurtre de Bonnie. Bah quoi, il fallait bien partir sur de bonnes bases. Elle sonda son visage rapidement, et ne vit aucune trace de stress apparente. Bien, il n'était pas un démonstrateur. Elle s'humecta les lèvres et enleva ses lunettes de fumée noires.

Ensemble, ils pénétrèrent dans la bâtisse, et s'arrêtèrent en plein milieu de la salle. Les directives d'Eris avaient été très claires quant à sa tâche ici: « Tu observes et tu casses tout. On va voir s'il sait réparer les situations. » La grande reine d'Égypte vit Eros du coin de l'oeil, et l'ombre d'un sourire malin vint s'installer sur son visage. Tout bousiller allait être aisé.

« Bonne chance. »

Deux mots, quatre syllabes et elle se dirigea vers la file d'attente, près d'Eros.

Il arrivait parfois à Eros d'envier les humains. Ne pas savoir ce qui se tramait au-dessus de leur tête, ne pas avoir à gérer des cas difficiles, n'avoir à se soucier que de leur propre vie, c'était si simple. La majorité d'entre eux trouvait que l'existence était quelque chose de difficile. Pauvres innocents. S'ils avaient ne serait-ce qu'un minimum conscience de ce qu'il se passait vraiment, ils seraient bien satisfaits de leur existence. Mais Eros ne les blâmait pas pour ça. Il les aimait, après tout. Et n'aspirait parfois qu'à vivre comme eux, ne serait-ce qu'une journée.

Aujourd'hui d'ailleurs, il était en congé. La bonne blague. Il avait laissé l'agence aux mains expertes de Marc-Antoine tandis qu'il avait rendez-vous à la banque pour un petit léchage de bottes. Il était un gros client, après tout. Il fallait bien que le directeur prenne de ses nouvelles de temps en temps pour savoir si tout se passait bien. Et oui, tout se passait très bien. Malgré la défaite de leur agence lors du festival, la Saint-Valentin avait fait exploser les ventes de cartes de voeux et les coeurs avoisinants. Eros avait donc enfilé un costume - et il n'aimait pas spécialement ça d'ailleurs - et s'apprêter à endosser le rôle du sympathique patron d'Aeternam Corp, entreprise de cartes de voeux en plein expansion. Il aurait préféré passer sa matinée à autre chose, comme regarder un show télé idiot en oubliant un peu ses problèmes, mais soit. Il y consacrerait son après-midi, en lot de consolation.

Cependant, tandis qu'il attendait tranquillement à l'accueil l'heure de son rendez-vous, il perçut un léger changement d'atmosphère. Quelque chose d'imperceptible pour un mortel, mais à côté duquel il lui était impossible de passer. Il dirigea son regard vers l'entrée du bâtiment, et ses craintes furent immédiatement fondées. Clyde Barrow, dans une banque. voilà qui n'augurait vraiment rien de bon. Le bougre se dirigeait vers une employée et Eros attrapa immédiatement son portable. Etape numéro un, alerter ses émissaires. Un texto rapide lui permit de prévenir Marc-Antoine, tandis qu'il en envoya un second, plus personnalisé, à Tristan. Rapplique à la banque de suite. Reste dehors. Tu devrais apercevoir Eris. Il savait que le psychiatre ne serait pas de trop si un drame se produisait.

Et drame il y aurait, il en avait la certitude. L'arrivée de Cleopatre juste derrière lui ne fit que confirmer ses doutes. Ainsi, Eris avait besoin de faire chaperonner son poulain? Hum... Eros n'avait pas pour habitude de sous-estimer la concurrence, et il savait qu'il allait devoir être sur le qui-vive. Une journée de congés, hein? Loin s'en fallait. Si le scénario qu'il imaginait comptait bel et bien se dérouler, il risquait de ne pas avoir une seule minute à lui. Il jeta un regard en coin à Cleopatre. C'était une redoutable femme d'action, mais il craignait davantage l'ancien braqueur. Cependant, il ne comptait pas lui montrer ce dont il avait le plus peur. Le compte à rebours était lancé. Son attention était focalisé sur le moindre geste de Clyde, qui conservait un sang-froid hors pair. Pour autant, il ne quitta pas des yeux l'ancienne reine d'Egypte, lui balançant un sourire des plus audacieux. Il n'était pas sûr de lui. Pourtant, il n'en montrerait rien. Il s'estimait plutôt heureux d'être présent en cette future situation de crise. Un coup de chance. Un coup du destin, peut-être. La partie qui allait se jouer risquait d'être corsée et s'il n'avait pas l'avantage stratégique, il aurait au moins la possibilité de contrôler, ne serait-ce qu'un peu, la situation.

Ou pas.

"Non je ne peux pas...pourquoi ? Parce que la dernière fois que j'ai bossé avec toi j'ai failli crever les tripes à l'air, voila pourquoi !"

Alexandre termina sa conversation téléphonique avec un de ses anciens partenaires avec colére et glissa son téléphone dans la poche arrière de son jean. Décidemment rien n'allait comme il le voulait ces derniers temps, depuis le fiasco du country club il ne lui arrivait que des merdes. La police avait faillit l'arrêter alors qu'il revenait chez lui deux jours auparavant. Résultat : plus d'appartement et plus d'affaires. Et il n'avait pas la possibilité d'aller chercher refuge chez Eros. Ils ne s'étaient pas revus depuis le country club. Oh Alexandre avait voulu l'appeler des dizaines de fois mais à chaque fois au dernier moment il avait laché l'idée. Qu'est ce qu'il pourrait lui dire ? Qu'il était en colére ? Qu'il avait fait une connerie et qu'il s'en voulait ? Qu'il avait besoin de lui ? Le faussaire sentait bien que le jeune homme lui manquait malgré ce qu'il s'était passé. Les choses avaient changées entre eux et il s'était dit que pour lui il pourrait arrêter de jouer au con prétentieux et apprécier ce qu'Eros avait à lui offrir en plus de son lit et à ce moment précis il avait bien besoin de ça...sauf que quelque chose c'était cassé entre eux et que ce n'était pas possible d'aller se réfugier auprès de lui.

Arrivant sur la rue où se trouvait sa bangue, Alexandre sortit une cigarette, sa dernière, et l'alluma tout en descendant la rue, sur ses gardes à chaque seconde. Heureusement il avait un compte d'urgence à la banque qui lui permettrait de partir et de se mettre au frais pendant quelques temps, voire de partir tout court de Vancouver, Alexandre n'était pas encore sûr de ce qu'il voulait faire. Le faussaire n'avait pas encore terminé sa cigarette quand il arriva devant la banque. Il resta quelques minutes devant, regardant tout autour de lui avant de jeter sa cigarette une fois terminée. Il expira la fumée en entrant dans le lieu où le destin allait encore lui jouer des tours. Alex s'en rendit compte après seulement quelques minutes dans la banque en repérant une silhouette bien connue devant lui.

"Je le crois pas..." murmura t'il en fronçant des sourcils. Juste ce dont il avait besoin, Eros dans la même banque que lui. N'y avait il pas assez de banque dans cette ville ? Naaan, il fallait qu'ils aillent à la même et le même jour...Il soupira et choisit la file la plus loin d'Eros afin d'éviter que le jeune homme ne le repère à son tour. Il n'avait besoin que de quelques minutes afin de retirer l'argent de son compte et partir loin d'ici. Quelques minutes de rien du tout et pourtant tellement décisives à la lueur de ce qui allait se dérouler...

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Clyde ne ressentait aucune pression malgré la présence du bras droit de la patronne, qui en terrifiait plus d’un, et du grand manitou adverse. Il avait toujours été réputé pour son sang froid et ce n’était pas en matière de braquage qu’il allait craindre quoi que ce soit. Doucement, il s’approcha du guichet et sourit à la jolie jeune femme blonde qui lui demanda ses papiers d’identité et la raison de sa visite. Ne se départissant pas de son calme, il lui fournit tout ce qu’elle avait besoin et jeta un furtif coup d’œil à sa montre. Ses gars n’avaient pas intérêt à être en retard, même s’il adorait l’improvisation et même si techniquement ce n’était pas ses gars. Il avait joué les subalternes auprès de Freddy, le leader du groupe et se croyant tête pensante, et n’était qu’un membre du gang. Celui qui allait veiller à ce que la police ne soit pas prévenue trop tôt. Du moins pas avant qu’un coup de feu ne résonne de manière mortelle, il y comptait bien. Finalement, les trois hommes pénétrèrent dans l’établissement. Le premier, d'origine latine, a à peine mis un pied sur le lino du sol qu’il braque déjà son arme sur les différents clients présents, allant de l’un à l’autre avec une nervosité flagrante, n’attendant qu’un souffle de vent pour appuyer sur la détente. La trentaine, bien fait de sa personne, grand, il émane de lui un dédain et un mépris sans borne. Et pourtant il s'en dégage tout autant une certaine respectabilité. S'il n'avait pas braqué son arme, il aurait sans doute pu passer pour un des banquiers.

Il est suivi à quelques secondes d’intervalle par le deuxième braqueur. Nez aquilin, front haut, petits yeux vifs et intelligent, peau livide, fin, auburn, il s’agit de Freddy, le chef de la petite bande. Il avance tranquillement à l’intérieur de l’établissement, jetant des coups d’œil rapide mais efficace autour de lui. Il semble totalement avoir une confiance sur ses comparses, ne faisant pas attention aux clients pris en otage. Il a un objectif fixé et il semble que rien ni personne ne pourra l’empêcher de l’atteindre. Enfin, un grand type – ou plutôt une véritable baraque – pénètre à son tour dans l’établissement bancaire, fermant la marche. Il prend soin de clore la porte derrière et de la verrouiller, juste au cas où un petit ahuri viendrait les ennuyer. Il sort ensuite de l’énorme sac qu’il transporte d’immenses draps blancs. « Vous deux. » invective-t-il Alexander et un quadragénaire en les braquant « Attachez les aux fenêtres. Et pas d’acte de bravoure. » Il continue de les mettre en joue, les prévenant d’un seul regard froid et glacial. Freddy prend finalement la parole, se positionnant au centre de la pièce, histoire que tous les regards soient braqués sur lui. « Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, ceci est un braquage. »

Il garde le silence quelques instants, faisant en sorte que ces propos fassent leur effet, avant de reprendre : « Si vous coopérez, il n’y aura aucun dommage. Si vous ne coopérez pas … » Profitant de l’attention portée sur le chef de la bande, Christian, l’agent de sécurité, planqué dans un coin depuis le début, en profite pour dégainer son arme et pour la braquer sur le braqueur. Cependant, il n’a pas le temps de prononcer une syllabe que le premier braqueur lui plante une balle en plein centre de la poitrine. Il s’effondre au sol dans un râle horrible tandis que le tireur reprend sa position attentive initiale et que le cerveau poursuit comme si de rien n’était : « …il y aura du sang. Le vôtre de préférence. » Il se tourne finalement vers l’hôtesse d’accueil et dans un sourire des plus polis, l’interroge d’un ton doucereux : « La salle des coffres, les clefs et le responsable, je vous prie. » Pour toute réponse, elle coule un furtif regard sur un jeune homme sur sa gauche, comme si elle l'appelait à l'aide. Le braqueur se tourne alors vers lui et toujours avec une extrême politesse contrastant sérieusement avec l'arme à feu dans sa main, réitéra sa demande à qui de droit : « La salle des coffres et les clefs, je vous prie. »

Alexandre réalisa qu'il y avait un soucis en entendant les cris paniqués des clients derrière lui. Fronçant des sourcils il s'était retourné et avait contemplé l'étendue de ses problémes. Un braquage de banque. Non vraiment il avait bien choisit le jour pour retirer son argent de sécurité et filer de là le plus vite possible. Sans compter qu'une des hôtesses allait probablement activer l'alarme silencieuse et les flics allaient se rameuter et même s'il ne faisait pas partie de l'équipe pour le cambriolage, il aurait d'énormes soucis, de la taille d'une cellule de prison.

"Génial..." soupira Alexandre en levant les main, un air blasé sur le visage. Les armes ne lui faisaient plus peur, il y était habitué, en revanche il n'aimait pas être de l'autre côté du viseur et il grimaça quand un des hommes lui tendit à lui et un autre homme à côté des draps pour bloquer la vue de la police à l'intérieur. Alexandre s'executa, tentant de rassurer l'autre homme qui ne tremblait certes pas comme une feuille mais dont la sueur perlait sur le front. Il leur fallu quelques minutes pour installer les draps, Alexandre en profitant pour observer les alentours, cherchant une porte de sortie même s'il savait que ça ne serait pas aussi facile que d'ouvrir la porte. Son compagnon d'infortune et lui avaient presque fini de nouer le dernier drap quand un coup de feu retentit dans la piéce, se répercutant contre les murs avec un écho terrible. Alexandre se retournant vivement, l'horrible pensée qu'Eros fut la victime le percutant de plein fouet. Il reconnu cependant en quelques secondes l'uniforme du garde de sécurité. Une vague de soulagement passa sur lui. Ce n'était pas bien, un homme était mort, mais Eros était là, vivant, sur ses deux jambes. Alexandre s'avança lentement vers le reste des otages, passant volontairement devant Eros. Il lui jeta un court regard, ne croisant pas son regard noisette, mais il savait que malgré ce qu'il s'était passé entre eux, il le protégerait, quoi qu'il se passe. Alexandre s'assit à quelques personnes de son ancien amant, son regard concentré sur les braqueurs, leur chef demandant à voir la salle des coffres histoire de faire ce qu'il avait à faire ici. L'équipe ne lui sembait pas familiére, il n'avait jamais participé à un braquage de banque : trop dangereux, trop de choses imprévisibles, l'otage qui jouait au héros, le SWAT qui entrait sans faire de quartier, ou tout simplement les caisses vides...Ce qu'il faisait ne menaçait pas des vies innocentes, il prenait fierté dans celà.

Alexandre jeta un nouveau coup d'oeil à Eros avant de fermer les yeux et d'inspirer. Il était dingue pour faire ce qu'il faisait, il le savait mais rien n'allait l'empécher, il devait au moins essayer.

"Heu...excusez moi messieurs ?" demanda t'il en se levant, levant ses mains pour montrer qu'il n'avait rien dedans.

"Je sais que vous pensez que votre plan va marcher mais à l'heure qu'il est la police est probablement en chemin...votre meilleure option serait d'abandonner maintenant...Et partir avant qu'ils n'arrivent..."

'Je suis mort' songea Alexandre en voyant l'attention du chef de la bande portée sur lui...'Je suis mort...'

Tandis que Freddy faisait son apparition dans la pièce, Cléopâtre sonda la pièce. Peur, nervosité, désespoir. Que de bonnes émotions pour tout faire réussir. Clyde était dans son coin de la pièce, occupé à son rôle. Mais suivant les instructions qu'on lui avait donné, ce n'était pas sur lui qu'elle allait s'attarder aujourd'hui. Sachant exactement qui était qui dans cette petite bande d'amateurs, elle ne se laissa point impressionner par les ordres qu'on jetait à elle et aux autres. Elle recula avec d'autres clients de la banque lorsque le revolver de sa cible d'aujourd'hui se trouva devant eux. Leur regard se croisèrent un instant, mais son attention était ailleurs. Elle le suivit des yeux, jusqu'à ce que son regard tombe encore une fois sur Eros. Ils se sourirent, et elle sut qu'elle allait apprécier ce moment de chaos.

« Vous deux. Attachez les aux fenêtres. Et pas d’acte de bravoure. »

Cléo posa sa main gantée sur sa bouche et offrit à son vieil ennemi un regard faussement étonné. « Tiens, si c'est pas votre Murphy. Que fait-il donc ici? Quelle coïncidence! » Elle aimait bien ce petit coup-là. Bien entendu, tout le monde avait entendu parler de l'histoire avec Murphy, Eros et Eris. Cléo ne pouvait pas passer à côté de l'occasion d'empirer les choses. Marc Antoine l'aurait probablement réprimandé s'il avait sut; il savait qu'elle ne voulait pas qu'empirer les choses pour Eros et Murphy, mais aussi pour Eros et Eris. Ces deux-là avaient besoin d'un petit coup de pouce, ce qui voulait clairement dire avoir des agents. Bah quoi, l'idée était drôle. D'un murmure, elle se pencha vers Eros, tellement qu'elle put sentir sa fragrance. « Je l'ai toujours imaginé plus chic. »

Elle apprécia la remarque silencieuse d'Eros et retourna son attention à l'événement qui importait réellement. Elle hésita un moment à ses mettre en sous-marin, mais ce n'était pas son moment, mais bien celui de Clyde, toujours aussi calme. Et ce fut d'ailleurs dans le calme alourdissant que le corps lourd du garde de sécurité s'écrasa sous le poids de la mort. Elle ne fit pas le saut, mais fronça les sourcils. Vite sur la gâchette ceux-là. C'était souvent bon, souvent mauvais. Ils ne rigolaient pas. « La salle des coffres et les clefs, je vous prie. »

Soudainement, Murphy arriva dans son champ de vision et elle fronça les sourcils, intriguée par ses actions. Il avait clairement encore un faible pour Eros, comme le montrait l'inquiétude dans son regard. Elle leva un sourcil. Murphy, Murphy, Murphy. Qu'est-ce qu'on va faire avec toi? Hmmm. Eros est là, à porter de main, mais il ne te voit plus comme un amant. Tu n'es qu'un lâche pour lui, un fuyard. Un autre regard furtif vers Eros. Montres lui que tu es digne de son amour. Prouves-le. Tu es rusé, intelligent. Tiens leur tête.

« Heu...excusez moi messieurs ? » Cléopâtre garda pour elle un sourire de rapace. Le pauvre humain, si faible, si brisé, si facilement manipulable. « Je sais que vous pensez que votre plan va marcher mais ... » Elle laissa Murphy finir sa tirade pour se concentrer sur le latino. Après avoir noté sa fière allure, elle le sonda. La nervosité le rongeait, et l'image de sa femme et de son fils revenant sans cesse dans sa tête. Roberto, penses à ton gosse. À ta femme qui t'attends. Au cancer de ton père. Tu ne vas pas laisser cette tête enflée de client pleins de tatouages essayer de raisonner avec Freddy? Freddy a tort de toute façon, c'est toi qui aurait dû mener le bracage. Et c'est Freddy qui va récolter l'argent et les honneurs.

Elle regarda la silhouette fine de Roberto braquer son arme vers Alexander. L'ancienne reine sentit soudainement une main lui prendre le poignet brusquement.

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