Intrigue I : MusicFest. [J.JOPLIN]

Messages : 16 Date d'inscription : 07/08/2010 Crédit : Kenvin Pinardy.

Bye, Bye Baby.

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ORDRE : les membres inscrits répondent dans l'ordre qu'ils souhaitent. L'agent secret peut intervenir et autant de fois qu'il le désire.

Joann ne le reconnaissait plus. Jordan ne le reconnaissait plus. Même Ulysse était mitigé sur ce qui lui arrivait. Quant à Eris, elle semblait y accorder une importance moindre. Mais le fait que Clayton Wright-Hill aie participé à trois cours cette semaine à l'université, qu'il n'aie pas bu jusqu'à la limite du coma éthylique depuis une semaine et qu'il ne parlait presque plus était indéniable. Clayton Wright-Hill changeait.

Pourquoi? Au départ, les membres de son entourage étaient trop surpris pour voir la raison si évidente mais dès qu'ils comprirent, dès qu'ils virent le nom de leur groupe sur l'affiche du MusicFest de Vancouver, tout fut compris. Clayton Wright-Hill vivait depuis quelques jours un état intense de stress qui le ramenait vers une vie beaucoup plus saine qu'il n'avait la semaine précédente.
1) Il participait à ses cours pour : penser à autre chose.
2) Il ne buvait plus: pour garder une plus belle voix.
3) Il ne parlait plus: parce que sa tête était plus occupée à créer des solos.

C'était un peu bizarre, même pour lui, tous ces changements. Mais il ne voulait pas tout gâcher. Il se savait beaucoup trop apte à tomber dans le vice et à adopter une attitude à la je-m'en-foutisme mais cette fois-ci, il ne gâcherait rien. Il n'allait pas foutre en l'air les chances qu'on lui proposait, les chances qu'Eris leurs avaient trouvé. Car les garçons du band ne se cachaient pas: depuis qu'Eris avait pris le lead du groupe à la place de Gabriella, le groupe s'était plus souvent présenté sur des scènes, et il avait même obtenu une place au MusicFest. Comme Eris leur avait promis. Comment s'y était-elle prise? Qui sait. Ce n'était pas Clay qui allait lui poser des questions. Peut-être plus tard. Mais pour le moment, elle et lui peaufinaient, sous le regard mauvais d'Ulysse (qui avait accepté de rester dans le groupe même si entre Eris et lui un conflit s'était installé), leurs chansons. La voix d'Eris collait bien avec leur style et Clay mélangeait souvent sa propre voix à la sienne.

Bref, ce soir-là, bien que le stress le rongeait légèrement de l'intérieur (surtout parce qu'Eris ne lui avait pas donné de nouvelles depuis deux jours) Clay se décida d'aller voir la scène où ils se produiraient, et d'y voir bien évidemment les groupes qui y jouaient. Avec sa passe VIP/Musiciens, il alla se mêler à la plus petite foule après s'être assuré de prendre une bière et de fumer une cigarette. Ce fut au son du groupe The Amarantines que Clay s'arrêta dans le fond de la salle pour écouter. C'était bon. Très bon. Une chance que c'était un festival et non une compétition, Clay s'en serait trouvé encore plus stressé, surtout devant un groupe qui semblait autant maîtriser la scène qu'eux. Il sortit son cellulaire et texta rapidement Eris. C'était sa principale préoccupation. Il était sûr qu'elle ne ferait jamais faux bond, mais parfois, elle semblait avoir l'esprit ailleurs, comme préoccupée par autre choses. Alors il la regardait, en fronçant les sourcils et en se demandant si elle pensait tout quitter. Si Clay n'avait pas été aux hommes, il serait complètement tombé amoureux d'Eris. Peut-être l'était-il aussi, mais d'un amour qui ne considérait pas d'avoir une relation sexuelle. En fait, il la considérait comme une soeur ... ou une mère. Ou bien ... un truc dans le genre. Le genre de relation qu'on arrive pas à décrire car elles ne sont pas faite pour être décrites.

[Clay] Cherie, jme fai du souci. Retext' si y'a d'quoi. J'suis au p'tit chapito.

Il regarda ensuite l'heure. Ils ne jouaient qu'environ vers 19h30. Et le "environ" devait être souligné en gras. Car on leur avait clairement expliquer durant les tests de son pendant la journée que l'ambiance était très relaxe et qu'ils n'allaient probablement jamais jouer à l'heure. Mais Clay avait quand même quitté le confort de leur mini loge pour aller visiter un peu la foule. Il était un amateur de musique avant tout. Et un amateur de musique dans un festival de musique se doit d'écouter la musique des autres. La logique est si claire qu'elle en crève des yeux.

Marshall venait tout juste d'arrive sur le lieu du festival. Il avait apprit, pas par Clay, que le groupe du jeune homme devait se produire ce soir, aux alentours de 19h30. Marshall ne pouvait rater ça, une occasion d'entendre sa si belle voix même si il ne serait pas le seul à en profiter. Il n'avait pas dit au blond qu'il serait là, il voulit lui faire la surprise, espérant que cela lui ferait plaisir. Marshall n'avait jamais caché son amour pour la musique, surtout celle de Clay et peut être, peut être que cela pourrait lui permettre de se rapprocher un peu plus de l'homme qui hantait ses pensées depuis plusieurs mois ainsi que ses toiles. Marshall avait d'ailleurs prit son bloc note et un crayon, pensant pouvoir saisir le jeune homme ainsi que son groupe sur le papier, transfigurés par la musique.

Le jeune homme chercha la tente où devait se produire son ami, il y avait déjà pas mal de monde et Marshall aurait bien aimé que Jade l'accompagne mais la jeune femme avait déjà des plans et puis si c'était pour leur tenir la chandelle, selon sa propre expression,...Marshall l'avait très bien comprit et serait pour toujours reconnaissant à la jeune femme d'être restée dans sa vie malgré ce qu'il lui avait fait. Marshall se perdit dans le chemin, et songea un instant appeler Clay mais il ne voulait pas ruiner sa surprise. Il finit par demander son chemin à une des personnes travaillant durant l'évènement qui lui indique le petit chapiteau blanc. D'un pas rapide Marsh s'y dirigea, entendant la reprise d'un titre de Janis Joplin. Il se glissa dans le chapiteau, frappé par la chaleur qui y régnait. L'endroit était bondé, ce qui ne l'étonnait pas outre mesure au vu du groupe qui jouait et de son talent. Il naviguait entre les gens, tentant de rejoindre les coulisses, espérant que Clay passerait par là et le reconnaitrait mais le destin en décida autrement. Alors qu'il avançait, regardant sur le côté il bouscula quelqu'un.

"Désolé je ne regardais pas..."

Il s'arrêta en posant son regard sur l'inconnu, qui ne l'était pas tant que ça.

"Clay ?"

Il n'avait pas vu le jeune homme depuis un petit moment, pensant qu'il était probablement occupé avec les répétitions, n'imaginant pas qu'il stressait à mort à ce sujet. Sans qu'il se contrôle un sourire apparut sur ses lèvres.

"Hey heu...salut..." dit il, sa timidité refaisant surface. Il éclaircit sa gorge avant de reprendre.

"J'ai vu l'affiche dans le metro, et j'ai pensé que je pourrais venir vous voir...et te faire une surprise..." dit il pour s'expliquer même s'il savait que ce n'était pas forcemment nécessaire mais parler lui permettait de se détendre un peu face au joli blond.

Elle était elle-même le créateur de la balle dans le pied. Ou dans le fait de scier la propre branche sur laquelle on était installée et qui se retrouvait si souvent dans les dessins animés, se faisant s’esclaffer de rire les enfants du monde entier. Il fallait bien avouer qu’une telle situation était risible au possible. Il fallait réellement être stupide pour se retrouver dans de telles circonstances. Ou désespéré. Et c’était le cas de nombre de ses victimes. Eris envoya un sourire à Cléôpatre lorsqu’elles se séparèrent en chemin. S’il existait bien un agent de la Discorde pouvant être considéré comme pire que la déesse même, il ne pouvait s’agir que de l’ancienne et caractérielle reine d’Egypte. Elle se persuadait d’être une déesse, ceci expliquait cela. En chemin, elle croisa la route d’Alexandre Dumas. Pour toute réponse à son sourire chaleureux, elle lui envoya un regard glacial qui le gela sur place. Ce n’était pas parce qu’ils se connaissaient et s’étaient croisés quelques fois qu’il pouvait la considérer comme une connaissance. La déesse pénétra dans le petit chapiteau, appréciant l’ambiance encore calme de ce début d’après midi. Un groupe grunge était sur scène et le chanteur tentait désespérément de conquérir un public réfractaire. Rendez nous Kurt, on vous enverra Britney à la place. Elle poussa un profond soupir avant de se diriger directement vers les backstages, là où elle avait toujours senti que sa place était. Et là où elle excellait. Darwin en savait quelque chose et son petit doigt lui disait également que le chanteur des Amarantines, prochain groupe à monter sur scène, accueillerait avec enthousiasme son arrivée. Elle posa son regard azur sur les nombreuses installations. Entre la sono, les lumières et les instruments, un véritable petit monde fourmillait. Derrière le strass existait autre chose, sombre et malodorant. Tout n’était pas aussi parfait en coulisse. La jolie petite amie du chanteur qui avait les yeux brillants devant la scène pleurait en coulisse pour ses cornes si évidentes. L’agitation et l’enthousiasme du batteur qui se donnait à deux mille pourcent trouvaient son origine dans le rail de coke qu’il avait sniffé juste avant de monter sur scène. Les paroles et l’air entraînant que débitait le groupe était pompé sur une chanson d’un autre groupe moins connu et qui n’avait donc pas les moyens de réclamer les droits de ce qu’on l’avait spolié. Oui, les backstages étaient clairement l’endroit de prédilection d’Eris.

« Vous avez du feu ? » Le technicien ne se fit pas prier plus de trente secondes et lui alluma sa cigarette en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Elle le remercia d’un regard charmeur, tira une bouffée avant de reposer la clope entre les lèvres du jeune homme. Elle lui envoya un clin d’œil avant de disparaître dans la foule des fourmis qui s’activaient. Littéralement disparaître. Du fait de son ancienneté et de ce qu’elle prévoyait de faire, elle avait décidé d’agir en sous marin. C’était tellement plus simple et il fallait démontrer à ses comparses qui était la chef après tout ! Finalement, ce fut l’heure pour les Amarantines de monter sur scène. Postée près de l’entrée de cette dernière, elle les observa faire sans bouger et se contenta d’inspecter les lieux, vérifiant que tout se mettait parfaitement en place comme elle l’avait prévu. C’était le cas. Elle aimait que tout se déroule comme prévu. Quoi qu’un peu de chaos n’était jamais le plus malvenu. Et simili de chaos il y eut.

Elle sursauta en sentant son portable vibrer le long de sa cuisse et le saisit tandis que le groupe commençait à déverser ses premières notes et rendre furieux le public. Elle fronça les sourcils en prenant connaissance du texto de Clayton. Ca ne lui plaisait pas réellement. Le groupe ne devait commencer qu’à compter de 19h30, environ. Clayton ne devait pas se trouver ici avant. Ulysse, elle s’en fichait. Mais elle n’avait pas spécialement envie que le jeune homme soit présent à cet instant précis. Ce n’était pas prévu et ça ne lui plaisait pas du tout. Elle se résonna en se rappelant de qui elle était et de la raison pour laquelle elle et ses agents se trouver dans les lieux. Le portable, toujours à la main, elle monta sur scène et vint se placer tout devant, scannant la foule pour y découvrir la silhouette dégingandée de son nouveau protégé. La foule ne la remarqua bien évidemment pas, bien qu’elle soit entre cette dernière et le physique vociférant du leader des Amarantines et que le bassiste venait la coller d’un peu trop près. Mais comment le lui reprocher ? Il ignorait sa présence. Finalement, elle repéra la coupe de cheveux soumise à caution de Clayton et poussa un léger, très léger soupir de soulagement en constatant qu’il était relativement proche de l’entrée du chapiteau.

Citation :: T’inquiète. Je suis pas loin. On se rejoint dix minutes avant le début.

Elle l’envoya avant de ranger son portable dans sa poche tandis qu’elle passa la main sur sa robe bleue afin de la défroisser. C’est à ce moment qu’elle repéra à côté de son nouveau protégé, et non de sa nouvelle cible, Marshall. Elle ne put s’empêcher de grimacer. Finalement, elle ferait peut être mieux d’accélérer l’allure. Qu’il y reste dans son placard celui-là. Il n’était pas au courant qu’il existait des monstres dehors ? Ou était-ce l’inverse ? Elle ne se rappelait plus. Et elle s’en fichait. Elle s’approcha du chanteur et lui murmura en pensée insidieuse dans le creux de son oreille tandis qu’il terminait sa reprise de la grande Janis : « Tu n’as pas soif ? » Elle s’éloigna et partit s’installer tranquillement sur une des puissants amplis sur les côtés de la scène, attendant que ça se passe. Elle fit une petite moue et surveilla du coin de l’œil Clayton. Scier la branche sur laquelle on se trouvait. Scier la branche sur laquelle se trouvait son nouveau coup de cœur. Peut être éprouvait-elle un très léger pincement au cœur. Il allait être déçu, c’est sûr. Mais avant tout ça, il allait être beaucoup de choses. Le chanteur trébucha. Alcool, coke et médicament, tout ça en moins de dix minutes, ce n’était peut être pas le meilleur des cocktails. Il se reprit cependant et embraya sur un autre tube, électrisant l’assistance.

Clayton avait presque pitié. Il aurait eut le coeur serré si la musique des Amarantines avait été plus mauvaise. Mais là, Clay n'avait que du mal avec le chanteur. Sa sobriété n'était pas à questionner ; il était bien évident qu'il avait dû consommer beaucoup avant de monter sur scène. Et le résultat, il venait de se condamner lui-même. « Eh merde. » murmura le blond en regardant la scène. Il avait peur en ce moment. Peur qu'une de ces conneries ne lui arrive aussi. Peur que ce chapiteau soit le tombeau de leur tout beau et tout frais nouveau groupe. Mais le tout s'arrangea lorsque les paroles de Mercedes Benz se firent entendre. Clay sourit pour lui-même en chantonnant doucement les paroles. Il aimait bien Janis, avec sa voix si distincte, son énergie vibrante et sa passion pour la musique. Il aurai aimé être de ces années-là, où la musique pouvait guérir les maux du monde. Les musiciens étaient vus principalement comme des hippies fumant de la drogue, mais au moins, essayant de diffuser un message de paix et d'amour. Puis, le grunge et les progressarriva, et avec les grandes têtes d'affiches à la Kurt Cobain, les musiciens devinrent des gens sombres et mystérieux, Amateurs de drogues, ils semblaient être les bouc-émissaires parfaits d'une société occidentale capitaliste et meurtrière.

Clay s'essuya le smains sur son jean troué et se décolla du mur pour aller voler une autre bière. À peine eut-il le temps de se faire un trajet dans la foule qu'on lui fonça déjà dessus. Déstabilisé, il tourna brusquement la tête pour voir s'il n'était pas entrain de recevoir un mec d'un "body-surfing" quelconque. Mais non. AU lieu de cela, il eut l'agréable surprise de tomber nez à nez avec Marshall. « Hey Marsh! Qu'est-ce que tu ... » commença-t-il, bien content de voir le grand brun. « J'ai vu l'affiche dans le metro, et j'ai pensé que je pourrais venir vous voir...et te faire une surprise... » Clay sourit. Marshe le surprenait de plus en plus, à mesure qu'il apprenait à le connaitre. Bien que ces dernières semaines il fut bein trop occupé pour croiser le brun, il était content de le voir ce soir. Ils n'étaient pas vraiment très proche, ils s'étaient souvent parlé, mais leur conversation avait toujours quelque chose qui les empêchait de continuer. Mais là, à part sa présentation sur scène dans quelques heures, Clay allait pouvoir avoir Marshe pour lui seul. ... Pour lui seul? Pourquoi pensait-il ça, à ce moment-là? Il vit Marshe rosir, comme s'il venait d'entendre ce qu'il avait pensé. Il l'avait pensé, n'est-ce pas?

« Tu veux une bière? J'allais m'en prendre une. » Il lui sourit. Il éteignit son long tube de tabac contre le plancher de terre et se dirigea vers le stand de bière. Sans trop y réfléchir, il aggripa la main de Marshe et le traîna à travers la foule. D'une certaine façon, la présence de Marshe le calmait. On ne pouvait pas dire qu'il était un gars stressant. Il était toujours posé, toujours relaxe. Enfin, en apparence. Ce qui se passait dans sa tête, Clay ne le savait pas, bien qu'il aurait aimé le savoir. Mais l'important c'était qu'à ce moment là, Clay ressentait un vide en lui, un vide salvateur. Plus de pensées négatives, plus de stress, plus de besoin important de sortir de l'herbe pour se détendre. Il ne sentit même pas son cellulaire vibrer contre sa cuisse. Il n'y avait que la musique, Marshall et lui.
Et maintenant le vendeur de bière. Il dû lâcher Marshe, presque inconsciemment à contre coeur, pour lui donner de l'argent. Quelques secondes plus tard, il se tournait vers son ami en lui tendant une belle et bonne bière. « Santé. » Ils se dirigèrent vers un coin du chapiteau où il n'y avait pas trop de monde et où il pouvait se parler sans se tuer les cordes vocales. « Alors t'es venu seul? Ton petit ami est pas venu? » Il ne voulut pas employer un ton moqueur, mais il ne put s'en empêcher. Une voix lui murmura qu'il venait de faire une bévue et il le remarqua bien aux mouvements malaisés de Marshe. Bravo, Clay. Et puis, pourquoi avait-il assumé que Marshe était de son côté? Sixième sens peut-être. Mais habituellement, il était nul pour découvrir les placardueux. Mais il était clair qu'il avait touché une corde sensible.
Vers un autre registre, une petite voix lui disait dans sa tête que ça faisait bien longtemps qu'il n'avait pas passé la nuit avec quelqu'un, et surtout que dans cette ambiance chaotique et destructrice, Marshe ... resplendissait? Il semblait bien ordonné, bien habillé, bien peigné. On aurait dit qu'il s'était presque préparé. Tout ça, toute cette petite gêne propre l'attirait à un niveau plus ... physique qu'autre chose. Il s'humecta les lèvres et regarda la scène distraitement pendant quelques secondes. Mais il revint à Marshe, avec la firme conviction dans sa tête qu'ils passeraient la nuit ensemble, que l'autre le veuille ou pas.

Marshall avait craint, en venant au festival, de ne pas croiser Clay à cause de la foule. A croire que le hasard faisait bien les choses, pour une fois dans sa vie il en avait bien besoin. La soirée avait plutôt mal commencée, les reflexions de son père circulant encore dans son esprit avant sa collision avec le beau blond. Mais Clay avait ce "pouvoir", lui faire oublier tous ses soucis et, même s'ils ne faisaient que discuter, Marshall se sentait toujours mieux après qu'ils se quittent même si une partie de lui, en fait non tout son être, voulait ne jamais quitter le musicien.

A sa proposition il acquiesça, Marshall consommait peu de boisons alcoolisées, ne voulant pas ressembler à ses parents et il connaissait ses limites, il savait quand s'arrêter.

"Avec plaisir."

Il s'apprétait à emboiter le pas à Clay quand ce dernier attrapa sa main pour le conduire vers le stand de bière. Un peu surprit, Marshall suivit le mouvement. C'était la première fois qu'un contact entre eux durait plus longtemps que quelques secondes et le brun sentait une chaleur se diffuser en lui, avec comme point de départ la paume de sa main en contact avec la main de Clay. Sans vraiment le réaliser, il serra sa main, caressant le dos de sa main avec son pouce avant que, arrivés devant le stand, Clay lacha sa main pour régler leurs consommations. Marsh se sentit aussitôt froid et retint un soupir de mécontentement. Il aurait voulu plus mais savait qu'il était incapable de le demander. Quand Clay se retourna vers lui, Marshall retrouva son sourire et prit la bière, trinquant avec le blond avant qu'ils ne partent vers un endroit plus tranquille.

"Merci pour la bière." lui dit il une fois qu'ils furent un peu éloignés et qu'une conversation était possible. Il prit une gorgée de sa bière et manqua de s'étouffer en entendant sa question. Il toussa et passa sa main sur son menton pour enlever les quelques gouttes de sa boisson qui avaient attérit là.

"Je...non je suis pas...enfin...gay..." finit il par marmonner, se sentant de plus en plus con au fur et à mesure. Ca aurait pourtant si facile de lui avouer maintenant, de lui dire qu'ils jouaient dans la même équipe, peut être même qu'avec cet aveu Clay aurait pu le voir differemment que juste comme un pote...Mais voilà, Marsh n'avait pas fait son coming out à la planète entière, ses parents l'avaient apprit par erreur, à cause d'un de ses dessins et Jade avait été la seule avec laquelle le brun s'était sentit assez en confiance pour lui avouer. Pas qu'il ne se sentait pas en confiance avec Clayton, au contraire même il était un des seuls à qui il montrait certains de ses dessins mais en ce qui concernait sa sexualité et ses désirs pour lui...il ne pouvait pas, il se sentait même ridicule à ses côtés lui qui s'assumait sans soucis et se foutait de ce que pensait les autres. Un silence géné, enfin du côté de Marsh, s'installa entre eux et le brun en profita pour prendre une seconde gorgée de sa bière, laissant son regard se promener sur la foule avant de revenir vers Clay. Il fut surprit de croiser son regard et sentit un picotement bien connu sur ses joues. Il jura intérieurement, se détestant de réagir ainsi pour un simple regard, il fallait qu'il arrête de prendre ses désirs pour une réalité, comment Clay pourrait s'interesser à lui ? Et puis ne venait il pas de lui dire qu'il n'était pas attiré par les hommes ? S'il avait pu Marsh se serait donné une gifle...Cette soirée aurait pu être l'opportunité pour quelque chose mais il était trop trouillard pour tenter quoi que ce soit et Clay avait beau être entreprenant dans ce domaine, il n'allait pas tout faire tout seul.

"En fait je..." dit il, regardant Clayton dans les yeux mais il ne termina pas a phrase et détourna le regard. Les mots étaient bloqués dans sa gorge et une petite voix dans son esprit lui disait que ce n'était pas une bonne idée de faire son coming out ce soir, Clay avait sûrement d'autre souciset Marsh n'avait pas besoin de rajouter les siens à ceux du blond. Cette soirée allait être, non correction était, un fiasco total, il aurait besoin de Jade le lendemain...

"Alors...heu...vous jouez bientôt ?" finit il par articuler après quelques minutes, changeant de sujet. Il avait hâte de le voir sur scène, de le voir électrisé par sa musique, c'était un spectacle fascinant, même si Marshall appréciait cependant d'être seul avec lui, enfin seuls avec une foule à quelques mètres d'eux.

Eris aimait ce sentiment de toute puissance qui l’habitait. Elle aimait être maîtresse des évènements. Savoir exactement que l’évolution de ses actions allait très exactement le scénario qu’elle avait monté pour ces brebis galeuses que représentaient les mortels. Ils se pensaient si importants, si gonflés de leur puissance qu’ils ignoraient l’évidence même. Les ricains plus que tout autre peuple que la Terre avait et comptait jusqu’à l’heure d’aujourd’hui. L’antique déesse grecque n’avait jamais rencontré un peuple aussi imbu de sa personne, aussi convaincu de sa toute puissance et aussi suffisants et méprisants à l’égard des autres. Même Alexandre le Grand n’était pas aussi narcissique. C’était peut être la raison pour laquelle elle se plaisait tant aux Etats-Unis. Un peuple puissant certes, mais le tout premier peuple à se faire détester même de ses alliés, ça n’était pas donné tous les jours d’être témoin de pareil exploit. Elle observa avec attention les moindres réactions du public, totalement accroché aux lèvres du groupe qui allait être sans le savoir l’instrument du plus terrible des chaos que Vancouver n’ait jamais connu. Elle jeta un coup d’œil dans les coulisses et constata que tout était bien présent à son machiavélique plan. Elle plongea son regard dans les yeux occupés d’une demoiselle qui travaillait pour les festivaliers et veillait au bien être des musiciens. Un regard du batteur et elle comprit l’ordre. La seconde d’après, elle débarquait sur la scène en toute discrétion pour amener alcool et cigarettes comme demandé silencieusement. Il y eut bien deux ou trois spectateurs qui observèrent son manège mais la plupart avait le regard hypnotisé par la performance scénique des Amarantines. Il fallait dire qu’Eris avait un goût certain. Si son vieil ennemi était doué dans le domaine de la littérature et du cinéma, le terrain musical était clairement celui de la Déesse de la Discorde.

Elle se leva et attrapa une bière à son tour avant de venir se reposer sur son enceinte attitrée caressant de la joue le chanteur qui entre deux couplets attrapa son paquet de cigarette, en enfournant une dans sa bouche. Ah, trop tard pour l’allumer, le couplet arrivait déjà. Pas de souci, il l’allumerait à la fin de la chanson et en profiterait pour boire de nouvelles lampées en attendant. Eris promena son regard sur la foule et fronça les sourcils en constatant un rapprochement qui ne lui plaisait guère. Immédiatement, alors qu’elle observait Clayton et Marshall s’éloigner, main dans la main (non mais ho !!), elle se redressa et envoya violemment sa canette encore aux trois quart pleine sur la tête de Sid. Ce dernier sursauta avant de lui jeter un regard noir mais rentra la tête dans ses épaules en constatant la colère de sa patronne. Cette dernière lui hurla dessus faisant jusqu’à trembler le sol : « Non mais qu’est ce que fous du gland ?!! Tu me laisses Marshall dans son placard ! » « Mais … c’était juste pour une passade. » « Rien à foutre, je veux rien savoir. Tu le laisses dans son placard et tu ne le laisses pas s’approcher de Clayton. » « D’accord, Madame. » « Mais tu vas te remuer les fesses bon sang ?! Tu vois pas qu’Atala tente de les faire se rapprocher ? BOUGE !! » Il acquiesça de la tête tandis qu’Eris reprenait sa place en grommelant sur l’incompétence des nouveaux agents : « Faut tout faire soi même de toute façon. On trouve plus de bon petit personnel de nos jours. » Elle posa ensuite son regard sur le chanteur et s’en prit à lui à son tour : « Tu vas la finir ta chanson ?! »

Aussitôt demandé, aussitôt fait. Les applaudissements déments accueillirent les dernières notes de Alone in the crowd. Le chanteur tourna le dos à cette dernière afin d’avaler une longue lampée de cognac qui le fit sérieusement tituber tandis que les membres de son groupe se donner comme jamais dans un rock harmonieux et tout bonnement génial. Le mélange d’alcool est toujours un succès. Il tira de longues bouffées de sa cigarette tandis qu’il se déhanchait sur l’intro de la nouvelle chanson dans une salve de hurlement et de danse condensée des spectateurs, pratiquement en transe. Elle haussa un sourcil, surveillant cette dernière et laissant totalement son œuvre se dérouler tranquillement. Plus besoin d’intervenir, tout allait partir sur des chapeaux de rail d’ici … 3 … 2 … 1 …

Il jeta sa cigarette vers la fosse avant d’amorcer les premières paroles de sa chanson. Manque de chance et destin des plus facétieux, le mégot de cigarette encore allumé tomba pile au milieu de la flaque d’alcool précédemment tombée accidentellement. Et arriva ce qu’il devait arriver. Le sol s’embrasa lentement mais sûrement avant de venir lécher la scène de ses flammes voraces. « Y a le feu. » L’interjection d’abord solitaire trouva de plus en plus d’écho avec une inquiétude grandissante alors que les spectateurs constataient que cela ne faisait pas parti du show. Le feu atteint les câbles électriques qui commencèrent à faire exploser les tables et enceintes. Ah nan, ça non plus, ça ne faisait pas partie du show. Eris se releva tandis que de sa propre enceinte le feu lui montait aux fesses. Le groupe finit par arrêter de chanter tandis qu’une fumée noire et opaque commençait à opacifier la vision de chacun et que la fumée étranglait leur gorge. Panique party ! Un regard à ses agents présents et ces derniers acquiescèrent de la tête avant de disparaître derrière les pans du chapiteau. Ah mince, mais c’est que les issues sont mystérieusement bloquées. Comme c’est pas de bol …

« Je...non je suis pas...enfin...gay... » Clay l'observa essayer de se démerder. Soit qu'il ne l'était vraiment pas et qu'il était simplement mal à l'aise devant l'homosexualité de Clay. Mais ce dernier était sûr que Marshall n'avait seulement pas fait son coming-out. Il sourit, haussa les épaules et glissa un simple « Dommage. » à l'intention de Marsh. Il retourna son attention vers la scène. À chaque fois qu'il regardait, le chanteur du groupe avait toujours plus l'air d'être une larve. Il se déhanchait d'une manière horrible, sa voix montait de haut en bas et les paroles sortaient mollement de sa bouche comme du vomi. Clay commençait à moins les aimer.

« En fait je...» Marshe le fixa, il fixa Marshe. Clay pencha la tête sur le côté, intrigué. Marshe ouvrit la bouche, main aucun son n'en sortit. Clay sourit. C'était pas grave. Il laisserait le temps à Marshe de sortir de son placard par lui-même ... ou pas. Il fronça les sourcils à la pensée de violer Marshall et de carrément le forcer de sortir de son placard. Ce n'était pas vraiment lui, mais ce n'était pas lui non plus d'attendre après les gens. S'ils n'étaient pas prêts, Clay en prendrait un autre, point final. « C'est pas grave, Marshe. Relaxe. »

« Alors...heu...vous jouez bientôt ? » Clay regarda sa montre. À ce moment-là, le chanteur échappait sa cigarette dans la flaque d'alcool. Clay regarda Marshe. « Dans vingt minutes si tout va bien. » Le feu apparut, considéré à première vue comme un artifice. La foule cria d'excitation, Marshe et Clay retournèrent leur attention vers la scène. Clay fronça les sourcils. « On nous a pas parlé de ça en coulisse ... » Quelques secondes plus tard, c'était des cris affolés qui parcouraient le chapiteau. Le coeur de Clay sauta une ou deux fois dans sa poitrine. Il détestait le feu. À peine eut-il compris de par lui-même, qu'on se mit à le pousser vers l'avant pour prendre sa place vers la sortie. La foule essayait tant bien que mal d'évacuer.

Mais les sorties étaient bloquées. Clay chercha Marshe du regard, mais ne le trouva point. Il se mit à avoir chaud. Dans sa tête, on lui proposa d'aller vers les coulisses. Il y avait laissé sa guitare, sa fameuse guitare et il devait aller la reprendre. C'était stupide mais à ce moment-là, ça sonnait super important. La marche vers les coulisses n'était pas si ardue, les gens essayaient plutôt de les quitter que d'y retourner. On criait ici et là des ordres dans ses oreilles mais il n'écoutait rien. Il ne trouva pas sa guitare. Mais il trouva Eris. « Eris? Eris! » Elle ne l'avait pas entendu. Il se dirigea vers elle à grandes enjambées. « Allez, faut pas traîner ici! On doit ... » Alors qu'il se mettait légèrement à paniquer - la peur de mourir par le feu était très stagnante dans sa tête depuis qu'il était tout petit - il remarqua combien Eris avait l'air calme. Trop calme.

« S'il vous plaît! Aidez-nous! » Une voix féminine parla derrière eux. Clay se retourna. C'était la petite amie du chanteur qui tenait ce dernier, complètement mort - pas cliniquement - qui était beaucoup trop lourd. Les gens semblaient passer devant eux sans leur accorder la moindre importance. C'était la loi de la jungle; le plus fort survivait. L'idée de ne pas les aider et de simplement s'enfuir avec Eris se fit importante dans sa tête. Mais les grands yeux plein d'eau de la jeune femme eut raison de lui et il se précipita vers elle en prenant le chanteur des Amarantines sous les épaules. Sans même un regard pour tout le monde, il se dirigea vers la sortie des coulisses. Fermée à clé. Clay grogna, essaya de donner quelques coups de pied mais rien à y faire. Il s'humecta les lèvres. Le feu allait bientôt consumer tout le monde. Ça lui apprendrait d'arriver à l'avance.

Citation :: « Dommage. »

"Dommage ?" répéta t'il par surprise.

Marshall se figea quelques secondes en entendant sa réponse. Dommage ? Il avait bien dit dommage ? Non parce que s'il ne l'avait pas révé ça voulait dire que Clay aurait bien aimé qu'il le soit et il ne devait pas y avoir 36 000 raisons pour ça. Cela pouvait donc dire que, si Marshall avait eu le cran de faire son coming out, lui et Clay pourraient être entrain de faire autre chose que parler et boire une bière...quelque chose sur lequel le brun avait passé des heures et des heures à fantasmer...Ou alors, il était entrain de se faire un énorme film et, certes, Clay trouvait que c'était dommage qu'il ne joue pas dans on équipe et ça s'arrétait là, deux gays pouvaient être potes après tout, comme un homme et une femme pouvaient l'être.

Marshall but une gorgée de sa bière avant de prendre son courage à deux mains et de se lancer, fixant Clayton dans ses beaux yeux bleus, espérant que cela lui donne plus de courage mais les mots moururent dans sa gorge. Il détourna le regard, se détestant pour ne pas oser affirmer qui il était, de ne pas laisser ce poids qui l'opressait s'envoler avec un simple aveu.

Citation :: « C'est pas grave, Marshe. Relaxe.

Le brun n'osa pas regarder son ami mais il eut l'impression que Clay savait au fond de lui ce qu'il avait tenté de lui avouer. Sur l'instant il ne sut pas quoi en penser et préféra mettre cette discution dans un coin de son esprit, du moins pour le moment. Le sujet de la discusion partit sous l'impulsion de Marsh vers le concert et l'heure de passage de Clay et son groupe.

Citation :: « Dans vingt minutes si tout va bien. »

Marshall hocha la tête, reprenant une gorgée de sa bière.

"Cool...c'est la première fois que vous montez sur scéne ?"

Marsh savait que cela faisait plusieurs années que Clayton jouait et faisait partie d'un groupe mais c'était le premier concert auquel il allait assister. Le blond n'eut pas le temps de lui répondre qe des flammes apparurent sur la scène attirant leur attention vers le groupe entrain de jouer.

Citation :: « On nous a pas parlé de ça en coulisse ... »

Marshall tourna sa tête vers lui, sentant la panique l'envahir. En quelques secondes, la foule en délire sombra elle aussi dans la panique totale et ils se dirigèrent vers les sorties, provoquant des mouvement de foule qui séparèrent les deux hommes. Marshall en perdit sa bière et, suivant tant bien que mal les spectateurs mais il trébucha et se retrouva au sol. Quelques personnes lui marchèrent dessus mais quelqu'un s'arrêta et l'aida à se relever. Marshall n'eut pas le temps de le remercier que l'inconnu disparu. Marshall regarda autour de lui, cherchant Clayton du regard, sans succès. Il fendit la foule, allant à l'inverse du flot des spectateurs qui se dirigeaient vers les sorties. Le bruit était assourdissant autour de lui et il avait du mal à concentrer son attention. Il avait également mal au dos et au thorax à cause des quelques coups qu'il avait prit quand il était au sol. La fumée se faisait de plus en plus dense autour de lui et rapidement, Marshall fut de nouveau entrainé par une vague de gens paniqués. Il ne perdit pas l'équilibre cette fois ci, et il ne cessait de chercher Clayton du regard, tout en hurlant son prénom bien qu'il n'aurait pas pu l'entendre avec tout le vacarme sous le chapiteau.

Eris observait la scène de panique depuis la scène. L’ombre d’un sourire planait sur ses lèvres tandis que son regard azur analysait l’écran de fumée qui commençait à se construire doucement et qui prenait à la gorge. Les quintes de toux, au même titre que les pleurs et les cris de panique, déchiraient l’air de leurs appels désespérés. Presque par magie, Rimbaud apparut à ses côtés, venus tout droit des coulisses où il s’était préalablement assuré que les issues étaient également sous l’emprise des agents de la Discorde, empêchant les spectateurs et désormais acteurs du désastre qui se jouer de fuir. Le regard de celle qui avait tout monté se posa sur Dumas, perdu au milieu de la foule, tentait également de trouver une échappatoire. Leurs regards se croisèrent et celui de l’agent de l’amour se fit droit et juge. Cela ne causa que plus que froid dans celui de la Déesse. Il se figea sur place le temps de passer outre la peur terrifiante qu’elle lui inspirait avant de reprendre sa recherche effrénée. Il ne craignait rien pour lui, bien qu’il soit l’unique membre de l’entreprise adverse dans ces lieux, mais il craignait pour les mortels, se rendant compte du désastre qui était prêt à se jouer. Il n’était pas de taille. Il devait à tout prix aller chercher de l’aide parmi ses collègues. « Eris, indiquez nous lorsqu’on doit libérer une entrée. » « Je le signifierai en temps utile. En attendant, occupe-toi de ce romancier à l’eau de rose. » Arthur hocha de la tête avant de traverser la foule sans la moindre difficulté malgré l’agitation qui la secouait.

Dans la panique, elle remarqua une jeune fille blonde. Elle se trouvait avec des amies et étaient des fans absolues des Amarantines. Elles avaient fait le déplacement depuis New York pour pouvoir assister à ce festival et un peu de chance approcher leurs idoles. L’une d’entre elle était d’ailleurs enceinte de 6 mois. Des groupies inconscientes en somme. Qui ne se rendaient pas bien compte que ledit groupe n’en avait strictement rien à faire d’elles. D’autant moins à faire qu’elles seraient sans doute mortes dans une heure tout au plus. La charmante blonde trébucha et se retrouva au sol. Avec la foule pressante, elle ne parvint pas à se relever et les autres spectateurs, monstres d’égoïsme dans la survie, lui marchèrent dessus. Elle ferma les yeux et prit une profonde inspiration, recueillant les sentiments de chaos, de mort et de destruction qui s’infiltraient dans chacune de ses pores et suintaient des corps meurtris des festivaliers. Elle ne remarqua pas qu’un jeune homme aida à se relever la jeune femme. Peu importait. Si ce n’était elle, ce serait quelqu’un d’autre. Ceux près des entrées subissaient déjà la pression sourde de la foule contre eux. Une nouvelle explosion assaillit la scène où elle se trouvait toujours. Une des enceintes venait de prendre feu.

Finalement, elle rouvrit les yeux et, satisfaite de ce qu’elle avait devant elle, se retourna pour descendre de scène et se diriger vers la sortie de la manière la plus tranquille qui soit. Elle continuait d’être invisible pour chacun, lui permettant de se glisser dans la foule à l’instar de la majorité de ses agents. Elle bénéficiait d’une autre perspective au sol. Dans la tourmente, les émotions étaient immédiatement plus intenses. Elle remarqua que Clayton aidait le chanteur du groupe et tentait de le diriger vers une issue favorable. Immédiatement, elle se retourna et tenta de retrouver Marshall Reed dans la foule. Bien, ils avaient été séparés. Rapidement, elle remarqua sa silhouette et la panique dans son regard. Elle capta les yeux de Sid et lui fit un signe de tête significatif. Le punk, visible par tous en raison de son entrée récente dans la boîte, hurla avant d’ouvrir la plus étroite et difficile des entrées : « Par ici. » Un mouvement de foule fit tomber les plus proches de cette entrée tandis que l’air venu de l’extérieur faisait redoubler de violence le feu furieux. Marshall trébucha et se retrouva cloué au sol par le mouvement des uns et des autres.

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Intrigue I : MusicFest. [J.JOPLIN] W96zk3

come on baby in our dreams, we can live our misbehaviour;
everytime you close your eyes lies, lies!