And there is something... [R.Clay]

Invité

[The human body's made up of good and bad bacteria
But the antibiotics and the antibacterials are killin' all the good ones
And the bad ones just get stronger and become super infections
It's harder to destroy them and it's harder to detect them
And there's something in her blood and there's something in her leg
And there's something in her brain]
-Kimya Dawson in My Mom

Quince était inquiet et complètement paniqué par le bout de papier qu’il avait en main. Les résultats des tests que Thaleia avait passé la semaine d’avant n’avaient rien de rassurant. Il savait depuis un mois environ que sa fille était atteinte d’une rare forme de leucémie. La chimiothérapie était concluante, mais les progrès étaient faibles et lents. Il y avait des hauts et des bas et aujourd’hui était meilleur que les autres. Tally se sentait bien et avait insisté pour qu’il accepte l’invitation de leur voisin à aller manger. Alors en retour, il n’avait exigé qu’une seule chose de sa fille, qu’elle se repose en après-midi pour être en forme pour une soirée qui risquait d’être plus longue que ce dont elle avait l’habitude. C’était ce qu’elle faisait et il pouvait entre sa respiration régulière, alors qu’il fixait cette maudite feuille. Il y avait maintenant un mois et demi qu’ils étaient déménagé à la hâte à Vancouver dans l’espoir qu’elle puisse avoir accès à de meilleur soin dans la métropole. Et il avait eu raison. Sa mère lui avait donné les clés de leur vieille maison et il était revenu à l’endroit même ou sa fille avait été conçue, mais les circonstances le peinait et voir sa fille dans cet état encore plus. C’était pour cette raison qu’il avait cédé. Parce qu’à l’ instant où il avait accepté un magnifique sourire avait éclairé son visage et pendant un moment elle n’était plus malade. C’était tout ce qui importait. La garder en santé était un besoin égoiste qu’il avait. Il voulait la voir grandir et sans elle il serait perdu. Il savait bien qu’il mettait beaucoup de limite pour la protégée, mais ce n’était motivé que part ses propres peurs. Thaleia, elle, voulait seulement être la plus normale possible. Une adolescente quoi.

« Tally. »

« Mmmmmm… » grogna sa fille en se tournant dans son lit.

Il entra et pris place doucement près d’elle.

« Si tu es trop fatigué reste au lit. Je vais appeler les parents de Clay pour a… »

« NON ! » s’exclama la jeune fille en se redressant tout d’un coup. « Je vais bien. Je suis réveillé. »

« D’accord ! D’accord. Je dis ça moi, je dis rien. » Bougonna-t-il soulignant ainsi la ressemblance entre lui et sa progéniture.

Sans plus protester, elle se leva et les préparations pour le souper commencèrent. Quand l’heure sonna, ils n’eurent qu’à marcher jusqu’à la prochaine maison à la droite et cogner. La mère de Clayton répondit et aussitôt sauta au cou de Quince comme si elle ne l’avait pas vu depuis un siècle, alors qu’elle avait fait son invitation la veille en cognant à sa porte. Aussitôt la maison en entier fut envahi par la conversation entre sa fille et celle qu’il considérait comme sa deuxième mère. De toute évidence, Tally appréciait la mère de Clay, mais ce ne fut qu’une fois assis dans le salon avec le reste de la famille qu’il se rendit compte qu’ils avaient fait leur entrée juste au bon moment pour sauvé Clayton d’une discussion embarrassante entre père et fils. Leur relation était bizarre. Du moins pour ce qu’il en savait. Encore plus bizarre, le père de son meilleur ami semblait le préférer lui à son propre fils. Ce détail l’avait toujours affreusement mis mal à l’aise. Clay et lui avaient été comparés dès leurs plus jeunes âges et le père de Clay l’avait toujours traité comme un fils.

« Heyyyyy... » S’écria-t-il avant d’aller prendre son ami dans ses bras et s’en séparer après quelques tapes dans le dos.

Il échangea une poignée de main ferme avec le père et pris place près de sa fille qui n’arrêtait pas de gigoter et de tirer sur le masque qu’elle devait porté pour la protéger des infection.

« Allez, Tally. Je sais que tu détestes ce masque, mais… »

« C’est une précaution. Je sais. » Finit l’adolescente à la place de son père.

[Désolé pour le commencement boiteux, Bibi!!]

Par moments, Clay se forçait pour faire autre chose que ses études. Mais pour se forcer, il se forçait ...vraiment. Par exemple, en se moment, il avait enfilé des joggings et abusait le vélo stationnaire d'Ulysse, sous le regard ahuri de ses amis qui le voyait pour la première fois faire de l'exercice ... en au moins quatre ans d'amitié. D'autres fois, Clayton s'amusait à s'inscrire à toutes sortes d'activités style la poterie, les échecs, l'escalade, et pleins d'autres choses du moins intéressantes. Plus intéressantes que l'école. On lui avait souvent conseillé de changer de domaine universitaire. Que s'il prenait quelque chose d'autre, il aurait plus d'intérêt à se présenter à ses cours. Mais ce n'était pas le fait que ce n'était pas captivant. Quand même. Il aimait bien ce programme. C'est que la sociologie était le programme parfait pour un homme comme Clayton qui s'amuse à comprendre son entourage et à parler tout le temps.
Non ce uqi le bloquait, c'était l'école. Cet établissement snob, sérieux, et non-coloré. Clay avait déjà essayé de faire des pressions au comité de direction de l'Université pour qu'ils colorent au moins le pavillon des arts (qui pour démontrer sa singularité n'avait qu'une vulgaire statue d'art abstrait fait par un inconnu même pas étudiant devant la façade de son pavillon) mais il n'avait rien voulu entendre. Ça désolait Clay. Il avait l'impression de vivre dans un environnement qui lui disait sans cesse: Il faut que tu grandisses. Il faut que tu sois mature. Il faut que tu sois responsable.
Probablement que les responsabilités lui faisait peur. Ou peut-être qu'il était fait comme ça. Pour être un enfant le reste de sa vie. Si c'était ça, il allait aimer ça!

« Clay? Y'a ta soeur au téléphone. » Oh. Sa soeur. Il prit le combiné qu'Ulysse lui lançait. Après avoir ignoré les appels de sa mère toute la journée (Total des appels: 9), un peu de discussion avec sa petite soeurette serait bien. « Hey Clay. Comment ça va? » « Ma petite poulette! Bien et toi? Alors qu'est-ce que tu fais de bon? Toujours avec ton amoureux? J'espère que tu n'a spas encore perdu ta virginité. Et si oui je veux que tu m'en parles. Ou peut-être pas. Non vraiment pas en fait. Tu fais quoi sinon? » « Ça va ça va de tous les côtés. » La grosse différence entre Clay et Joann: la non réciproque de conversation. Mais quand il arrivait à la faire parler (soit quand elle n'était pas dans la maison familiale la plupart du temps) c'était des belles conversations. « Alors, tu viens ce soir? » « Ce soir? Il y a quoi ce soir? ... Me dit pas que j'ai oublié la fête des mères. » Il descendit de son super vélo stationnaire et s'écrasa dans le divan. « Non. Pas du tout. Y'a Quin ce soir, qui vient manger. » « Quin? Qui? » « .... T'es con ou quoi? Quin! Quince! Dalayr! Celui avec qui tu as détruit les vitres de Miss Hunderwood quand t'étais gosse! » Une image du petit garçon qu'il était lui revint en tête. Il avait quoi, 10 ans lorsque Quin est partit, avec son bébé, en plein sur la calotte polaire. C'était perturbant. mais il sourit en repensant à toutes les choses qu'ils avaient fait ensemble, comme perturber intensément le petit voisin Michael. Que de bons souvenirs. « J'imagine que c'est pour ça que maman m'a appelé souvent. » « Attention, trop réfléchir va faire brûler le peu de cellules qui te restent. » « Je t'aime aussi. C'est à quelle heure? » « 18h. »

À 17h59min48sec, Clay sonnait chez ses parents. Il avait fait un effort pour ses vêtements mais ses cheveux restaient inexplicablement dans les airs sans vouloir faire le moindre effort pour lui. Quince n'était pas encore arrivé, malheureusement. Il avait fait exprès pour arriver en retard. Sa mère lui ouvrit la porte avec un léger sourire. Il ne s'était jamais bien entendu parfaitement avec sa mère, mais il fallait qu'il se l'avoue: il l'aimait mieux que son père. Elle l'avait porté, elle l'avait enduré toutes ces années. Elle était une sainte. Mais son père était bel et bien le démon, et il en eut confirmation lorsque son paternel n'eut même pas la décence de lever les yeux vers lui lorsqu'il passa au salon. Joann lui sauta presque dans les bras et ses deux autres soeurs restèrent sans émotion à sa vue. Dieu qu'elles ressemblaient à leur père. Il s'assit sur le divan, près de Joann. La tension qu'il y avait dans la pièce réunissant le père et le fils était palpable. Même Clay se damna de ne pas avoir pris le joint que Jordan lui avait proposé avant de sortir. Ça l'aurait calmé. « Alors, Clayton. Les études? » « Même chose que la dernière fois qu'on s'est vu. » « ... Quand est-ce que tu vas comprendre que c'est ton avenir en jeu! » « Tu aurais dû faire théâtre, on sent le drame en toi. »

Puis, pour sauver Clay d'un étranglement imminent, le son de la cloche sonna. Maman Hill se leva pour aller ouvrir. Quin entra, et Clay dut se retenir pour ne pas le dévisager. Les deux hommes n'avaient aucunement gardé contact lorsque l'autre s'en était allé au Yukon. De ce fait, ils ne s'étaient pas vu depuis des lustres. La surprise était agréable par contre. Clay dût se l'avouer, il ressentait une petite touche de complexité à la vue de ce géant de muscle. Et peut-être de jalousie (qu'il connaissait très bien pour l'avoir déjà ressentie vis-à-vis Quin) en voyant l'éclat qui brillait dans les yeux de Papa Hill.
Le blondinet se leva et serra son ami dans ses bras, d'une façon très masculine, ne pensez pas le contraire. Tandis que tout le monde s'asseyait au salon, le regard de Clay s'attarda plus sur la petite fille que sur son vieil ami. Elle portait de loin esthétique. Elle avait des cernes sous les yeux et le visage pâle. Mais sinon, elle avait le regard vif et le sourire facile. Et semblait déborder d'énergie. Il s'en allait ouvrir la bouche pour parler mais ce fut son père qui s'imposa avant lui.

« Alors, Quin, et si tu nous présentais ce petit trésor. » dit-il en parlant de la fille de Quin. Clay prit son trou (comme d'habitude) et observa la situation. Tally ne voulait en aucun cas garder son masque. Clay le comprenait. Ça ne devait pas tant être confortable. Après les présentation faites, Clay regarda Quin. « Pourquoi un masque? C,est une précaution pour quoi? Je veux dire, si ça ne risque pas de nous tuer, elle peut toujours l'enlever. Elle va devoir l'ôter pour manger, de toute façon. À moins que tu ne la nourris pas! Ce qui serait vraiment cruel. » Clay se ramassa une claque en arrière de la tête de sa soeur, un regard mauvais de son père et sa mère se passa une main dans le visage. Clay leva les yeux au ciel. « C'est bon c'est bon, je me tais. » Quelques minutes plus tard, ils passèrent à table. Joann et Clay devant Quince et Tally. « Alors, Quin, comment vont les études? » Seigneur, avait-il seulement cette question à la bouche?

Invité

Il avait toujours eu des rapports assez spéciaux avec les Hills pendant son enfance. Madame Hill lui donnait sans arrêt des biscuits et Monsieur Hill semblait plus fier de lui que de son propre fils. Ce qui avait toujours eu le don de mettre Quince mal à l'aise. C'était pour cette raison qu'il avait hésité avant d'accepter l'invitation, mais Thaleia semblait déprimé à la maison et s'était quasiment mise à genou pour qu'il accepte. Intérieurement, il espérait que Clay se donne une excuse pour ne pas venir. Pas qu'il ne voulait pas voir son vieil ami. Tout le contraire. Simplement parce qu'il ne comptait pas sur le père de son ami pour éviter d'embarrasser son propre fils.

Une fois installée dans le salon, les accolades et les salutations faites, il prit place aux côtés de Tally qui semblait bien plus à l'aise au milieu des Hill que lui. Pourtant, c'était lui qui avait grandit avec eux. Cette réflexion le fit sourire. Thaleia ressemblait énormément à Kellyann. En fait, elle était son portrait tout craché. Sauf pour la méchanceté. En espérant que ce dernier trait lui soit toujours inconnu. Sa fille était sa fierté et il avait été inutilement nerveux de la présenter à ces vieux amis. Des angoisses qui étaient tout à fait inutile, puisque sa fille semblait garder sa langue bien pendu sous contrôle.

« Alors, Quin, et si tu nous présentais ce petit trésor. »

"Elle peut le faire elle-même." dit-il doucement en regardant sa fille.

"Thaleia, M. Hill. Enchanté."

Quince ne put s'empêcher de rire doucement. Enchanté n'était pas dans le vocabulaire de sa fille. Elle disait les choses directement. Sans détour, exactement comme sa mère. Il s'interdit de penser à Kellyann ce soir. Il aura toujours l'occasion de déprimé plus tard en soirée.

« Pourquoi un masque? C,est une précaution pour quoi? Je veux dire, si ça ne risque pas de nous tuer, elle peut toujours l'enlever. Elle va devoir l'ôter pour manger, de toute façon. À moins que tu ne la nourris pas! Ce qui serait vraiment cruel. »

"Ça te tuera pas, mais moi ça pourrais." répondit la jeune fille du tac au tac.

Cette fois-ci Quin rit plus franchement. Voilà, la trêve était fini. Il venait de retrouver sa petite impertinente et audacieuse fille qu'il aimait tant.

"Tu devrais peut-être lui expliquer un peu." dit Quin à Tally en voyant le point d'interrogation dans le front de Monsieur Hill.

"Je peux?"

Il leva les mains en signe de paix et surtout en signe de silence. Laissant la parole à sa fille. Il savait que sous les apparences intelligentes et fortes qu'elle se donnait elle avait peur de ce qui se passait dans son corps, mais ces apparences étaient importantes pour elle, alors il ne disait rien et attendait qu'elle lui fasse signe si elle voulait qu'il intervienne.

"Alors les médecins appellent ce que j'ai une leucémie myéloïde chronique. C'est un cancer très difficile à diagnostiqué." commença-t-elle, alors que son père se calait dans son siège pour l'écouter. "C'est très rare pour les jeunes d'avoir ce de cancer. Et bon les symptômes sont bizarre. Il faut vraiment une analyse de sang poussée pour trouver le problème. Et c'est causé par un chromosome..."

Elle leva la tête pour avoir l'aide de son père et il répondit aussitôt en souriant.

"Philadelphie."

"OH OUI! C'est ça." s'exclama-t-elle. "Le chromosome de Philadelphie. Et ce chromosome là, c'est une fusion du..."

"9 et 22" souffla Quin.

"Voilà. C'est pour ça que je porte un masque. Parce que j'ai trop de globules blancs dans mon sang qui fonctionne pas. En gros, j'ai plus de système immunitaire. Enfin pour le moment."

Quince jeta un regard dans la pièce et dû se retenir très fort d'éclater de rire devant le malaise que les explications de Thaleia avaient créé. Lui avait l'habitude, mais c'était probablement beaucoup pour les Hill qui venaient seulement de la rencontrer et n'avait pas l'habitude de son caractère particulier. Heureusement pour lui, il n'eut pas à réparer tout ça puisqu'on les invita à passer à table.

« Alors, Quin, comment vont les études? »

"Vu la situation, je crois pas reprendre les cours dans l'immédiat. Mais j'ai finalement eu mon bacc en microbiologie et en immunologie. Je pensais peut-être commencé ma maitrise l'an prochain. C'est pas le temps qui manque."

"Moi, je dis qu'il devrait pas arrêter, mais il veut pas m'écouter." dit Thaleia très sérieusement, ce qui fit rire Monsieur et Madame Hill, mais beaucoup moins Quince.

» CLAY is living a life in technicolor -
» Tonight is the night when everything goes golden (Clay)