Tonight is the night when everything goes golden (Clay)

Alexandre passa la veste de son plus beau costume...bon ok son seul costume classe et sortit de sa chambre pour aller devant le miroir de la salle de bain. Il s'observa sous toutes les coutures pendant cinq bonnes minutes avant de passer à ses cheveux qu'il coiffa d'un geste de la main, applatissant un pli rebelle. Pour ce soir il n'avait pas vraiment besoin de se la jouer complêtement de la haute, il devait juste donner l'apparence qu'il venait de ce milieu sans pour autant s'en vanter afin de pouvoir approcher sa cible. Car si ce soir Alexandre s'habillait bien ce n'était pas dans l'espoir de s'amuser, non ce soir il avait du boulot et il comptait bien arriver à ses fins même si ce nouveau job s'inscrivait dans le temps. Gagner la confiance de quelqu'un n'était plus aussi facile qu'avant, surtout quand l'argent était une composante de l'arnaque mais Alex avait besoin de se refaire et les quelques jobs qu'il avait effectué avant ne lui avait pas permit de retomber sur ses pattes.

Il aurait pu demander à Eros mais sa fierté l'en empéchait. Ca et le fait que leur relation était déjà assez compliquée pour en plus rajouter ce genre de chose dans l'équation. Et puis Alexandre s'était toujours promit de ne pas méler le jeune homme à ses problèmes et il ne voulait pas qu'on puisse les relier l'un à l'autre. Alexandre avait de nombreux ennemis et il ne supporterait pas qu'ils s'en prennent au jeune homme. Le faussaire marqua un temps d'arrêt, il n'avait pas vu Eros depuis un long moment et il ne pouvait nier que le beau brun lui manquait. Mais ce soir il devait être à 100% dans le jeu.

Une fois prêt Alexandre partit de chez lui et rejoigna le lieu de la "fête". Il n'avait pas vraiment de plan précis en tête mais il savait comment s'introduire dans la salle, ensuite il lui suffisait de voir qui était là, qui serait le plus interessant à pigeonner et ensuite ce serait dur mais pas impossible. Arrivé devant l'entrée du restaurant Alexandre flirta avec finesse avec la jeune femme de l'entrée, lui racontant un bobard vieux comme le monde et après quelques minutes il était dans la salle entrain de boire un verre de champagne, le numéro de la demoiselle dans sa poche, numéro qui allait attérir avec aucun doute dans une poubelle au cours de la soirée...Discrétement il observa les convives, la majorité discutaient, parlant de leurs dernières vacances à la Barbade ou bien à Gstaad. En gros c'était ennuyeux au possible et heureusement pour lui il réalisa qu'il n'était pas le seul à ressentir son ennui, un jeune homme blond, accompagné d'une jeune femme qui devait être sa soeur vue la ressemblance entre les deux. Peut être était ce là sa chance pour renflouer un peu les caisses...Comme si de rien n'était il s'approcha des deux jeunes gens prétextant de s'interesser au buffet avant de pousser un soupir en se redressant.

"Dire que je pourrais me taper un bon steak devant un match de foot et me voila ici coincé dans ce costume qui gratte avec des milliardaires qui n'ont que faire de la charité..." dit il en se retournant, faisant mine de se parler à lui même mais en élevant assez la voix pour que les personnes autour de lui puisse l'entendre. Ce n'était pas la manière la plus discréte pour entamer une discution mais aller de front avec Clayton ne semblait pas être la meilleurs des idées vu son évidente envie d'être ici...

Depuis l'évènement du MusicFest, Clayton Wright-Hill était dans un état que l'on pouvait considéré de dépressif. Cela s'expliquait bien suite aux nombreux malheurs qui lui étaient arrivés: pour commencer, un jeune garçon qu'il appréciait bien était dans le coma depuis une semaine par sa faute; sa guitare avec brûlée dans le feu; il avait un poignet cassé et une luxation à l'épaule qui l'empêchait de jouer avec sa vieille guitare sèche. Bref, tout ce qu'il aimait avait disparu. Depuis une semaine très exactement, il ne sortait plus, ne répondait plus au téléphone et ne mangeait plus. Il était en dépression. Il n'avait même pas glissé mot à Eris, qu'il avait prit l'habitude d'appeler souvent avant le MusicFest. Mais à présent, il n'avait plus envie de voir personne, sauf Marshall. C'était probablement le seul endroit où Clay allait, la chambre d'hôpital de Marshall. Il trouvait cela injuste qu'il soit dans un pareil état, Marshe ne méritait rien de cela. Et puis les dernières paroles de Marshall lui trottait sans arrêt dans l'esprit: « J'ai tellement de choses à te dire Clay... ». Le blond avait envie d'entendre Marshall lui dire tout ce qu'il voulait lui dire, il avait envie de le revoir sourire à nouveau. C'était bizarre. Il allait simplement le voir, s'asseoir près de lui, surveillant chaque nouveauté, sans démontré de joie ou de colère. Il attendait encore Marshall.

Dans les derniers jours, Joann était venue le voir pour lui annoncer que leur père avait eu un diagnostic pour le cancer des poumons. Il avait trop fumé le cigare. Bien qu'il n'eut jamais une relation excellente avec son père, cela attrista Clayton, au point où il se demandait si on ne lui en voulait pas quelque part. Tout devenait chaotique autours de lui et il n'avait pas de point d'ancrage pour s'accrocher. Joann l'avait donc forcé à venir avec elle dans cette soirée bénéfice pour les gens atteints de cancer. Leur père était là, bien évidemment, et il avait déjà annoncé à tous ses amis snobs sa maladie. Il voulait faire une levée de fond pour que les cancéreux puissent avoir accès aux soins qui étaient, pour lui, facile à atteindre.

C'était très noble, comme objectif. Et ça avait étonné Clayton de son père. Son cancer le rendait ... gentil? C'était bizarre. Bref, bien qu'il eut mieux apprécié être aux côtés de Marshall, qu'il visitait quotidiennement, il était pris dans un coin de la salle, assis à une table (car son entorse à la cheville lui faisait mal aujourd'hui), près du buffet, avec sa soeur. Cette dernière ne semblait pas plus heureuse dans sa peau, et les deux Wright-Hill n'avaient même pas touchés à ce qu'il y avait dans leur assiette. Clayton faisait pitié à voir, dans sa tentative d'être chic malgré son poignet dans le plâtre et son autre bras en bandouillère. Il se sentait extrêmement mal dans ce costume noir.

« Dire que je pourrais me taper un bon steak devant un match de foot et me voila ici coincé dans ce costume qui gratte avec des milliardaires qui n'ont que faire de la charité... »

Les deux blonds levèrent les yeux en même temps vers l'homme au buffet. Ils se regardèrent. Que faisait-il ici s'il s'emmerdait? Les joues de Joann rougirent et elle croisa les bras.

« Mon père fait partit de ces milliardaires, et il n'a pas que faire de la charité. C'est lui qui a organisé cette soirée, et il va mourir cette année à cause d'un cancer. Alors je vous prierais de bien mettre votre ennui là où je pense. »

Clayton regarda sa soeur en fronçant les sourcils, comme si elle était débile. Depuis quand elle parlait comme ça, sa petite soeur? Devenait-elle tigresse lorsqu'elle était en manque de sexe? À son grand étonnement, l'homme se mit à rire et s'assit à leur côtés. Il se mit à parler avec Joann, et Clayton ne porta plus attention à la discussion qui s'entamait. Il préférait observer son père et sa mère, de loin, et de noter qu'ils avaient quand même l'air de se ficher d'être là. C'était bizarre.

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Alexandre s'arrêta alors qu'il se servait et leva son regard azur vers une jolie blonde dont les traits étaient déformés par la colère, visiblement il n'avait pas choisit la bonne phrase d'approche au vu de ce que la jeune femme lui répondit. Il jeta un regard vers Clayton, qui semblait également surprit par la réaction de celle qui devait être sa soeur au vu de leur ressemblance. Pas frappante mais quelques petits indices laissaient le doute sur le sujet. Passée la surprise Alexandre ne put s'empécher de rire avant de s'asseoir face à eux.

"Je vous présente mes excuses miss...Wright-Hill." reprit il avant de prendre une gorgée du doux champagne servit.

"Je dois être trop habitué aux organisateurs qui se donnent bonne figure en organisant ce genre de soirée alors qu'en réalité ça leur importe peu."

Joann lui répondit, un peu plus calme après ses excuses. Alexandre se présenta alors, se faisant passer pour un de ces jeunes chefs d'entreprise qui avait connu la fortune dans l'informatique. Le faussaire n'était pas forcemment calé dans ce domaine, préférant de loin l'écriture manuscrite aux logiciels qui buggaient sans cesse. Il avait bien fallu cependant se mettre à jour et Alex savait se débrouiller avec pc mais il détestait les utiliser ce qui faisait souvent sourire Eros.

"Non je ne connais pas personnellement de personne atteinte par le cancer..." répondit il à la jeune femme. Il avait un doute sur son père mais il l'avait laissé lui ainsi que le reste de sa famille derrière lui quand il était partit d'Angleterre, il n'en parlait jamais que ce soit dans ses arnaques ou bien avec Eros. Il savait que son père été décédé quelques années plus tôt mais il en ignorait les circonstances, tout ce que la nécrologie disait était qu'il était mort des suites d'une longue maladie.

Joann et lui discutèrent pendant plusieurs minutes puis l'attention de la pièce fut dirigée vers leurs parents, organisateurs de la soirée. Alexandre prêta attention au toast porté par Wright-Hill senior, tout en jetant des regards autour de lui, observant les diverses personnes attendant la soirée avant de reporter son regard vers Clayton. Comme lorsqu'il l'avait repéré pour la première fois, il lui sembla qu'il était un peu absent. Par respect le faussaire attendit que le toast fut terminé, buvant une gorgée de son champagne avant de poser sa main sur l'épaule de Clayton, brièvement pour attirer son attention.

"Ca vous tente une cigarette ?" demanda t'il lorsque le jeune homme se fut tourné vers lui. Il lui montra son paquet de cigarettes et d'un hochement de tête indiqua le balcon non loin du buffet.

À la lumière de la conversation qui s'affichait devant lui, Clayton se rendit compte que les Wright-Hill étaient des bêtes sociales. Autant son père qui créait des galas de charité, que sa soeur qui passait de la haine à la sympathie avec un étranger. Clay aurait habituellement été habillé de ce masque de joie découlant de la relation avec autrui, mais aujourd'hui, ça ne lui tentait pas. Mais bref, le fait qu'il était déprimé ayant déjà été mis sur le tapis précédemment, sautons au point important. Le jeune blond leva ses yeux clairs vers l'étranger (non, pas l'étranger de Camus, mais bien un étranger étranger).

« Ça vous tente une cigarette ?
- Ça serait un peu bizarre de fumer une cigarette lorsque son père atteint d'un cancer de poumons?, non?
- C'est clair que si! Voyons Clay. De toute façon tu m'as dit que tu avais arrêté. »

Clay leva les yeux au ciel. Seigneur ce que sa soeur pouvait l'énerver à toujours le surprotéger. C'était lui le plus vieux, non? Il se leva tranquillement, et ne put s'empêcher d'attarder son attention sur les lèvres de l'homme. Il croisa le regard de l'homme et un petit sourire en coin vint se glisser sur ses lèvres sans qu'il n'eut le temps de l'en empêcher. Il fit attention à ses deux bras meurtris et se dirigea à la suite d'Alexander vers le balcon. Il avait légèrement mal à la jambe, mais il allait probablement être bien pour une petite cigarette. Il accepta cette dernière de l'inconnu, et accepta aussi le feu qu'il lui proposait. Clay avait assez de doigt pour tenir la cigarette, mais c'était tout ce qu'il était capable de faire. Il ne bougeait plus les mains depuis quelques temps, même pas pour prendre un crayon. Mais il avait pris des anti-douleurs qui rendaient l'intérieur de sa tête un peu vague et qui enlevait toutes traces de douleurs.

Il s'accota contre le mur et extirpa une longue bouffée.

« Désolé pour ma soeur. Elle est assez à cheval sur ses principes. »

Il se retint de dire qu'elle était irritable à cause de son petit copain, qu'elle ne cessait de lui parler à chaque fois qu'ils étaient seuls. Si Clayton revoyait ce petit impertinent bientôt, il allait lui faire avaler ses chaussettes. Un silence confortable s'installa entre eux. Clay regardait les lumières de la ville.

« L'informatique, hein? Ça doit être plutôt ennuyant aussi. Pourquoi vous êtes ici? »

Alexandre s'apprétait à répondre à Clayton mais sa soeur fut plus rapide que lui. Il resta la bouche ouverte quelques secondes avant de la refermer, observant quelques minutes la dynamique entre le frère et la soeur avant de se lever, imitant Clayton.

"Vous n'êtes pas obligé de fumer mais j'apprécierais la compagnie..." dit il alors, un sourire engageant sur ses lèvres. Bien que destinée aux deuw Wright-Hill, Alexandre ne détacha pas son regard du blond et adressa un petit signe de la main à sa soeur avant de se diriger vers le balcon, suivit par Clayton. Ils s'éloignérent des autres personnes présentent pour la même raison que les deux hommes. Alexandre sortit deux cigarettes, une pour Clayton et une qu'il glissa entre ses lèvres. Il alluma celle du blond, s'approchant ainsi un peu de lui, son regard ne quittant pas le bleu de celui de Clayton avant de reculer et d'allumer sa propre cigarette, rangeant le briquet une fois cela fait. Il tira longuement sur sa cigarette, observant du coin de l'oeil Clayton avant de soupirer et de se tourner pour observer les lumiéres de la ville.

"Ce n'est pas grave, toutes les soeurs sont comme ça non ?" répondit il avec un sourire, en glissant sa cigarette entre deux doigts. Lui n'en avait pas, plus jeune, beaucoup plus jeune il aurait bien voulu mais vu son enfance ça avait été une bonne idée de la part de ses parents de ne pas lui en faire une.

Un silence agréable s'installa entre eux, Alexandre l'appréciait à sa juste valeur, il détestait devoir se forcer à faire la discution, ça sonnait faux, creux. Et il avait l'impression qu'il s'enfoncait de plus en plus quand il faisait cela. Le mensonge n'était pas une chose aisée et parler pouvait vous faire courir plus de risque de détruire votre couverture. Cependant parler en assumant une nouvelle identité lui permettait d'oublier, sur le moment, ce qu'il s'était passé avec Eros et Eris.

"Hmm ? Ca dépend des jours..." dit il en prenant une taffe de sa cigarette. Il le regarda quelques secondes avant de regarder la salle derrière eux.

"Le champagne et le petits fours gratuits." répondit il en tournant la tête vers lui.

"Non sérieusement, je cherche à développer mon entreprise par divers biais dont les galas de charité. Ca va peut être faire naïf mais si on peut aider la recherche et qu'on en a les moyens...alors pourquoi pas ?" ajouta t'il en haussant des épaules. Il promena lentement son regard sur Clayton, regardant son poignet bandé et son épaule qui avait probablement vue des jours meilleurs.

"Je me mêle peut être de ce qui ne me regarde pas mais qu'est ce qu'il vous est arrivé ?" demanda t'il en montrant son poignet d'un geste de la main.

« Le champagne et le petits fours gratuits. »

Clayton partit à rire. Il détailla subtilement les traits moqueurs de l’homme, et ressentit quelque chose se serrer dans son estomac. Quelque chose était faux là et là, un sourire peut-être forcé et une tristesse dans le regard. Ce genre de petit secret personnel qu’il retrouvait chez sa petite Eris. Clay détourna le regard pour le castrer vers la ville, peu enclin à approfondir ce malaise qui s’insinuait lentement en lui.

« Au moins ce n’est pas ma mère qui a cuisiné cette fois-ci. »

« Non sérieusement, je cherche à développer mon entreprise par divers biais dont les galas de charité. Ca va peut être faire naïf mais si on peut aider la recherche et qu'on en a les moyens...alors pourquoi pas ? »

Clayton lui servit son petit air faussement impressionné, et il sourit de façon moqueuse. Il ne doutait pas de la sincérité des paroles d’Alexander, mais ça sonnait assez politicien à son goût. Il retira une longue bouffée de cigarette qu’il relâcha dans l’univers.

« Pourquoi pas, c’est vrai. Mais c’est drôle, je vous aurais plutôt pris pour le genre de gars qui reste chez lui à manger un bon steak devant le hockey. » Il sourit de nouveau et rigola pour indiquer que ce qu’il disait n’était pas méchant, bien au contraire, il comprenait.

« Je me mêle peut être de ce qui ne me regarde pas mais qu'est ce qu'il vous est arrivé ? »

Clayton regarda son bras et pencha la tête sur le côté. L’écriture d’Eris détonnait avec les signatures en pattes de mouche des autres. Il sourit un peu en repensant à cette journée. C’était fou comment depuis ce jour, il pensait plus souvent à Eris. Bien sûr, son état dépressionnaire se calmait, il souriait plus souvent et il se sentait plus léger. Mais elle lui manquait souvent et dans les soirées comme celles-ci, il se sentait lourd, déprimant et hors de la situation. Mais en regardant Murphy, il savait qu’il n’était pas le seul.

« MusicFest. J’étais supposé y participer avec mon groupe et puis … Le chapiteau a brûlé avant que … »

Il haussa les épaules, ne sachant pas trop comment continuer ce qui s’était passé. Il n’avait pas l’habitude de raconter l’évènement, tout le monde savait déjà. Pour ne pas qu’il ait l’air trop désespéré, Clay lui servit un petit sourire gêné.

« C’était pas mal fou. J’ai pas encore tout compris ce qui s’était passé. » Il rigola. « Mais bon, on est sortit vivant, c’est l’important non? »

Il s'assit sur le petit banc, essayant de ne pas trop être incommodé par le bras. Il se gratta le menton, où il sentit sa barbe. Il aurait peut-être dû se raser avant de venir, il aurait eut l'air plus propre. Il se sentit un peu petit, à côté d'Alexander dans son beau costume chic. Clayton était habillé d'un simple t-shirt à logo, une paire de jeans trouées et les cheveux peu coopératifs.

Alexandre esquissa un sourire lorsque Clayton parla de sa mère. Il jeta un rapide coup d'oeil à l'intérieur mais il y avait trop de monde pour distinguer qui que ce soit, les fenêtres étant légérement floues ça n'aidait pas non plus. A son tour il inspira de nouveau sur sa cigarette et reporta son attention sur Clayton, lui expliquant la raison de sa venue à cette soirée de charité. Il y alla franco, débordant peut être d'utopisme mais il fallait bien vendre le rôle non ?

Sa réponse le surprit quelque peu mais il acquiesça, sur ce point il n'avait pas tort et même si Alex savait que méler sa vie à celle de son personnage inventé était une mauvaise idée, il acquiesça. Jouer un rôle lui permettait généralement de s'échapper de sa vie 'réelle' mais ce soir il n'y arrivait pas, son esprit n'avait de cesse de revenir vers Eros et il pensait même l'avoir aperçu plusieurs fois à la soirée mais il savait que ce n'était que son imagination et son envie reniée de le revoir pour tenter d'arranger les choses.

"Vous avez raison, ce genre d'événements je n'y suis pas habitué et le costume...il parait que les gens vous prennent plus au sérieux mais je vous avoue je serais ravi de l'enlever une fois la soirée terminée..."

Il laissa son regard s'attarder plus que de raison sur Clayton avant de détourner le regard à nouveau, feignant une petite géne. Coucher avec sa cible ça non plus ce n'était pas recommandé, enfin tout dépendait de ce que l'on voulait obtenir de la personne. Et même si dans le cas présent ça n'était pas obligé ou même une bonne idée, Alexandre s'en foutait un peu beaucoup, il voulait oublier, l'oublier même s'il savait par expérience qu'il n'y arriverait pas, que le souvenir de son ancien amant se réimprimerait dans son esprit...

Il écouta sa réponse avec attention, réalisant qu'ils auraient alors pu se croiser ce soir là. Le musicfest avait été terrible cette année et il avait eu de la chance d'en réchapper s'en se faire arrêter d'ailleurs. Il ne laissa cependant rien paraître, son visage prenant une expression grave aux propos de Clayton.

"J'ai lu ce qu'il s'est passé dans les journaux...vous avez eu beaucoup de chance en effet..." dit il en regardant quelques secondes le plâtre, "...vous êtes ici, et c'est l'essentiel." lui assura t'il avec un sourire. Alexandre préféra rester debout, accoudé contre le balcon, la cigarette contre ses lèvres brulant le dernier centimétre avant le filtre qu'il jeta au sol et qu'il écrasa.

"Quel genre de musique vous jouez ?" demanda t'il après un silence. Le musicfest était réputé pour son bon goût et sa musique rock et lui même appréciait ce type de musique assez entrainant. Alors que Clay lui répondait, son téléphone vibra. Discrètement Alexandre glissa sa main dans sa poche et, après quelques secondes et essai de plusieurs boutons, raccrocha au nez de l'appelant. Peu de personnes avaient ce numéro et il avait nullement l'envie de parler à ces dernières.

"J'avais une vieille guitare, quand j'étais ado, mais mon père a décidé que mon avenir ne résidait pas dans l'art de la musique et l'a tout simplement détruite...résultat me voilà chef d'entreprise avec ce vieux rêve qui vient me titiller de temps en temps." dit il avec un petit sourire.

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