Switch me on, turn me up. I want to touch you. You're just made for love.
Clairement, elle était sur le fil. Elle ne savait pas réellement vers ce quoi elle tirait. Elle était entre tristesse immense et exultation, entre peur et plénitude. Elle avait envie de le gifler encore et encore tout comme elle avait envie de se perdre une fois de plus dans ses bras et se laisser porter par ses déclarations. Mais une chose était sûre : elle le détestait. Elle le haïssait de la faire se sentir aussi fébrile et aussi soumise au moindre de ses faits et gestes. Et elle craignait indubitablement ce qu’elle faisait subir aux autres. Elle le savait pertinemment. Elle avait parfaitement conscience que s’ils recommençaient, il ne serait pas le seul à souffrir de la situation. La dernière fois, elle avait souffert par deux fois. La première, elle l’avait renié et il avait fallu ce chevalier du Gévaudan pour lui faire prendre conscience que la douleur qui lui vrillait le cœur n’avait aucun rapport avec la pluie et le froid battant autour d’elle. Il avait été difficile de rompre avec Eros cette fois-là. Et elle était revenue vers lui, trempée jusqu’aux os. Tout comme ils l’étaient à cet instant précis alors qu’ils traversaient ensemble le chaos qu’ils avaient eux même créé. La seconde fois avait été plus insidieuse, plus longue. Elle avait souffert de leur relation, dans ce quoi elle s’enfermait avec lui et qui ne lui ressemblait tout simplement pas. Elle ne l’aimait pas, elle était incapable d’aimer. C’était peut être un défaut de fabrication ou une tare congénitale, mais elle ne pouvait tout simplement poursuivre cette longue agonie juste pour faire plaisir à son amant. Et elle pressentait que si pour l’instant l’euphorie irradiait son cœur et son âme à l’idée d goûter à nouveau aux caresses de son divin amant, la morsure froide et intense de l’indifférence finirait par refaire surface un jour ou l’autre.
Ils arrivèrent devant le porche d’un motel miteux et elle se rendit compte qu’au final, il n’y avait pas de quoi s’en faire pour le moment. Elle devait apprécier l’instant présent et dès le moment où cela allait devenir difficile, elle prendrait le large. Elle n’avait pas à souffrir. Et clairement, ce n’était pas au menu ce soir. Elle se sentit projetée contre le corps d’Eros qu’elle épousait si bien et répondit à son furtif baiser, clairement amusée. A l’image de ses yeux pétillants et de ses lèvres tendues, son cœur riait avec celui du dieu de l’amour. Elle secoua la tête tandis qu’ils pénétraient à l’intérieur, peu importait les conséquences. Peu importaient les éventuelles souffrances qui déchireraient en lambeaux leurs cœurs respectifs. Peu importaient les avis de leurs comparses divins. Peu importaient les rumeurs qui allaient repartir de plus belle chez leurs agents. Personne d’autre qu’eux ne pouvaient comprendre. Personne d’autre qu’Eros ne pouvait la savoir et la connaître comme lui. Si jamais on lui avait dit ce qui allait arriver la première fois que sa route avait croisé celle de ce gringalet, elle aurait éclaté de rire. Et voilà qu’elle le tenait par la main et posait sa tête contre son épaule, déposant un baiser dans le creux de son cou, le cœur battant à cent à l’heure et alors qu’il demandait une chambre à la gérante de l’hôtel. Non, ils en avaient parcouru du chemin. De l’indifférence la plus totale et de la haine la plus pure à ce qu’ils avaient aujourd’hui et depuis des siècles. On ne pouvait pas comprendre. Eux même ne le comprenaient pas.
Elle se retourna vers la tenancière qui les observait d’un air méfiant et elle perçut une étincelle d’envie dans ses yeux. Elle se mordilla la lèvre et plongea son regard dans celui de la jeune femme célibataire. « Un plan à trois, ça vous dit ? » Elle sentit Eros se figer très largement alors que les yeux de la réceptionniste s’écarquillèrent et que sa bouche s’entrouvrait sous l’effet de la surprise. Eris lui envoya un sourire coquin avant de poursuivre son œuvre de destruction mentale, ce qu’elle préférait entre toutes autres choses : « Finalement, non. Vous n’êtes pas assez bien foutue. Ciao ! » Elle se précipita à la suite de son amant tandis qu’il avalait les marches de l’escalier quatre à quatre. Elle ne put s’empêcher de rire. Bordel, il était obligé de se montrer aussi pressé ? Elle n’allait pas tourner les talons au dernier moment. Elle avait fait son choix et aussi surprenant que cela puisse paraître s’agissant de la déesse de la contrariété, elle se tenait toujours à ses décisions. Ils pénétrèrent enfin dans la chambre et elle vérifia à peine qu’ils aient fermé la porte derrière eux. Après tout, vu ce qu’ils venaient de créer, ce n’était pas bien grave un exhibitionnisme se restreignant au couloir d’un motel miteux. Elle planta son regard azur dans celui plus sombre d’Eros et ne parvint pas à s’en détacher tandis qu’il l’observait avec tendresse, la chaleur de ses mains encadrant son visage. Temps d’arrêt. Dernière chance pour tout arrêter tant qu’il était temps. Un ange passa, ou peut être Icare qui sait. Elle s’humecta les lèvres et son sourire ne sembla pas vouloir disparaître. Non, elle était bien. Et elle avait tellement besoin de retrouver ce qu’ils avaient vécu par le passé. Ils en avaient eu un bref aperçu pour se rendre compte que l’alchimie était encore clairement et indubitablement présente entre eux.
L’instant d’après, elle passa ses mains entre les bras d’Eros et prit les siennes pour poser celles-ci sur ses fesses tandis qu’elle collait son corps contre le sien et que ses lèvres happaient les siennes dans un baiser aussi torride que peut l’être celui des amants qui se retrouvent après des siècles de séparation. Elle le désirait. Il la désirait. Il n’y avait pas de question à se poser. Il y avait juste à se laisser porter par leurs désirs réciproques. Elle promena ses mains sous la chemise de son amant, ses doigts brûlant de se retrouver en contact avec le torse d’Eros, redécouvrant les très légers muscles sous la peau tendue, les très légers pectoraux à peine revêtus de quelques poils, se réchauffant les mains à la chaleur incandescente du corps d’Eros. Elle se consumait. Les barrières physiques de leurs vêtements respectifs lui écorchaient la peau et leur pesante légèreté était plus insupportable que jamais. Elle se détacha finalement de la douceur des lèvres de son amant et recula légèrement, un léger sourire mutin sur ses lèvres fines. Elle s’humecta ses dernières avant de propulser d’un geste brusque Eros sur le lit. Ce dernier grinça sous l’arrivée brusque d’un poids imprévu et clairement de la poussière s’échappa sous la silhouette masculine. Elle ne put réfréner un léger rire avant de secouer la tête, et de retirer son pull, ses longues boucles noires retombant mollement sur sa peau diaphane découverte. L’instant d’après, elle était à califourchon sur Eros, plongée dans un profond baiser tandis que ses mains se débarrassaient des vêtements de ce dernier, devenu superflus. Elle le désirait plus que ce qu'il lui était permis. C'en était même douloureux, physiquement parlant.
Son cœur battait tellement vite qu’elle avait l’impression que d’un instant à l’autre, il allait bondir hors de sa poitrine et débuter un tour du monde en bondissant par distance dix centimètres environs. Sa respiration était saccadée et clairement, elle n’arrivait pas à se rendre véritablement compte de l’endroit où il se trouvait, n’accordant pas la moindre attention à la famille de cafards qui courait le long du mur, des tâches suspectes sur les draps ou de l’odeur somme toute douteuse qui provenaient de la salle de bain. Tout ce qui comptait, son univers se réduisait à la présence d’Eros. A ses mains qu’elle sentait courir sur son corps. A ses lèvres douces contre les siennes. A ce parfum obsédant qui ne l’avait pas quitté durant des années. A cette peau dont elle retrouvait enfin le goût. A cette chaleur diffuse et incandescente qui existait entre eux. A ce besoin obsédant et vital qui lui étreignait la gorge et causait des milliers de frissons incontrôlables dans chacune des parcelles de son corps. Ce besoin d’être plus proche encore. Depuis combien de temps n’avaient-ils pas été aussi proches ? La dernière remontait quand déjà ? Elle n’aurait su le dire. Elle ne se le rappelait. Mais une chose demeurait : c’était il y a bien trop longtemps.
Elle mordilla le lobe de son oreille tandis qu’elle conservait le contrôle de la situation. En apparence du moins. Eros n’était pas le dieu de l’amour pour rien et il savait parfaitement y faire. Elle était plus brusque, moins mesurée. De fait, la fusion entre les deux opposés ne pouvaient que provoquaient que des étincelles. Littéralement parlant. Les pauvres objets électriques subirent de sévères décharges en même temps que les amants terribles au souffle coupé par tant d’impertinence et d’indécence. C’était tout de même moins dangereux la dernière fois. Il n’y avait pas d’appareils électroniques pour partir à veau l’eau. Cette fois-ci, c’était différent. Elle se redressa, plongeant son regard dans celui d’Eros. Cette fois-ci pas de masque derrière lequel se dissimuler, pas de rôle à jouer. Seulement deux êtres qui étaient en fin de compte destinés à se rencontrer depuis le tout début et qui avaient longtemps ignoré, voire renier leur attraction inévitable.
Elle se laissa retomber à côté d’Eros, son corps collé au sien. L’espace restreint du lit simple ne lui laissait pas d’autre alternative, encore que peu importait la taille de ce dernier. Il était impossible pour elle de s’éloigner de son magnétique amant. Il était comme un phare dans la nuit. Elle attendait que la lumière paraisse et disparaisse. Il lui était impossible de détacher son regard de ce dernier. Elle ne s’en rapprochait pas pour autant. Elle se contentait de l’observait de loin, maintenant une distance suffisante entre eux afin d’observer encore et toujours cette lumière qui illuminait tout l’espace de quelques millièmes de seconde. Elle dessinait des arabesques sur le torse de ce phare. Pensive, elle redressa son visage pour observer le profil d’Eros et sourit instinctivement. Elle était bien dans ses bras. Limite heureuse. Cela allait leur causer des soucis par la suite. « On a battu notre record, non ? » lui murmura-t-elle dans le creux de l’oreille avant de déposer un baiser dans le creux de son cou. Sa voix était quelque peu rauque, la faute à son partenaire pour l’avoir fait un peu trop crier. La nuit avait déjà recouvert la ville de sa chape de mystère. La seule lumière qui inondait la chambre provenait de celle blancharde du réverbère situé juste sous leur fenêtre. C’était un instant privilégié du crépuscule. Une bulle où il n’y avait qu’eux.
Eros Zacharias
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Sujet: Re: Don't want it, Baudelaire, just glitter lust [r.] Mar 5 Oct - 10:09
Un instant, Eros eut peur qu'Eris fasse demi-tour. C'était une crainte qui l'habitait à chaque seconde, parce qu'elle lui avait déjà joué ce genre de tours et que c'était ça, accepter d'être avec elle. Déjà, la blague faite à la réceptionniste lui avait mis le doute une fraction de secondes, avant qu'il n'éclate de rire en comprenant qu'Eris était une nouvelle fois partie dans le registre de la provocation. Pauvre fille, elle ne méritait pas tout ça. Mais il était vrai qu'Eros n'avait pas non plus envie de l'avoir dans son lit à cet instant. Non, il n'en désirait qu'une, et une seule et rien n'aurait pu le faire changer d'avis. Pas même le cortège divin en personne venu pour le tirer par la peau du dos. De toute façon, ça n'arriverait pas. Ils étaient bien trop présomptueux pour accepter de se balader sur terre, ces idiots.
Le regard glacé de la divine brunette le transperçait toujours de bonheur, à l'état pur. Non, elle n'allait pas reculer. Ca n'était pas possible. Elle ne pouvait pas lui faire, pas une nouvelle fois. Pourtant, cette petite part de lui, cachée dans le coin le plus obscur, ne pouvait s'empêcher d'être défaitiste. Et si... Et si elle...
Mais non. Elle happa goulument ses lèvres et alors, il sut. Qu'il n'avait plus à se faire de souci, tout du moins pas pour ce soir. Eris allait rester, avec lui, contre lui, sur lui... C'était une conviction qu'il accueillit avec le plus grand bonheur et un sourire déchira son visage alors qu'il était toujours soumis à l'emprise de ce baiser qu'elle lui offrait. Oui, Eris serait sienne au moins pour cette nuit, alors il se promit silencieusement de ne pas tout gâcher. De ne pas l'ouvrir au risque de laisser s'échapper des mots un peu trop grands. Il n'était pas des plus bavards, mais il lui arrivait parfois d'avoir à exprimer les choses. Mais pas cette fois. Pas alors qu'il s'apprêtait à goûter à nouveau à ce qu'il attendait depuis tellement de temps qu'il lui était arrivé d'en faire des nuits blanches.
Sentir ses mains se promener sur son torse lui fit un tel effet qu'il dut se forcer à réprimer un grognement de plaisir. Bon sang, pourquoi n'envoyait-elle pas balader cette fichue chemise collée par la pluie? Ca ne lui ressemblait pas d'être aussi pressé, impulsif alors qu'il était l'inventeur de la séduction, basé sur le fait de faire la cour et de faire durer le suspense jusque dans des préliminaires insupportables jusqu'à l'explosion finale. Mais il y avait des moments où tout ça le rendait trop dingue pour se conforter à sa propre règle. Déjà, il s'apprêtait à enlever le pull de sa belle quand finalement elle se dégagea. Comme pour mieux le frustrer. Son regard frippon, accompagné d'un sourire évocateur ne fit qu'accentuer la lueur de désir sourd dans ses yeux amoureux. Il l'avait connue tellement plus rapide qu'il se demandait si tout ça n'était pas l'ultime torture pour le rendre fou avant les retrouvailles tant attendues.
Et puis, soudain, il se retrouva propulsé sur le lit avec toute la violence dont ce petit corps empreint de désordre contenait. Elle avait plus de force que son apparence fluette ne laissait présager. Sa chute se fit au ralenti, comme dans les mauvais films hollywoodiens qui se sentent obligés d'en user pour rallonger un peu la durée de leur film. Non, à part dans Jeux d'enfants. La fabuleuse scène où le corps de Guillaume Canet se retrouvait plongé dans une flaque qui était en réalité un large gouffre où il se noyait. Oui, c'était tellement ça. Ce lit allait être à la fois son plaisir et sa douleur. Ce film, c'était tellement eux. Il ne voyait pas d'autre issue que celle de ces deux gosses pour eux. Et le choc du drap imprégné de poussières et sans doute de bactéries et acariens multiples le ramena brusquement à la réalité. Il reprit son souffle tandis que l'éclat de rire d'Eris brisait le silence. Il aurait pu entendre ce rire des heures durant. Il aurait pu l'enregistrer et le mettre en sonnerie de réveil, quitte à passer pour un vrai cinglé. Parce qu'elle le rendait comme ça, toujours.
Et la belle s'effeuilla. D'abord le haut. Il restait béat devant la contemplation de ses seins si parfaits et maudit instantanément l'inventeur du soutien-gorge alors qu'il savait qu'il allait de nouveau devoir se battre avec les agrafes – pas terrible l'image pour le dieu de l'amour, mais il n'avait jamais su se débrouiller avec ce stupide bout de tissu. Ce qu'il entreprit de faire à l'instant où elle lui grimpa dessus et entreprit de le dévêtir. Oh oui, que c'était bon ces mains qui courraient sur son corps, sachant exactement à quel endroit se poser. Il ne mit pas longtemps avant de lui aussi lui ôter toute couche superflue. Aphrodite pouvait aller se rhabiller alors que la vision d'Eris en tenue d'Eve le mettait dans tous ses états. Déjà, il avait perdu tout contrôle sur ses doigts qui prenaient le parti d'explorer à nouveau ce corps qui lui avait tant manqué.
Son coeur rata un battement lorsqu'à nouveau, l'amour et la discorde fusionnaient dans l'acte le plus intime qui soit. Le monde aurait pu s'arrêter de tourner à ce moment précis tant cet acte était anti-naturel. Mais le temps continua inlassablement sa course folle et Eros ne sut réfréner la vague de frissons qui parcourut sa colonne vertébrale. Oh Eris, sa Eris. Enfin. C'était encore plus bon que dans tous les souvenirs qu'il avait réunis ces siècles durant. Ses boucles en cascade qui battaient contre ses épaules au rythme de ses mouvements de reins divins. Son regard qui accrochait le sien alors qu'ils partageaient un moment de plaisir tellement intense qu'il plaignait les mortels qui ne savaient pas ce qu'ils rataient, et ce qu'ils ne pourraient jamais vivre. Du bonheur à l’état pur, brut, natif, volcanique, quel pied ! C’était mieux que tout, mieux que la drogue, mieux que l’héro, mieux que la dope, coke, crack, fitj, joint, shit, shoot, snif, pét’, ganja, marie-jeanne, cannabis, beuh, péyotl, buvard, acide, LSD, extasy. Oui, il avait piqué cette ligne de texte à l'acteur cité plus haut, mais peu importait le plagiat. C'était tellement ça. Tellement bon. Tellement mieux que tous les plaisirs possibles et inimaginables. Comment ne pouvait-on pas croire à l'amour après ça? Comment pouvait-on vouloir détruire le monde et faire régner le chaos après un tel acte?
Il prit le contrôle de la situation alors qu'Eris semblait vouloir continuer à donner le rythme. Mais non. Laisse-moi la place, s'il te plait. Laisse-moi te donner, pour une fois. Il remarqua à peine les éclats électriques qui donnaient à la pièce l'impression étrange qu'une sorte de magie était en train de se produire. Peut-être était-ce ça d'ailleurs. Il n'aurait su dire. Il était trop bien. Il ne fallait pas que ça s'arrête. Jamais. Il était prêt à vivre dans cette miteuse chambre d'hôtel, à laisser les humains se dépatouiller avec leurs problèmes pour elle. Pour juste la garder près de lui. Mais déjà, Eris imposait à nouveau ses règles, reprenant sa place d'amazone jusqu'au moment fatal.
Il captura le regard de son amante désormais allongée à ses côtés, et posa une main sur sa hanche tandis qu'il s'était tourné sur le flanc pour mieux la contempler. Son enveloppe de mortel aurait du mal à se remettre de cette expérience aussi éprouvante que délicieuse, mais il s'en moquait. Il était juste heureux, à sourire comme un idiot, comme un con même tandis qu'il n'avait qu'une envie, de s'y remettre le plus vite possible, bien que cela défiait évidemment les lois de la biologie. Saleté de corps mortel. Il ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel quand elle parla de record. Compétition quand tu nous tiens? Personnellement, il était incapable de dire combien de temps tout cela avait bien pu durer et à vrai dire, ça n'était pas tellement important à ses yeux. Il remarqua néanmoins que le voile de la nuit avait envahi la chambre et que malgré ça, il parvenait à apercevoir les traits de celle qu'il aimait plus que tout au monde. C'était tout ce qui comptait. Vraiment.
« Je veux bien réécrire le Guiness Book avec toi s'il le faut. »
Bien sûr. Ca n'était pas un problème. C'était même plutôt une solution. Une merveilleuse et ôh combien agréable solution. Juste eux deux, dans le noir, sous une couette trouée, lovée l'un contre l'autre. Tant que le monde continuait de tourner, il était bien près à vivre comme ça. Les autres se débrouilleraient sans lui après tout. Il déposa un doux baiser sur ses lèvres. Non, elle ne fuyait plus. Il avait fait tomber ses barrières mentales. Il la connaissait mieux que personne. Mieux qu'il ne se connaissait lui-même peut-être.
« Eros... »
La voix vint briser le silence plein de béatitude qui flottait dans l'air. Le dieu n'eut pas besoin de réfléchir pour savoir qui était en train de s'adresser à lui. Non. Elle n'avait pas le droit de faire ça. Pas maintenant.
« De toutes tes relations adultérines, celle-ci est sans nulle doute la plus atroce. »
Psyché... Cette garce s'immisçait dans ses pensées comme une fouine alors qu'il était enfin bien. Sa prétendue femme, qui avait pourtant refusé de le suivre sur terre, qui prétendait qu'il n'avait jamais su l'aimer. Bon sang, elle avait eu sa chance. Et voilà qu'elle lui assenait le coup de grâce à ce moment précis. Il savait qu'Eris ne pouvait pas l'entendre, à moins que Psyché n'ait décidé également de lui parler pas télépathie. Pourtant, il eut du mal à masquer son trouble et ses yeux fuirent le regard d'Eris un instant.
« Va t'en. Tu n'es plus rien pour moi. »
Il renforça les barrières de son esprit pour ne plus la laisser passer. Plus jamais. Le silence revint mais déjà, il comprit qu'Eris savait que quelque chose n'allait pas. Il le comprit au moment où son regard noisette se posa sur elle. Et il craignait le pire. Il craignait que l'olympienne mêle-tout n'ait vraiment ruiné sa dernière chance.
Eris Katsaros
s o w e r a d m i n
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Sujet: Re: Don't want it, Baudelaire, just glitter lust [r.] Dim 10 Oct - 2:17
Eros avait été le premier. Pas celui avec qui elle avait perdu de sa blancheur virginale, évidemment. Elle n’avait jamais trouvé sur l’Olympe de partenaire aussi fou et téméraire pour affronter de manière charnelle la terrible et terrifiante déesse. Elle avait dû enfanter seule ses enfants, les rendant encore plus horribles que ce qu’ils auraient pu être. La méchanceté à l’état pure, sans la moindre incidence de la semence d’un père moins mauvais et dénué de sentiment. Elle n’avait jamais été réellement attirée par les plaisirs charnels. Pour dire la vérité, elle n’en voyait pas l’intérêt. Et si elle y avait cédé, c’était uniquement par stratégie quasi militaire dans son œuvre de propagation du chaos et de la haine. Elle ne se souvenait plus qui était le premier. Attila ? Brutus ? Gengis Kahn ? Peu importait en définitive. Le seul qui avait compté. Le seul qui lui venait à l’esprit lorsqu’on risquait à se demander quel avait été son premier, c’était et demeurait Eros. C’était le premier avec qui elle avait enfin compris le sens et le but de cette fusion des corps qu’elle n’avait jamais su capté jusqu’alors.
Et à cet instant précis, elle se souvenait parfaitement de la raison pour laquelle ce souvenir continuait de l’obsédait. Les frissons qui parsemaient son corps sous les caresses de son amant, le souffle court auquel étaient soumis ses poumons de mortelle, le quasi aveuglement dans lequel se trouvait son esprit tant le bonheur envahissait son cerveau obscurcissant son champs de vision étaient les témoins et preuves vivants de ce que le dieu de l’amour savait produire chez elle. Entre douleur et extase, elle ne pouvait que le reconnaître. Il était le seul. Le seul à pouvoir la faire atteindre le 7ème ciel, là où tous les autres ne pouvaient l’amener au 3ème, voire le 4ème avec beaucoup d’efforts et d’imagination. Le seul avec qui cela avait un sens sans qu’elle sache véritablement la portée et la signification de ce sens. Le seul avec qui elle n’avait pas envie de fuir sitôt le moment crucial atteint. Le seul avec qui elle ne forgeait pas d’autres plans de discorde pendant l’acte charnel tant tout son être était tourné vers lui et uniquement lui. Le seul avec qui elle se sentait bien, en définitive. Elle qui n’était jamais apaisée trouvait enfin le repos dans les bras de son pire ennemi. Cruelle Fortuna.
Le lit une place ne leur laissait guère d’espace. Mais cela tombait plutôt bien, elle ne voulait pas s’éloigner d’Eros. Plus jamais. Son corps collé au sien la faisait se sentir vivante comme jamais. La main qu’elle sentait contre sa hanche était la chose la plus agréable qu’il ait pu lui être donné de sentir contre sa peau nue. Les mouvements respiratoires du dieu étaient la plus douce des musiques qui soit couplés aux battements de son cœur ayant du mal à se remettre de la gymnastique contre leurs natures mais s’apaisant progressivement auprès de l’être choisi. La douceur de son regard chocolat dont elle ne parvenait pas à se détacher était la plus belle des couleurs qui lui ait été donné de voir. Et le sourire heureux de son amant ne faisait que renvoyer à celui plus discret mais tout aussi comblé de la déesse. « Mmmmh, par contre je déclare forfait et je t’impose de déclarer forfait sur les ongles les plus longs du monde. » Elle lui prodigua une petite moue busquée et dégoûtée avant de répondre à son baiser doux et quasi chaste malgré la nudité respective de leurs corps.
Elle sentit que quelque chose n’allait pas. Il était près d’elle et elle pouvait lire dans son regard qu’elle constituait son unique univers, que tout le reste ne comptait pas. Et la charmante perspective de rester pour toujours dans cette chambre miteuse avec son amant, sans se préoccuper des hommes et de leurs problèmes existentiels, ne faisait que la convaincre de se lover davantage contre son amant, de laisser ses mains courir sur un corps dont elle connaissait chacune des veines pointant à la surface, chaque imperfection de sa peau, chaque emplacement de côté, chaque vertèbre pour avoir fait courir mille fois ses doigts dessus. Mais l’instant d’après, il était comme ailleurs. Immédiatement, elle sut de quoi il s’agissait. Ou plutôt de qui. Il ne lui fallut pas plus d’une poignée de millisecondes pour s’éloigner, même de quelques millimètres mais paraissant des kilomètres, du corps de son amant, pour fermer son visage qui jusqu’à présent avait été ouvert, comblé et offert, pour que son regard apaisé ne se glace et pour que la fureur et la jalousie mordante mais tue n’envahisse son cœur. Lorsqu’il tourna à nouveau son visage vers elle, elle lui montrait l’aspect de sa personnalité qui leur rappelait de manière infinie pourquoi ils étaient émis.
« C’est elle, n’est-ce pas ? » Elle mit tout ce qu’elle pouvait de fiel, de dégoût et de haine dans ce pronom. Elle n’avait jamais considéré Psyché que comme une vulgaire cruche. A l’époque, elle avait ri de sa crédulité et de sa bêtise lorsqu’elle avait appris qu’elle avait désobéit à Eros. Elle avait ri également lorsqu’on lui avait rapporté la cruelle déprime dans laquelle était plongé le dieu de l’amour suite à sa rupture avec cette banale mortelle. Elle avait ri lorsqu’elle avait été rendue immortelle et que leur mariage avait été célébré. Cette fois-ci, ils avaient fait l’effort de l’inviter pour éviter qu’une nouvelle pomme d’or ne fasse son apparition. C’était d’un pathétisme et d’un gonflant romantique qu’elle en avait vomi de dégoût. Elle avait passé la plupart de son temps passé sur l’Olympe à prendre pour cible la mortelle devenue immortelle par amour. Lui faisant comprendre qu’elle n’avait pas sa place et que dès l’instant où Eros se lasserait d’elle, elle ne serait plus protégée par aucun des dieux environnants. Mais Eros avait mit du temps à se lasser. Et lorsque c’était enfin arrivé, Eris était déjà descendue depuis bien longtemps. Elle avait néanmoins obtenu sa vengeance. Bien que la délicate et doucereuse Psyché ne lui ait jamais causé rien que ce soit qui appelle vengeance. Mais les choses étaient différentes entre elles désormais. Tout ça à cause d’Eros.
« Tu n’as toujours pas rompu tout lien avec elle, n’est-ce pas ? » lui adressa-t-elle dans un reproche non dissimulé alors qu’elle se renfermait de plus en plus sur elle-même, s’éloignant substantiellement de son amant, son corps nu suffoquant au froid qui s’insinuant entre eux désormais. « Elle continue de t’influencer, n’est-ce pas ? » Qu’elle la haïssait de tout son être, comme jamais elle n’avait haï quelqu’un. Si ce n’était Eros lui-même. Elle contracta sa mâchoire tandis que son cœur émettait des battements sourds et affolés, se demandant les pensées qui parcouraient l’esprit soumis au désordre et au chaos de sa propriétaire. « Tu lui parles à cet instant précis ? Elle te dit quoi ? Que tu la dégoûtes autant que tu me répugnes en cet instant précis ? Que si tu ne cours pas la rejoindre, tu la perdras à tout jamais comme tu viens de me perdre ? Que tu es le seul être qu’elle ait jamais et n’aimera jamais comme tu ne le seras jamais pour moi ? Que tu as fait le mauvais choix et qu’il est encore temps de revenir dessus avant que tout ne soit perdu à tout jamais ? » Elle planta son regard glacial dans celui troublé par les évènements d’Eros et le silence s’installa entre eux. Lourd, tendu, inconfortable, déprimant.
« Très bien. Tu as fait ton choix. » Elle se retourna s’installant sur son dos, son regard contemplant le plafond fêlé de cette chambre miteuse de motel bon marché. Elle prit une profonde inspiration avant de, dans un seul et même mouvement, se mettre à califourchon sur le corps de son amant et commencer à parcourir de baisers ce dernier débutant par son lobe d’oreille avant de descendre progressivement vers le Sud. « Alors dis lui que quand j’ai proposé un plan à trois, elle n’était pas invitée. Qu’elle ne le sera jamais. Et que dans l’histoire, c’est elle qui a perdu. » Juste à la ligne corporelle de l’équateur, Eris remonta de la même manière le torse de son amant, ses mains parcourant ses flancs, et lui murmurant dans un baiser passionné, mordillant la lèvre inférieure du dieu. « Mais je veux que tu fasses quelque chose pour moi. » Ses lèvres parcoururent la distance entre ses lèvres et son oreille gauche cette fois-ci où elle acheva sa phrase dans un murmure incandescent. « Remonte là-haut. Et jette là du haut de la Falaise. » Les dieux et déesses étaient immortelles mais cela ne voulait pas dire qu’ils ne pouvaient pas mourir. Cronos avait tué son géniteur. Zeus avait tué son père. Et la Falaise du Mont Olympe était le seul endroit qui permettait d’assassiner le plus puissant des dieux. Plus personne ne l’avait approché de près ou de loin depuis des millénaires. Il était temps de redonner un nouveau fouet à cette vieille légende.
Eros Zacharias
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Sujet: Re: Don't want it, Baudelaire, just glitter lust [r.] Lun 1 Nov - 13:16
Eros ne se rendait même pas compte du trouble qui se dégageait de lui à cet instant précis. C'est à peine s'il se souvenait qu'il fallait respirer pour maintenir en marche toute la machine et faire comme si de rien n'était. Au fond de lui, il avait envie d'hurler. D'affronter une bonne fois pour toute cette femme à qui il avait offert monts et merveilles durant des siècles et qui l'avait lâchement abandonné quand, par la force des choses, il avait dû descendre parmi les mortels. Et, pire, qui l'avait traîné dans la boue alors que c'était elle qui avait trahie la première. "Le dieu de l'amour ne sait même pas jurer allégeance à sa propre femme." Les disputes, les cris, les gifles et les pleurs. Tout était fini entre eux. Rien n'avait été plus clair que ce moment de leur histoire. Nous n'avons plus rien à nous dire.
Par la suite, Psyché était restée à bonne distance de celui qui était encore son époux, car les divorces n'étaient pas d'actualité sur l'Olympe. La situation était limpide, ils n'étaient plus rien l'un pour l'autre. Mais quand sa femme avait appris pour Eris, elle avait fait ressurgir sa vague de jalousie au galop. Elle avait harcelé Eros des mois durant par télépathie et Zeus lui-même avait dû intervenir pour calmer la furie de la déesse. Et voilà qu'après des années de silence radio, elle choisissait ce moment précis pour se manifester. Eros n'aurait pas pu la détester plus qu'à cet instant.
Et lorsqu'il posa à nouveau son regard sur la seule qui comptait à ce jour pour lui, il sut que c'était trop tard. Qu'enfin, Psyché tenait sa revanche, pour punir celui qu'elle jugeait comme responsable de sa solitude au sommet de l'Olympe, et qui commettait à ses yeux l'irréparable. La tromper avec le serpent, le diable incarné. Elle avait patienté des millénaires dans l'ombre, et soufflait maintenant sa vengeance assassine. Eris n'eut même pas à parler qu'il avait compris que le lien qui les unissait quelques secondes auparavant était rompu. Pour combien de temps? Il l'ignorait, et ça lui faisait peur. Plus peur que les catastrophes naturelles, les guerres mondiales, les bombes atomiques et les menaces terroristes.
La voix glaciale, teinté de dégoût de celle qui fut son amante quelques minutes plus tôt résonna dans le silence et il ne put réprimer un frisson. Il était incapable de répondre quoique ce soit tandis qu'il la sentait s'éloigner peu à peu. Et elle débitait des paroles cruelles, qui le blessait affreusement alors qu'il n'était même pas fichu d'ouvrir la bouche pour la faire taire. Pour lui dire combien tout ça était loin de la vérité. Qu'elle était la seule, l'unique, celle pour qui il était prêt à tout. Et qu'il refusait de la perdre, bien qu'elle était claire à ce sujet semblait-il. Un ange passa, lourd de conséquences. Il savait qu'il lui fallait parler. Dire quelque chose, peu importait, mais ne pas la laisser s'enfoncer dans de telles convictions.
Mais il n'eut pas le temps de parler que déjà, Eris lui grimpait dessus. Là, il l'avouait volontiers, il était perdu. Une fraction de seconde, elle lui signifiait son dégoût en lui envoyant des phrases meurtrières et semblait ne plus jamais avoir envie d'entendre parler de là. Et là, le chevauchant, le couvrant de baisers, elle semblait comprendre. Qu'il n'y avait qu'elle, pour toujours. Qu'en effet, elle avait gagné, et de très loin sur celle qu'elle considérait comme une rivale. Comme rassuré, même s'il était encore un peu sur ses gardes, Eros esquissa un léger sourire et parvint à murmurer avant qu'elle ne s'empare de ses lèvres.
« Bien sûr qu'elle a perdu. Tu gagneras toujours face à elle. »
Eros ignorait alors que ce baiser était précurseur d'une demande qui changerait à jamais ce qu'ils étaient. Il s'y donna corps et âme, ses mains parcourant le dos nu et encore couvert de sueur de son amante. Bordel, je t'aime, pensa-t'il sans oser le prononcer. Ils étaient au bord d'un gouffre sans fond, il ne voulait pas les pousser pour de bon. Pas maintenant qu'elle semblait prête à s'offrir malgré l'incident. Mais c'était sans compter sur la vraie nature de celle qui l'étreignait. Elle glissa ses lèvres jusqu'à son oreille tandis qu'il se languissait encore de ce baiser échangé et prononça les mots assassins.
Eros en eut le souffle coupé.
Et jette là du haut de la Falaise.
Il ne prit même pas le temps de réfléchir qu'il poussa Eris sans ménagement sur le côté alors qu'il se relevait brusquement, prenant instinctivement le drap froissé pour masquer sa nudité. Il lui tournait alors le dos et avait retrouvé l'oxygène qui était venu à lui manquer. Il suffoquait même maintenant. Comment... Comment pouvait-elle?
« Comment oses-tu? »
Eros ne reconnut pas sa propre voix. Elle était totalement détachée, froide comme la mort. Il sentait sa fureur poindre à travers ses mots et il sentit quelques trémolos se faufiler dans sa voix. Il savait qu'il n'aurait sans doute pas fallu la prendre comme ça, mais il savait que c'était trop tard. Elle avait dépassé les bornes cette fois-ci, et si elle avait toujours voulu voir Eros sortir de ses gonds, alors sans doute allait-elle être ravie. Il prit alors un ton plus emporté alors qu'il se retournait dans sa direction, ses yeux d'ordinaire si doux teintés d'une noirceur que personne ne lui avait jamais connu.
« Comment peux-tu te permettre de me demander une chose pareille? »
Eros méprisait la colère. C'était un sentiment qui lui était étranger, et qu'il détestait plus que tout. C'était un emportement qui blessait, faisait du mal et agissait en faveur de la discorde. Il s'était toujours plus ou moins promis de ne jamais y céder mais cette fois, c'en était trop. La machine était lancée et il n'y aurait plus rien à faire.
« J'étais prêt à tout pour toi. Tout. J'aurais même été capable de laisser tomber ces foutus mortels pour toi, pour être complètement à toi! Mais quoi, ça ne te suffit plus, il faut encore que tu agisses aussi mal avec moi? Tu sais quoi? J'avais tort! J'avais totalement tort à ton propos! Je pensais que j'étais capable d'accepter tout ça, tes côtés les plus démoniaques parce qu'il me paraissait normal qu'on se respecte l'un l'autre. Comme on l'a toujours fait, non? NON? »
Il avait envie de casser quelque chose, n'importe quoi. Son coeur même, le mettre en miettes à ses pieds et marcher dessus allégrement. Après tout, c'était bien l'état dans lequel il l'était à cet instant précis. Il la maudissait pour lui faire autant de mal.
« Je pensais que tu étais capable toi aussi de me prendre tel que j'étais. Ce putain de bisounours que tu décris sans arrêt. Mais non, il faut que tu en rajoutes, il faut que ton côté le plus ignoble ressorte au moment ultime! Moi, je t'accepte telle que tu es, avec tes défauts, les génocides que tu as perpétré, les tsunamis que tu as déclenchés, les pertes humaines que tout ça a engendré. Mais toi, il faut que tu me pousses à bout. Comment as-tu pu croire une seule minute que je mettrais de côté toutes mes convictions pour commettre un acte aussi méprisable? »
Ce qu'elle lui demandait, c'était un meurtre. C'était ce contre quoi il se battait depuis la nuit des temps. Les drames amoureux à leur paroxysme. Tuer Psyché pour lui prouver qu'il n'y avait qu'elle. Cette théâtralité, c'était bien trop pour lui. Il était prêt à lui fournir toutes les preuves, mais pas celle là. Il n'aurait pas été capable de renier tout ce qu'il était pour elle, parce qu'une relation ne marchait pas comme ça. Il ne pouvait pas devenir un tueur, au même titre qu'Eris ne pouvait pas se vanter de savoir ce qu'était l'amour. C'était d'une incompatibilité incroyable. Et il avait été assez fou pour y croire. Il se calma alors, se contentant de la fixer d'un air glacial.
« Oui, j'avais complètement tort à ton sujet. Tu es incapable de laisser ne serait qu'un peu de côté le démon qui est en toi. Tu n'es qu'une destructrice, et tu le seras toujours. Tu es incapable d'aimer, et même si moi je t'aime, je t'aimais je ne sais plus... Ca ne suffit plus. »
Il enfila ses vêtements à toute vitesse. Il ne souhaitait qu'une seule chose, s'éloigner d'ici le plus vite possible. Dévaler les escaliers jusqu'à presque en tomber. Courir dans ses rues sinistres et investir son appartement pour ruminer. Seul. Loin d'elle. Il enfila son manteau, s'approcha de la porte et lui jeta un dernier coup d'oeil.
« C'est terminé. »
La porte claqua d'un coup sec tandis qu'il s'efforçait de parcourir le couloir avec toute sa dignité. Pourtant, il avait perdu tellement en l'espace de quelques minutes qu'il se sentait plus incomplet qu'autre chose. Et il ignorait si les choses changeraient un jour, au point où ils en étaient à présent.
Eris Katsaros
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Sujet: Re: Don't want it, Baudelaire, just glitter lust [r.] Mar 2 Nov - 11:41
Elle avait toujours été une merveilleuse actrice. Elle avait toujours su faire croire l’incroyable à toutes les personnes qui entraient dans sa ligne de mire. Même aux Immortels les plus puissants que pouvait comprendre l’Olympe. C’était une qualité non négligeable lorsqu’on exerçait comme elle la difficile et ingrate tâche d’éveiller les tensions et les haines. Elle pouvait berner n’importe qui, y compris le seul qu’elle avait laissé pénétrer dans son cœur, même si elle ne l’aurait jamais admis. La preuve en était le trouble dans lequel elle l’avait jeté sans qu’il ne remarque que ce n’était qu’une scène, un acte et un rôle qu’elle s’était donnée. Celui de l’amante jalouse de l’épouse et qui prenait la mouche de son interférence, souhaitant couper les ponts et laisser l’autre gagner. Oui, elle était une remarquable actrice. C’était peut être parce qu’elle avait mis de côté tous les éventuels sentiments qu’elle pouvait autant donner le change. Il fallait être cérébral et détaché pour se permettre de faire croire n’importe quoi même aux plus proches. Et c’était exactement ce qu’elle était. A l’image de Natalie Portman dans Paris, je t’aime, elle rassura bien vite son amant après lui avoir brisé le cœur. Mais pour combien de temps ?
Le choc fut rude et elle ne put s’empêcher de grimacer en se sentant projetée de côté, sa tête heurtant violemment le coin de la table de chevet. Elle passa sa main dans son cuir chevelu et senti la matière poisseuse et rouge écarlate qui en émanait. Elle posa son regard sur le sang qui parcourait sa main et inévitablement, sans qu’elle réfléchisse, sans qu’elle ait le temps de quoi que ce soit, une onde de colère envahit entièrement son corps et explosa inconsciemment dans l’esprit de chacun des êtres vivants du bâtiment, fort peu nombreux heureusement. Dans la seconde, des cris montèrent à côté de leurs chambres, une dispute virulente se perpétrant jusqu’à l’instant fatal où l’homme battrait la prostituée ; quelque part dans l’hôtel, un chômeur se laissa couler dans l’eau de sa baignoire laissant cette dernière envahir ses poumons à la place de l’air et la réceptionniste quant à elle eut maille à partir avec un braqueur qui n’hésita pas à vider son chargeur sur elle après qu’elle eut refusé de lui donner le contenu de sa caisse.
Elle se massa l’arrière de la tête alors qu’elle lançait un regard furibond sur son amant. Ancien amant au vu de la colère et de la quasi haine qu’il semblait ressentir à son égard. S’essuyant la main sur les draps qu’il avait eu la bonté de lui laisser, elle posa un regard circonspect sur lui, se demandant ce qu’elle avait pu lui dire qui le mettre dans un tel état. Elle se mordit la langue pour s’empêcher de lui faire remarquer qu’elle l’avait déjà vu nu plus d’une fois et qu’il n’avait nul besoin de se draper mais c’était une manière de faire passer un message. De la même manière, elle dut contracter la mâchoire et les poings pour éviter de lui sauter dessus et de plaquer ses lèvres contre les siennes, son corps contre le sien. Qu’un homme en colère était sexy ! Surtout lorsqu’il s’agissait d’Eros. C’était la première fois qu’elle le voyait ainsi. Et il lui semblait bien que c’était la première fois même qu’il se mettait en colère. Elle en avait rêvé dès leur première rencontre. Mais une fois l’objectif atteint, elle aurait imaginé qu’elle se serait sentie plus heureuse que ça.
Ne prenant nulle peine de revêtir sa nudité, elle l’écouta attentivement, plongeant son regard dans celui noir d’orage d’Eros, laissant ses paroles la transpercer de part en part. Comment osait-elle en effet ? Elle s’en était rendu compte au moment où la pensée avait traversé son esprit avant de franchir ses lèvres. Elle aurait pu l’en empêcher mais elle s’était retenue. Elle était comme ça. Comme il lui faisait remarquer : elle était un monstre. Même Cerbère à côté d’elle était plus amical. N’avait-il pas compris depuis le temps ? Contrairement à ses habitudes, elle garda le silence et détourna le regard tandis que sa gorge se serrait face à ces accusations parfaitement justifiées et assumées. Lentement, elle reconstruisit pierre après pierre la forteresse qu’elle avait bâtie autour de son cœur et qu’Eros avait fait tomber. Elle contracta davantage sa mâchoire pour empêcher de se laisser submergée davantage encore par les sentiments confus et douloureux qui avaient envahi son corps de mortelle. Elle n’était pas un démon. Elle était juste née comme ça. On ne lui avait rien demandé. On lui avait imposé le choix des autres. Elle n’était pas spécialement heureuse de ce qu’elle était mais c’était ainsi.
Elle se glaça lorsqu’il prononça les paroles honnis et lança un regard fougueux et significatif sur lui mais déjà, il affirmait sa décision. Et la porte claqua, écho bruyant de l’explosion de son cœur en mille morceaux. Juste retour des choses. La première fois, c’était elle qui avait claqué la porte. Elle leur avait accordé plus de temps cependant. Elle eut un instant de flottement, ne savant que faire, le temps s’étirant à l’infini alors que milles pensées, milles satisfactions, milles désirs encombraient son esprit dans un chaos. Une part d’elle-même était plutôt satisfaite de la déchirure qui venait d’advenir. Il y avait de quoi être fier : personne jusqu’à présent n’avait réussi à faire sortir de ses gonds le patient et doux dieu de l’amour. Elle méritait une médaille. Seulement, une petite part d’elle-même ne savourait pas sa victoire. Elle porta sa main à ses jours lorsqu’un chatouillement l’agaça sur ces dernières. Elle fut surprise d’y trouver de l’eau salée en droite provenance de ses yeux. C’était donc ça pleurer. Et cette fois-ci pas de pluie sur laquelle reporter la faute.
Elle se redressa et attrapa ses sous vêtements qu’elle enfila rapidement. Elle ne prit pas la peine de mettre ses vêtements avant de sortir en trombe de la chambre et de claquer la porte derrière elle. Elle aussi savait faire des sorties théâtrales. Sauf qu’il n’y avait personne pour en être témoin. Ce qu’elle avait pensé durer une éternité n’avait été en fait que quelques secondes constata-t-elle en remarquant qu’Eros n’était pas même parvenue au fond du couloir. Ne prenant pas la peine de parler, elle courut après lui. Enfin, elle marcha vite en évitant à ses pieds nus de se poser sur des seringues et autres objets peu ragoûtants entre temps. Sur le chemin, elle croisa le mec qui venait de tabasser la femme qui avait finalement cessé de geindre à travers la cloison. Il bloqua légèrement sur la tenue légère de la déesse qui le salua joyeusement avant de lui intimer de rentrer d’un geste de la tête. Elle fit tomber ses affaires près d’Eros et le doubla afin de se positionner face à lui, le repoussant violemment et l’empêchant par la même de continuer. « Que les choses soient claires, Eros. » Toujours en sous vêtements, elle se sentait parfaitement crédible et c’est les sourcils froncés qu’elle entama à son tour un serment d’un doigt accusateur : « Je t’interdis formellement de me confondre avec Poséidon. Je suis plus intelligente que cette poiscaille qui est juste capable de sortir de l’eau salée aux mortels pour les gagner à sa cause. Ne m’insulte pas de cette manière. Je suis capable de tout et je veux bien être responsable de pas mal de choses, mais les tsunamis, c’est pas mon rayon. »
Elle s’arrêta avalant sa salive, reprenant sa respiration et croisa les bras, ayant soudainement très froid, des frissons parcourant son corps à moitié nu et en prévision de ce qui allait suivre. Dans leur histoire, et il venait de le démontrer à nouveau, c’était toujours Eros qui s’était dévoilé, avait fait le premier pas. Elle se rendait compte que si elle ne voulait pas le perdre, c’était à son tour, quitte à se perdre elle-même. Elle se rendait compte elle-même qu’elle n’avait pas envie de le perdre. Même si c’était inévitable. « Quant au reste … » Mince, à nouveau ses yeux picotaient. Foutu corps de mortelle. Elle dériva son regard sur la représentation d’une vieille peinture à huile dans le cadre mal accroché sur ce mur de couloir au papier peint désuet. « Je ne peux pas rejoindre ton monde. Tu ne peux pas venir dans le mien. Que veux-tu qu’on fasse ? J’aimerai pouvoir te dire de belles paroles mais ça m’est physiquement impossible. J’aimerai ne pas être comme je suis, être une déesse des roseaux sifflants dans le vent ou d’un truc tranquille à la Hestia, mais ce n’est pas moi. Ce n’est pas ce qu’on a décidé pour moi. J’aimerai pouvoir t’aimer, mais si je le faisais, j’en mourrai très certainement. » Elle se tut l’espace de quelques secondes, le temps pour son cœur de se remettre de ses battements affolés, peine perdue.
Et voilà qu’à nouveau, les chatouillements sur ses joues revenaient. Elle ne prit pas la peine de les effacer, elle était déjà au-delà de la honte. Elle l’avait été dès qu’elle avait posé le pied dans ce couloir. « Et toi tu es parfait. Il n’y a vraiment rien qui cloche chez toi. Tu l’as dit, c’est moi le monstre. Je suis un vrai bordel. M’abandonne pas. Tu es la seule personne qui puisse m’améliorer. Et si j’ai envie de commencer à changer … un peu, faut pas déconner … je sais que ce sera avec toi et personne d’autre. » Elle se bloqua légèrement en regardant par-dessus l’épaule d’Eros et en voyant deux trois personnes dans le couloir, les observant sans aucune retenue, manquait le pot de pop corn entre leurs mains. Elle prit une profonde inspiration et attrapa finalement ses affaires pour se couvrir. Elle commençait sérieusement à se geler littéralement les fesses. « Mais si tu veux arrêter les frais, je suppose … » Elle s’approcha et déposa un léger baiser sur les lèvres de son amant, les appréciant comme si c’était la dernière fois qu’elle les frôlait, comme si elle n’allait plus jamais le revoir, avec l’énergie du désespoir : « … que c’est un adieu. » Elle lui sourit une dernière fois. Posa son regard dans le sien une dernière fois. Respira à pleins poumons son odeur une dernière fois. Et recula de quelques pas pour le laisser passer et partir une dernière fois.
Eros Zacharias
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Sujet: Re: Don't want it, Baudelaire, just glitter lust [r.] Mar 2 Nov - 13:56
Eros marchait lentement, comme s'il était au bord d'un précipice tellement grand que chaque pas était calculé au millimètre et pourtant il n'avait qu'une seule envie, fuir à toute allure. Détaler à toute vitesse, partir loin de la scène du crime. S'éloigner pour éviter de rebrousser chemin une fois sa bonté revenue. Pourtant, il doutait honnêtement avoir envie de revenir vers Eris à ce moment précis. Il était tellement en colère contre elle qu'il avait envie de vomir. Il n'avait senti cette fureur parcourir son corps, ses tremblements enragés et ça lui faisait presque mal. Il s'était emporté pour de bon et en même temps, ça lui paraissait légitime. Après ce qu'elle lui avait demandé...
Ca n'avait rien à voir avec Psyché. Il avait fait une croix sur elle depuis déjà bien longtemps maintenant, et il n'avait aucune difficulté à la laisser de côté. Si Eris lui avait lancé un ultimatum, même si le principe lui déplaisait, lui ordonnant de ne plus jamais la revoir, il aurait accepté sans faire de vagues, puisque c'était déjà le cas. Sa femme n'était plus rien à ses yeux, pas après tout ce qui s'était passé entre eux. Mais voilà qu'Eris avait dépassé les limites. La tuer, et pourquoi faire? Elle souffrait sûrement plus à ruminer ses amours blessés là-haut, à ennuyer Zeus et sa cour de ses histoires soit-disant adultérines. Et puis même. Là n'était pas la question. Tuer quelqu'un juste pour satisfaire l'égo d'Eris n'était pas quelque chose dont il était capable. Tuer quelqu'un tout court, d'ailleurs.
L'espace d'un instant, il dut se retenir contre un mur pour éviter de tomber. Son monde s'effondrait. Il avait sombré dans une émotion qui ne lui appartenait pas, avait laissé Eris derrière lui pour la première fois de sa vie. Il vacillait, ses jambes n'arrivaient même pas à le maintenir correctement. Il détestait les limites de ce corps mortel, trop fragile. Mais n'était-ce pas le reflet de son état d'esprit à cet instant précis? Il n'eut même pas à se concentrer qu'il ressentait la charge émotionnelle de tout l'hôtel. C'était un vrai bordel là dedans. Et il était conscient qu'il était en partie la source de cette animosité. Il respira lentement, puis entreprit de reprendre la route. Ca n'était pas le moment de s'effondrer. Pas maintenant.
Il s'efforça de réfléchir un minimum pour éviter de tomber pour de bon. Demain, il irait comme si de rien n'était au travail. Ca lui ferait du bien, pensa-t'il tout d'abord. Trop naïvement. Car comment allait-il parvenir à développer toute cette vague d'amour alors qu'il avait le coeur brisé en milles miettes. Non, demain, il n'irait sans doute pas au bureau. Il appellerait Tristan à la rescousse. Le monde pourrait bien tourner une journée ou deux sans le dieu de l'amour après tout. Et puis, au final, ils n'avaient pas le choix. Il le faudrait. Il faudrait bien qu'Eros se retape un peu avant de faire semblant. Bonjour Stella, oui tout va bien. Un sourire. Une bonne onde pour remonter le moral de tous ces employés modèles alors qu'il serait sans nul doute lui-même au bord de la dépression. Tant pis. Il saurait le faire. Il irait en salle de réunion, briserait le rétroprojecteur, et reviendrait le sourire aux lèvres. Faire semblant. Il n'était pas habitué, mais il saurait le faire, il en était sûr. Avec le temps...
Penser le maintenait debout. Se projeter dans l'avenir, aussi sombre serait-il, l'aidait aussi. Un peu. Il était d'ailleurs tellement concentré sur ses idées noires, sur la ligne imaginaire qu'il fixait pour éviter de dévier jusqu'à la chute, qu'il n'entendit pas les pas qui se rapprochaient peu à peu de lui. Il remarqua à peine la tâche sombre qui passa devant lui. A vrai dire, il ne releva la tête qu'une fois qu'il se sentit poussé en arrière par une force qui semblait pouvoir tout ravager sur son passage. Il mot d'ailleurs un petit moment avant de comprendre ce qui se passait vraiment. Eris. Quoi? Eris?
Elle était à moitié nue, mais ce ne fut pas ce qui retenait son attention à ce moment précis. En fait, il avait du mal à croire à cette scène surréaliste. Il avait laissé toute sa rage exploser une bonne fois pour toute, lui avait tellement mal parlé qu'elle avait dû voir son égo voler en morceaux, lui avait même dit qu'il l'aimait. Et la voilà, face à lui, essayant même de faire de l'humour? Il était totalement décontenancé, à tel point qu'il n'essaya même pas de le masquer. Son regard avait du mal à se poser sur elle malgré tout. Il nota pourtant ses yeux légèrement rougis, et il crut l'espace d'un instant qu'elle avait pleuré. Pourtant, cette idée était tellement improbable qu'il la rejetta immédiatement. Elle venait de le prouver, elle n'avait pas de coeur. Sans doute revenait-elle à la charge pour mieux l'achever, jouer une dernière fois avec lui, lui porter le coup fatal. Avoir le dernier mot au final.
Néanmoins, quelques signes ne le trompèrent pas et il attacha un peu plus d'importance à elle. A tout ce qu'elle renvoyait inconsciemment. Il la connaissait par coeur, il était le seul à pouvoir s'attribuer ce mérite d'ailleurs, et c'était peut-être le bon moment pour mettre ce talent à profit. Elle semblait vraiment bouleversée, et il fut vivement interpellé par cette attitude. Tremblante, frêle. Fragile presque. Bon sang, il ne fallait pas qu'il se laisse avoir. Il savait combien elle savait jouer la comédie et ça n'était le moment de la laisser faire. Pas après ce qui venait de se passer.
Et ces mots, il ne les avait jamais entendus dans sa bouche. Elle s'était toujours vantée d'être ce qu'elle était, ce monstre impitoyable, cette destruction à l'état pur. Et voilà qu'elle affirmait que tout serait plus simple si elle n'était pas ce qu'elle était. Si elle était... Hestia? S'il n'avait pas été tellement en état de choc, il aurait sans doute éclater de rire. Jamais il ne l'aurait aimé si elle avait été la déesse si lisse, si parfaite, du foyer. C'était là tout le paradoxe. Il l'aimait comme un fou et il savait qu'elle ne le lui rendrait jamais. Qu'elle était incapable de le satisfaire pleinement. Pourtant, elle était la seule qu'il voulait, et qu'il voudrait jamais, il le savait depuis des siècles maintenant. Mais le fait de l'entendre dire ça fit fondre légèrement cette barrière de colère qui l'entourait après ce qu'elle venait de faire. Après cette dispute glaciale et tonitruante.
Et puis, elle lui donna tort. Des larmes coulèrent doucement de ses yeux d'habitude impassibles pour venir rouler sur ses joues. Il n'aurait jamais cru qu'elle était capable de pleurer. C'était une scène surréaliste, qui lui gelait tout le corps tant il était choqué. Encore plus par la suite. Cette succession de phrases qui le fit pleurer intérieurement. Pourquoi? Pourquoi n'avait-elle pas dit ça avant? Pourquoi avait-il fallu attendre qu'il se mette à ce point en rage pour qu'elle sorte enfin ce qu'elle avait sur le coeur? Au fond, il avait fallu qu'il bascule de son côté pour qu'elle glisse un peu vers le sien. Paradoxe, encore une fois.
Puis, ce baiser. Il se laissa faire, comprenant qu'elle acceptait de le perdre une bonne fois pour toute. Cette fois, plus de comédie, plus de barrière ni de sarcasmes. C'était Eris à l'état brut, qui se livrait sans doute plus qu'elle ne l'avait jamais fait. Pourtant, au fond de lui, quelque chose semblait s'être brisé. Il n'aimait pas ce qu'elle venait de faire de lui. Il détestait cette partie de lui qui avait explosé, et il craignait trop que cela ne se reproduise à son contact. Parce qu'ils ne savaient vivre que comme ça. Par les drames et les désaccords. Pas une journée ne passait sans qu'elle ne hausse le ton, ou lui désormais, on pouvait le dire. Et il ne voulait plus se revoir comme ça. Plus jamais.
Il prit alors la décision la plus importante de sa longue vie. Il détourna son regard de celui embrumé par les larmes d'Eris, la contourna et avança tout droit, sans se retourner. Il savait combien il risquait de regretter ce geste à l'avenir, mais il le fallait. Sinon, ils allaient changer tous les deux et il réalisait aujourd'hui que ça n'était pas ce qu'il voulait. Qu'ils ne pouvaient vraiment pas faire ça, s'éloigner de leur nature profonde. Ca aurait été mal, se mentir à eux-même. Impossible.
Il n'avait pourtant pas fait trois pas qu'il s'arrêta. Il la savait toujours derrière lui, et se surprit lui-même à prononcer des mots qui formaient, à son grand étonnement, une phrase cohérente.
« Mais est-ce que tu veux commencer à changer? »
Il commençait à se reprendre, visiblement. D'une pensée, il renvoya tous les badauds dans leurs chambres respectives. Il ne voulait pas de spectateurs. Il en avait assez de ces gens qui se mêlaient de choses qui les dépassaient, et de loin. Une fois le couloir vide pour de bon, il se glissa derrière elle et posa les mains sur son bas-ventre tandis qu'il calait son corps contre elle, comme s'ils avaient été moulés pour se coller parfaitement. Son oreille était pile à hauteur de la bouche du dieu, et il n'eut aucun mal à lui murmurer la suite.
« Je ne supporte pas ce que tu as fait de moi il y a quelques minutes. Je ne pourrais pas le vivre une deuxième fois, comme toi tu refuserais sans doute que des larmes ne viennent écorcher tes joues à nouveau. Je ne peux pas devenir une effusion de rage, comme tu ne peux pas te noyer dans une rivière de chamallow. C'est comme ça.»
Il respira profondément, l'odeur enivrante de ses cheveux l'envahissant. Il n'aurait su se passer de ça. Et il était prêt à pardonner. Ca n'avait été qu'un excès de plus au compteur de la déesse de la discorde, et en tant que dieu de l'amour, le pardon était une chose qu'il prônait plus que tout. Et rien que pour ne pas s'auto-blasphémer, il allait le lui donner sans réfléchir une seconde de plus. Parce que c'était comme ça, qu'ils étaient les opposés les plus radicaux et que pourtant, ils ne pouvaient pas vivre l'un sans l'autre. Et il en avait assez de se retenir, de faire des pieds et des mains pour que tout fonctionne parfaitement avec elle parce qu'au final, il savait que tout ne pouvait pas fonctionner comme sur des roulettes. Pas avec elle. Pas avec eux. Il fallait juste qu'il soient eux-même, qu'ils se supportent, qu'ils acceptent les travers de l'autre. Et il était prêt à le faire de son côté. Quand à elle, elle paraissait le vouloir aussi. Avait-il raison? Il n'y avait sans doute qu'une seule façon de le savoir.
« Je t'aime Eris.»
Eris Katsaros
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Sujet: Re: Don't want it, Baudelaire, just glitter lust [r.] Mer 3 Nov - 10:51
Elle avait beau avoir traîné ses guêtres avec Hadès. Elle avait beau avoir tourné autour des pires tyrans que la Terre ait pu abriter. Elle avait beau avoir vu la peur dans les yeux exorbités des victimes de ces derniers. Elle avait même pu l’étudier à de nombreuses reprises. Mais jamais elle ne l’avait ressenti. Et elle n’aurait jamais imaginé la puissance de cette dernière sur le corps et l’esprit. Elle n’avait fait que la deviner. Que l’observer. Jamais elle n’en avait été actrice et c’en était presque à ne pas la souhaiter à sa pire ennemie. Elle était tétanisée par la peur qui s’ancrait profondément dans le creux de son ventre, s’insufflant dans chacun de ses membres au fur et à mesure des battements de son cœur, ce dernier distillant son poison de manière de plus en plus invasive.
Si seulement, il pouvait arrêter de battre, peut être qu’elle arrêterait de souffrir. Si l’air ne sortait plus de ses poumons, alors sa cage thoracique pourrait retrouver toute sa liberté et ne plus être comprimée par ses bien trop minces respirations qu’elle était tout juste capable de sortir. Si elle cessait de sentir son corps, alors avec un peu de chance, elle n’aurait plus à avoir si mal dans les tripes à tel point qu’elle avait besoin de se plier en deux pour apaiser la douleur. Si ses yeux se fermaient à jamais, elle n’aurait plus à craindre un quelconque évanouissement et les stupides étoiles qui venaient danser devant ces derniers allaient bien finir par partir. Et si son cerveau cessait de fonctionnait, peut être allait-il enfin se taire et ne plus lui répéter inlassablement les erreurs qu’elle avait commise et l’avenir sombre qui se préparait. Toutefois, son corps ne semblait pas du même avis et malgré son impression, il continuait de fonctionner. Sans doute de manière normale pour quiconque traversait une peine de cœur. Elle ne saurait le dire : elle était censée n’avoir jamais à le vivre et ne s’était pas même pris la peine de l’imaginer.
Elle ne s’était jamais sentie aussi nue et vulnérable. Il ne lui avait jamais traversé l’esprit de se dévoiler autant et de cette manière à quiconque. Pas même à Cléopâtre alors que cette dernière partageait ses journées et faisait office de bras droit, de femme de confiance et d’alter-ego dans la mégalomanie. Pas même à Guinevere faisant pourtant office de similis de confidente si l’on pouvait traduire ainsi la relation qui les liait. Pas même Clyde qui était sans le moindre conteste chouchou dans l’agence. Et moins encore que tout autre Eros. Son adversaire dans chaque aspect de l’existence et qui pourtant était le seul qui était capable d’atterrir dans ses pensées à l’improviste et de les monopoliser durant des heures, voire des jours. Alors se dévoiler pour la première fois de son existence, lever un tantinet le voile de ses vérités, oui, cela la terrifiait. Elle avait l’impression que c’était elle qui se trouvait au bord de cette falaise, le regard posé sur le néant synonyme de mort sous ses pieds. Se laisser tomber la faisait paniquer et tout son corps lui hurlait de faire demi-tour et de courir de l’autre côté en hurlant aussi fort que pouvaient le permettre ses poumons. Mais, contre toute attente, son regard était incapable de se détacher du vide sous elle, l’hypnotisant et l’attirant. Elle savait que sa décision ne serait pas la bonne et qu’elle allait de toute manière en souffrir mais le vide n’était que trop attirant.
Ses frissons, jusque là légers et superficiels, attinrent leur paroxysme lorsqu’Eros se détourna et s’éloigna d’elle. Les larmes dont elle avait à peine remarqué la présence jusqu’à présent envahirent son champ de vision et elle fut obligée de poser la main sur sa bouche pour empêcher tout sanglot de sortir de ses lèvres tandis qu’il lui était quasi impossible de respirer désormais. Elle ne prêta pas la moindre attention aux spectateurs de sa détresse, alors que ses pieds reculaient très légèrement, comme si en partant Eros avait emporté avec lui son cœur auquel elle était encore reliée par les artères. Elle se figea à nouveau dans un sursaut. Les artères avaient dû lâcher mais le trou béant dans sa poitrine continuait de grandir et le sang de se déverser. Elle ferma les yeux et déglutît douloureusement. C’était un adieu donc. Qu’avait-elle fait ? Comment allait-elle faire maintenant qu’elle avait offert tout ce qu’elle pouvait au seul être qu’elle ait jamais … Sa main retomba le long de son corps tandis qu’elle se sentait tomber intérieurement. Elle lui avait laissé le choix. Elle l’avait laissé partir, admettant cette possibilité. Et il avait fait ce choix. Elle le haïssait. Mais elle ne lui en voulait pas. Elle aurait très certainement fait pareil. Que disait-elle ? Elle avait déjà fait pareil. Il n’avait fait que lui rendre la moitié de sa pièce. Elle aurait dû s’en rendre compte mais tout ce qu’elle remarquait était qu’elle était brisée. Cruelle ironie du sort que la déesse de la Discorde soit la propre victime de ce vers quoi elle était tournée.
L’air pénétra soudain à nouveau ses poumons lorsqu’elle entendit la voix grave et douce d’Eros percer le silence douloureux qui avait accompagné son départ. Ses yeux se rouvrirent pour remarquer que les clients de l’hôtel regagnaient leurs chambres sans mot dire et sans plus d’attention à leur égard. Elle n’avait nul besoin de sortir de l’état de léthargie dans lequel elle avait été plongée pour deviner que ceci était l’œuvre du dieu de l’amour. Ses yeux azur se firent lointain tandis qu’elle ouvrit la bouche pour répondre. Mais cette dernière était trop sèche et elle était elle-même trop faible pour pouvoir ce faire. Elle prit une profonde inspiration instinctive en le sentant se glisser derrière elle et ferma à nouveau les yeux, sentant à nouveau le sang parcourir son corps et lui redonner vie. Elle se laissa totalement reposée sur le corps d’Eros, trop faible pour tenir par elle-même et ayant un besoin quasi viscéral de sentir sa présence contre elle, se laissant envahir la chaleur qui émanait de ses bras et de ses mains posées sur son ventre, offrant un véritable soleil dans le reste de son corps, point de départ de toute vie en elle.
S’enivrant de son parfum, elle sentit des frissons parcourir à nouveau son corps de façon plus douce et comblée qu’auparavant lorsqu’il approcha ses lèvres de son oreille et qu’il lui murmura ses pensées, posant exactement le doigt sur la problématique qui était la leur. Et pourquoi d’ailleurs ? Nombre de leurs agents étaient toujours en couple, parvenaient encore à s’aimer malgré leur activité et caractère diamétralement opposé. Alors pourquoi leurs patrons étaient incapables de faire de même, de ne poser ne serait-ce qu’un orteil sur le territoire de l’autre ? Elle avait été sincère pour la première fois de son existence sur ses sentiments et elle s’était surprise elle-même. Bien sûr, elle avait laissé entendre à ses enfants que parfois elle était fatiguée de la haine qu’elle déclenchait chez les autres et qu’elle n’y était pour rien. Mais jamais elle ne l’avait exprimé en dehors du cadre familial, et moins encore de manière si franche. Eros la désarmait et lui faisait faire des choses insensées qu’elle n’aurait jamais pu imaginer. Ils ne pouvaient être ensemble. Et pourtant, il lui était impossible d’être sans lui. Elle avait admis pouvoir le laisser partir mais c’était un mensonge. Elle avait besoin de lui et un monde sans Eros lui semblait vide, gris et sans intérêt. Elle avait besoin de lui, quitte à ne le voir que de loin, l’apercevoir à travers le brouillard. Elle s’en contenterait. Mais pas sans le moindre espoir d’une silhouette dans le noir.
Et les mots furent prononcés. Fatals. Elle se crispa inconsciemment et rouvrit instantanément les yeux craignant par la même de découvrir que ce n’était finalement qu’un fantasme inachevé, qu’Eros était bien parti et que le bien être qu’elle ressentait à cet instant précis n’avait jamais été qu’une illusion. Mais le couloir était toujours là, sale et misérable. Tout comme l’était toujours les bras d’Eros dans lesquels elle se nichait plus que jamais. La dernière fois qu’il avait dit ces mêmes mots, cela avait causé une dispute monumentale dont la source n’était évidemment que la déesse de la Discorde. Il lui avait brisé le cœur en quelque sorte lorsqu’il les lui avait dits. Mais cette fois ci, c’était l’inverse. Il recollait les morceaux. Et contre toute attente, un léger sourire se dessina sur les lèvres fines d’Eris. Elle garda le silence quelques instants avant de poser à son tour les mains sur celles du dieu de l’amour, toujours posées sur son ventre, et pencha légèrement la tête caressant de sa joue les lèvres et le nez de ce dernier avant de murmure d’un ton doux : « Je te hais. » Elle était trop vidée pour se mettre en colère contre lui. Et elle était trop heureuse pour lui reprocher son amour, lui jeter à la figure qu’elle n’en voulait pas et qu’il n’en avait jamais été question entre eux. Elle n’était pas de taille à nier l’évidence ce soir.
Elle prit une nouvelle inspiration, manquant de défaillir en humant l’odeur du dieu de l’amour, et se retourna totalement, prenant bien garde à rester toujours dans les bras d’Eros. Les yeux baissés, elle posa à son tour ses mains sur ses bras, l’enlaçant de ce fait, incapable de s’éloigner de lui, ayant besoin de sa présence pour se soutenir. Finalement, elle releva son regard azur dans celui d’Eros, craignant l’espace d’un instant de revoir la colère dans laquelle elle l’avait plongé. Mais ce qu’elle vit fut exactement le miroir de ce qui émanait d’elle, encore bouleversée d’avoir pénétré le territoire de l’autre sans l’avoir voulu. Elle le comprenait plus que jamais. « Je t’accepte comme tu es. Et je te remercie de m’aimer. Parce que tu le fais admirablement. » Elle lui sourit avec tendresse avant de lui prodiguer une petite moue avant de finalement poser sa main droite sur la hanche du dieu et de le pincer fortement en plongeant son regard malicieux dans le sien : « Mais ne le redis plus jamais. » Son sourire s’accentua, avec une pointe de tristesse qui demeurait cependant, encore sous le choc de ce qu’il venait de se passer. Elle retrouva son sérieux : « Ne me laisse plus. Plus jamais » Presqu’une supplique.
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Don't want it, Baudelaire, just glitter lust [r.]
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