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 13 reasons why

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Eris Katsaros
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Eris Katsaros


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MessageSujet: 13 reasons why   13 reasons why Icon_minitimeSam 5 Déc - 8:18

« And late last night makes up her mind
Another fight left behind.
»

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Eris prodigua un sourire enjôleur à l’ouvreur. Quel âge avait-il ? Seize ans ? Dix-sept, tout au plus. Sa jolie collègue avait-elle également remarqué le regard languissant qu’il laissait parfois courir sur elle. La déesse laissa couler ses yeux sur cette dernière mais elle ne laissait rien voir. Du moins pour un œil ordinaire. Eris quant à elle voyait clairement que la lycéenne était intriguée par son collègue. Sa vie amoureuse l’avait pas mal écorché aux entournures jusqu’à présent et elle songeait de plus en plus à faire en sorte que la spirale infernale de son existence ne s’achève. Au fond d’elle, existait indubitablement une rage, une colère sourde face à toutes ces petites gouttes d’eau qui l’avait noyé progressivement, étouffé la jeune fille joyeuse et heureuse qu’elle était. Et si ce qu’on disait sur Clay était vrai ? Eris reporta son attention sur ledit Clay. Oui, tout ce qu’on disait sur lui était vrai. Pas une seule rumeur négative. Il semblait être la beauté incarnée. Il se pencha vers sa collègue pour lui demander de la monnaie. Elle s’exécuta et leurs peaux se frôlèrent à cette occasion. Clay le remarqua et se figea l’espace d’une seconde, semblant au bord du gouffre. Mais l’adolescente ne le remarqua pas. Eris racla sa gorge pour attirer à nouveau l’attention de Clay. Ce dernier se tourna vers elle et déchira la pile de pièce pour lui rendre sa monnaie. Oui, il était la bonté incarnée mais il allait être une autre goutte d’eau. Et si ce qu’on disait sur elle était vrai ?

« Bonne séance. »
« Merci. »

Elle laissa derrière elle ces deux amoureux ratés et se rapprocha de la salle, pop-corn et soda dans la main. Son regard azur parcourut les numéros des salles situés au dessus des portes rouges profond et lorsqu’enfin s’inscrit en blanc la suite de chiffre souhaité, elle pénétra à l’intérieur. La salle était déjà posée dans la pénombre. Les bandes-annonces étaient lancées et cette simple constatation ne la mit pas dans une humeur olympique. C’était ce qu’elle préférait lorsqu’elle allait au cinéma. Et ce qu’elle détestait, c’était y aller seule. La lourde porte se referma derrière elle, causant un léger courant d’air qui la décoiffa très légèrement. Mais son regard était déjà ailleurs. Il tentait de deviner les personnes présentes dans la salle. Une petite moue sur ses traits délicieux traduisit ses pensées secrètes. Des amoureux à foison. Quoi de plus normal toutefois devant ce genre de mélodrame sorti tout droit des studios Aeternam. Un large sourire se dessina sur ses lèvres en remarquant le dessus d’une tête qu’elle ne connaissait que trop bien. Et à quelques rangs devant celle-ci, un couple d’amis. Seulement amis pour l’instant mais même un agent apprenti aurait immédiatement décelé en eux des âmes sœurs.

« Tu crois qu’ils vont se l’avouer ? »

Elle se laissa tombée sur le siège à côté de son vieil adversaire de toujours et s’installa comme si elle avait été invitée par ce dernier à le rejoindre. Elle se tourna vers lui tandis que les bandes annonces se terminaient et que la lumière inondait la salle, le temps de changer la bobine de film. Il semblait exténué. Qu’avait-il donc passé la journée à faire ? Avait-elle été aussi chargée que la sienne ? Et lorsqu’il était passé aux caisses, avait-il tenté de rapprocher le jeune Clay et sa bien-aimée ? Avait-il tenté de réparer les fêlures d’Hannah ? Devant eux, les deux amis discutaient joyeusement de tout et de rien. Le rire de la jeune fille se répercutait dans la salle comme une cascade d’eau chantante. Et les yeux noirs de son ami se faisait plus tendre lorsqu’il les posait sur elle.

« Ils ne devaient pas être toute une bande d’amis au départ ? »

Et étrangement, les amis les avaient tous délaissé un à un. L’une s’était vue interdite de sortie par son père autoritaire. L’autre avait dû aller faire des achats de nécessité absolue. Et le dernier s’était défilé sans autre explication, malgré les demandes pressantes d’explications de la jeune fille. Elle était terrifiée de se retrouvée dans la même salle et aussi proche de celui qui n’était qu’un ami pour elle. Elle pressentait qu’il pourrait éprouver les mêmes sentiments mais la peur la retenait. Et lui … lui ignorait tout de ce qu’elle pouvait ressentir. Elle le voyait sûrement comme un ami. Et la rumeur disait qu’elle était sortie avec Frank. Pourquoi serait-il plus qu’un simple ami pour elle ?

« Tu es conscient qu’ils sortiront de cette salle comme ils en sont rentrés ? En simples amis ? » interrogea-t-elle Eros avant d’attraper quelques pop corn et de les faire croustiller. Les lumières ses tamisèrent. L’instant de révélation.
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Eros Zacharias
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MessageSujet: Re: 13 reasons why   13 reasons why Icon_minitimeJeu 10 Déc - 14:25

      « J'en ai ras le bol de toi, tu m'entends? Ras-le-bol! Tu n'es vraiment qu'un imbécile, totalement égoïste et tu n'as pas la noblesse d'âme nécessaire à ce boulot! Je te vire, compris? Tu sors d'ici et ne reviens jamais! »
      « Mais enfin... Tu ne peux pas Eros. »
      « Qui a décrété que je ne pouvais pas? Que je sache, je suis encore le patron alors tu bouges tes fesses de là! »
      « Mon ami, tu es un incorrigible... »
      « DEHORS!!!!! »

    Vexé qu'on ait osé levé la voix sur lui, Narcisse quitta enfin le bureau d'Eros, qui était prêt à lui balancer quelque chose à la tête s'il le fallait pour le déloger. Ce type était clairement un parasite et il avait longuement hésité avant d'accepter de le prendre dans son équipe. Il ne faisait pas partie d'un couple célèbre après tout, il n'était amoureux que de sa propre image. Pourtant, il s'était laissé convaincre récemment, mais avait vite compris son erreur. Ce type avait sa place chez la concurrence et à cette idée, Eros n'était pas irrité. Oh non. Après tout, il était persuadé que même Eris ne saurait le supporter longtemps. Il était trop obsédé par son reflet dans le miroir, ce qui le rendait insupportable, même pour la déesse de la discorde.

    Eros appuya son dos contre le dossier de son siège en cuir et l'astucieux fauteuil se déploya légèrement pour le laissant s'allonger un peu. Il ferma les yeux quelques instants en soupirant, soulagé d'en avoir fini avec cette plaie. Les affaires tournaient bien en cette période de Noël, mais le travail était éreintant. Si pour les écoliers, les vacances à venir commençaient à pointer le bout de leur nez, les agents d'Aeternam Corp. faisaient des heures supplémentaires pour réunir les cœurs enjoués. Car Noël, c'était aussi la nostalgie et nombre de jeunes filles éplorées ne supportaient pas de se retrouver face à leur célibat au réveillon de noël familial, tandis que l'oncle Geoffroy se grattait le bide en reluquant sous la jupe de leur mère. En plus, lorsqu'on était un agent de l'amour, on n'avait pas d'horaires fixes et même en sortant du bureau - et surtout en sortant du bureau - le travail ne manquait pas.

    Mais ce soir, Eros avait décidé de se prendre un peu de bon temps. Et puis, il avait rendez-vous avec sa plus vieille camarade alors il n'allait tout de même pas rater ça. Il attrapa un chapeau en feutre en se levant d'un bond habile, enfila un caban court et quitta le building via l'ascenseur en saluant Stella, la standardiste. Elle paraissait un peu dans la lune et Eros la suspecta d'être tombée sous le charme de Narcisse. Il haussa les épaules et sortit dans la douce fraîcheur du début du mois de décembre. Il fut bousculé par une personne pressé qui l'insulta copieusement d'avoir daigné le pousser et Eros se rendit compte que le centre des affaires était décidément un lieu trop oppressant. Il rejoignit tranquillement son Vespa rouge garé dans le parking privé de la société, l'enfourcha en direction de Davie St. Il esquiva péniblement les embouteillages et retrouva un peu de calme une fois les premières bannières colorés du quartier gay en vue.

    Ici, la discorde n'avait pas sa place, c'était un lieu de tolérance et de gaieté qu'Eros aimait fréquenter. Il salua Beni, une icône du coin qui aimait porter des tenues extravagantes et gara son petit engin motorisé près du cinéma. Pas le temps de bavarder avec qui que ce soit, il allait être en retard pour les bandes-annonces et dieu savait qu'il détestait ça! C'était son petit moment à lui et en être privé lui gâchait son plaisir, et il boudait souvent le film qui suivait. Il courut donc jusqu'à l'entrée du cinéma, demanda une place pour son film, notant au passage les regards amourachés de la petite caissière pour son collègue. Ce simple détail lui rendit instantanément sa bonne humeur et il partit guilleret en direction de la salle. Voyant qu'il avait un peu de temps en rab finalement, il passa par le stand à pop-corn et acheta le format XXL. C'est qu'Eris avait un appétit d'ogre et elle était bien capable de lui reprocher d'avoir pris un pot trop petit.

    Il entra alors dans la salle et se posta à un endroit stratégique, derrière un petit couple à venir. Bien sûr, les deux ne se l'avouaient pas mais Eros n'était pas dupe. Ca serait sa petite mission du soir. Et il devait vraiment beaucoup l'apprécier pour venir voir ce genre de films pas du tout destiné à la gent masculine. Les bandes-annonces pointèrent le bout de leur nez et Eros les regarda dans un silence religieux en plongeant le nez dans ses pop-corns. Il était surpris que sa bonne ennemie ne soit pas arrivée d'ailleurs.

    Mais c'était parler trop vite. Déjà, il sentit un coup de vent sur sa gauche et Eris vint interrompre la bande-annonce du dernier blockbuster hollywoodien. Ecoeurant. Eros détestait ce genre de films.

      « Hum, bonjour à toi aussi Eris. Tu es toujours aussi directe à ce que je vois. »

    Il n'avait pas envie de répondre à la question. Ca paraissait plutôt évident. Il ne voyait pas d'autre issue à la situation et à vrai dire, si ça tournait autrement, il aurait été très fâché. Le seul problème, c'était qu'à cet instant précis, à l'insu des crédules mortels, l'Amour et la Discorde était dans la même pièce. C'était toujours un moment très explosif et... riche en rebondissements.

      « Tu sais, les amis, ça se décommande facilement. Il semblerait que le jeune Alec soit suffisamment populaire pour demander à ses amis de le laisser conclure tranquillement. Tout le monde fait ça maintenant, il faudrait que tu passes à la mentalité actuelle Eris. »

    Il lui décocha un large sourire. Il aimait bien la taquiner. Et de toute façon, elle avait un léger train de retard. Après tout, ça faisait dix bonnes minutes qu'ils les bombardaient d'ondes positives et remplies d'amour. A tel point qu'il sentait les couples s'agiter derrière lui. Sans doute son aura était-elle trop puissante, mais ça ne pouvait pas être mauvais après tout. En ce qui concernait Alec et Juliet, le changement était infime mais leurs comportements se faisaient différents. Elle avait la voix légèrement plus rauque et balançait inconsciemment sa masse de cheveux de sorte à sécréter les plus d'hormones possibles. Quand à lui, il l'écoutait calmement et était plus calme qu'au début. Il était clairement intimidé par la jeune fille à ses côtés, malgré les encouragements mentaux d'Eros.

      « Tu es si négative, ma belle. Tu crois vraiment que c'est le genre de plan qu'un vieux loup de mer dans mon genre peut rater? Même en le faisant exprès, je ne serais pas capable de louper ce coup-là. »

    Il lui lança un discret coup d'oeil et remarqua son sourire malicieux. Il le lui rendit. Mon dieu, elle était définitivement trop belle pour être mortelle.

      « Mais quelque chose me dit que tu ne comptes pas me laisser ce plaisir. »

    La lumière s'éteignit et la main d'Eros frôla celle de sa rivale. Il en ressentit un certain plaisir qu'il se hâta de contenir, bien qu'il n'ait jamais caché ce qu'il ressentait pour Eris. Malgré les années, malgré la rupture, Eros n'avait jamais su oublier cette femme de caractère. Il était clair et net qu'au moindre geste de tendresse qu'elle aurait, il se hâterait de se lover dans ses bras. C'était à la fois paradoxal et totalement normal à ses yeux. La discorde et l'amour ne pouvaient être ensemble et pourtant il ne s'était jamais senti si bien que durant cette période passée où ils avaient vécu une relation tumultueuse. Ce temps-là était révolu, Eros l'avait bien compris mais il ne pouvait l'oublier. Et il refusait de faire comme si de rien n'était avec elle.

    Il détacha son esprit d'Eris et fixa rapidement l'écran, notant mentalement que Juliet avait posé sa main sur l'accoudoir, paume vers le ciel, n'attendant qu'une chose. Eros bombarda le jeune homme d'encouragements mais visiblement Eris faisait de même à l'inverse. Et manque de bol, l'une des premières scènes présentait une jeune femme en bikini. Alec en resta bouche bée, comme un énorme goujat. Eros eut envie de lui mettre une dérouillée. Déjà, Juliet commençait à soupirer.

      Allez idiot, fais quelque chose!!!

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Eris Katsaros
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MessageSujet: Re: 13 reasons why   13 reasons why Icon_minitimeMar 15 Déc - 8:15

Un léger sourire ironique ne quittait pas les lèvres de la tumultueuse Eris. Elle ne prenait des chemins détournés que lorsqu’elle y trouvait son compte. Et encore, il ne s’agissait là que de raretés qui ne se produisaient qu’une fois par siècle en moyenne. La discorde, la haine et la rancœur étaient des sentiments qui ne laissaient que peu de place à la subtilité et à la finesse. Pourtant, de temps à autres, elle trouvait un nouveau terrain de jeux, une manière de procéder différente de ce qu’elle avait pu exécuter en des millénaires d’existence. Malheureusement, les années n’aidant pas, ils se faisaient de plus en plus rares. Même si la malice étaient une source inépuisable, il y avait toujours des redites. L’envie, la luxure, la colère, l’avarice, l’orgueil, la paresse et la gourmandise, ses plus grandes créations se découpaient en une kyrielle de sentiment. Mais en fin de compte, on revenait toujours à la source. Rien de bien folichon là-dedans. Et puis, elle avait moins encore à prendre des gants avec Eros. Ils se connaissaient depuis assez longtemps pour que l’un comme l’autre ne voie arriver son rival avec ses gros sabots, venant ruiner la magnifique philosophie de vie qu’il avait patiemment construit pour tel ou tel mortel. Ils se savaient l’un l’autre, dans tous les sens du terme, malheureusement.

Elle répondit à son salut par un murmure occupé et ennuyé. Il ne savait toujours pas après plus de trois milles ans qu’un bonjour n’était pas une bonne journée pour elle. Elle ne vivait que de déception, de rancune, de mauvaise chance, de froid et de malheur. Elle n’était heureuse que lorsque tout partait en miettes autour d’elle. Défaut de fabrication ? Non, elle avait juste été dessinée comme ça, reprenant les propos de Jessica, la femme de Roger Rabbit. Quant à Eros lui … Elle soupira d’un air dégoûté. Comment pouvait-on se repaître de ce dégoulis de marshmallow parfumé à une eau de rose bon marché et picotant désagréablement le nez ? Et comment le lui reprocher ? Il avait été dessiné comme ça aussi. Si différents et pourtant complémentaires. Mais leur relation était sensiblement différente de celle de Roger et de Jessica Rabbit pour poursuivre dans les métaphores animées. Ils étaient passés au dessus de ça. Cette étape, apparemment essentielle à en croire toutes les films, séries télévisées et autres livres, ils y étaient passés et s’en étaient sortis sans trop de dégâts. En apparence.

« Lui ou un de tes agents ? » Elle n’était pas dupe. Elle aurait dû veiller à ce que les autres amis les rejoignent. Déjà qu’elle allait subir un film romantique à l’excès – en croisant les doigts pour qu’un des deux meurt ou du moins que le couple se sépare – elle n’avait pas envie de continuer à devoir rattraper les erreurs de ses agents pendant son temps de détente. A 56 heures de travail par semaine, c’était déjà bien suffisant. « Te laisse pas faire ma fille. Tu es une fille forte et indépendante. On peut très bien se passer des mecs. Il y a une promo sur les vibros à Wal-Mart. » De manière générale, elle intervenait seulement sur ses cibles qu’elle s’amusait à torturer en pensée mais là, elle n’avait pas envie de se creuser. La jeune fille eut un léger sourire en percevant les propos d’Eris. Elle était amusée. Et elle commençait sérieusement à songer à en acheter un.

Nouveau sourire sur ses lèvres. Avait-il seulement capté le caractère profond de ces deux êtres en puissance. Un trop malléable qui pouvait se faire convaincre aussi facilement qu’un procureur débutant et l’une souffrant d’un trop grand complexe d’infériorité pour s’estimer avoir droit à un peu de bonheur. Non, il ne voyait que les papillons dans le ventre qui assourdissait leurs oreilles divines sans percevoir le murmure profond du doute derrière tout ça. Un doute qui allait forcer ce bruissement insupportable, ce grésillement insoutenable à force de se taire. Les âmes sœurs passeraient à côté l’une de l’autre et regretterait toutes leurs vies de ne pas avoir franchi le pas. Et si par malheur, elles venaient à se retrouver, les regrets ne suffiront pas à réparer ce qui avait été fait entre temps. Cette séance de cinéma allait les briser plus que les construire.

Elle ne put s’empêcher de ricaner face à l’attitude parfaitement mâle et basique du jeune Alec face à la naïade conçue spécialement par Aeternam pour éveiller le désir. Mais quel genre de désir ? Il n’allait certainement pas l’aider à conclure avec cette bimbo, moins encore avec la jolie Juliet. Le léger rire d’Eris entraîna que la vision périphérique de la lycéenne remarque l’attitude grossièrement vexante d’Alec face à la Barbie en puissance de l’écran. Et c’est avec délice qu’Eris ressentit la pointe de la déception monter progressivement dans le cœur de Juliet. Il était comme les autres finalement. Il aimait les belles plantes blondes à forte poitrine et sans cervelle. Tout le contraire de ce qu’était Juliet. Cette dernière se racla discrètement la gorge, histoire qu’il arrête de gober les mouches et croisa les bras sur sa poitrine. Aucune chance qu’il ne puisse se saisir de sa main et qu’il ne compte même pas passer le bras autour de ses épaules. Raide comme elle était, c’était tout sauf une invitation. Ce qui arrêta Alec en plein élan. Eris se retourna joyeusement vers son alter ego opposé et le gratifia d’un hochement de tête clairement amusé. Histoire de marquer le coup, elle se saisit d’une nouvelle poignée de pop-corn et les enfourna, se repaissant sans la moindre honte de ce contenu superficiel et collant.

« Un vieux loup de mer ne peut visiblement rien contre les hormones et la fierté. » Clin d’œil de sa part. Merci qui pour ces créations handicapantes notamment au lever pour ces chers prétendus sexes forts ? Seule une femme pouvait être derrière ça. Par contre, les règles douloureuses pour forcer à la procréation, il fallait voir avec Héra. Dommage qu’elle soit totalement passée de mode avec son concept du mariage. L’écran du cinéma les plongea dans l’obscurité quelques instants avant de présenter fièrement le titre du film. « The space time traveller’s wife, t’aurais pas pu faire plus compliqué à mettre en bouche ? » chuchota-t-elle à l’encontre de son voisin dont le parfum délicieux venait agrémenter l’environnement. Clairement appuyé sur l’accoudoir du côté d’Eros, sa tête n’était qu’à quelques millimètres de la sienne mais toute son attention était concentrée sur l’écran. Du moins en apparence, stupides phéromones ! Elle ne craignait toutefois pas grand-chose. On l’avait compris, les sentiments étaient très peu pour elle. Il n’y avait donc pas de risque qu’elle termine dans les bras d’Eros, se mouchant contre son épaule de la tournure dramatique du film. Si ça avait été un film d’horreur à suspens, par contre, ça aurait été différent. Elle détestait ne pas savoir ce qu’il se passait. Avec les productions Aeternam, on savait toujours où ça allait. Il n’y avait rien de très surprenant. L’imprévu n’avait apparemment pas sa place dans les cœurs.
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MessageSujet: Re: 13 reasons why   13 reasons why Icon_minitimeDim 10 Jan - 6:26

    Eros n'était vraiment pas du genre à se décourager à la moindre difficulté. Après tout, la réaction du jeune homme était plus ou moins naturelle, même si Eros lui-même n'était pas en train de baver devant ce corps plutôt parfait. Disons qu'il aurait pu faire preuve d'un peu de discrétion alors qu'il avait à côté de lui une jeune fille raffinée avec laquelle il avait la folle envie de "sortir", comme disaient les jeunes. Il n'avait jamais franchement compris cette expression un peu ridicule, mais il fallait laisser la jeunesse employer ses termes.

      Maintenant, ferme la bouche, enfonce-toi un peu dans ton siège et jette lui un petit regard. Un léger sourire désolé, elle doit te pardonner. Espèce de goujat.

    Après tout, si il sentait très bien qu'elle le jugeait comme s'il n'était qu'un sale pervers, il fallait bien reconnaître qu'elle allait avoir ses torts assez prochainement. Le rôle-titre n'était-il pas tenu par un certain Eric Bana, séduisant brun au sourire envouteur qui faisaient tourner les têtes de la majorité de la population féminine? Eros était prêt à parier qu'à la première image du beau mâle, elle aurait du mal à contenir sa joie.

    Il se concentra ensuite sur sa charmante voisine, sa rivale adorée dont le visage était si proche du sien qu'il en venait à ressentir la moindre chose qui émanait d'elle. Les ondes négatives dont elle bombardait la pauvre Juliet, désormais renfrognée, son parfum naturel et tellement entêtant qu'il éveillait chez lui des souvenirs à la fois agréables et douloureux, l'air chaud qui sortait de sa bouche. Le dieu de l'amour savait se contenir, il était doué dans le jeu de la séduction puisqu'il en était l'investigateur, mais il avait toujours du mal à se retenir quand son contraire absolu se tenait à ses côtés. Elle réveillait des choses en lui qu'il avait beaucoup de mal à contrôler. Car les siècles avaient beau s'étendre, il était toujours totalement... Bref.

      « Les hormones sont une si belle invention, j'avoue que j'en suis fier. Si dans le cas présent, ça me désavantage, je te ferais remarquer qu'en général, ça me fait gagner beaucoup de points. »

    Enfin, c'était à double tranchant. Les hormones de hommes mariés s'affolant àla vue d'une strip-teaseuse, ça n'était pas pour arranger ses affaires en réalité. Mais il se serait bien gardé de l'avouer. De toute manière, elle le savait. Ils se connaissaient quasiment sur le bout des doigts, comme s'ils s'étaient fait et au final, ça n'était pas si faux que ça. Sans l'amour, la discorde n'existe pas. Et vice-versa. Ils étaient à la fois frère et soeur, père et mère, mari et femme. Très oedipien et incestueux que leur relation.


      « Je ne vois pas ce que tu reproches à ce titre. Rien de tel qu'une bonne prononciation, j'en ai assez de voir tous ces voyous avaler des voyelles! »

    Il lui sourit, détournant totalement son attention du film. Non seulement il le connaissait par coeur parce qu'il avait eu le script entre les mains mais en plus, il n'avait pas envie de se concentrer sur le film. Il avait à faire après tout, le dieu de l'amour n'a pas le droit d'avoir du repos, il est toujours en train de travailler. Il se concentra sur l'esprit de Juliet qui était un peu fermé à toute pensée positive, mais remarqua que son pari était gagné dès que le cher Eric montra le bout de son nez. Et lança un clin d'oeil à Eris tandis que la demoiselle soupirait malgré elle, laissant Alec vexé à son tour.


      « 1 partout, balle au centre. Qu'est-ce que tu crois, nous sommes malins. »

    Voyant que son voisin était en train de tirer sévèrement la tronche, Juliet se décala légèrement vers la gauche, où il se trouvait, dans un geste intimé par Eros. Que les humains étaient influençables au final. Elle se pencha à son oreille, lui chuchotant une phrase pirouette type pour raviver la fierté du mâle. Une phrase du genre "C'est marrant, il a d'aussi beaux yeux que toi" Bref, mettre "l'homme" au même niveau que l'idole, même si c'était totalement faux .Ca gonflait l'orgueil et ça rétablissait l'ordre. Et voilà qui était fait. Eros se frotta doucement les mains et se pencha à l'oreille d'Eris pour lui chuchoter quelques mots.


      « Le souffle à l'oreille réveille des zones érogènes insoupçonnées et obtient toujours le pardon. Toujours. . »

    Bien qu'il n'avait rien à se faire pardonner, c'était exactement ce qu'il essayait de faire avec Eris. autant dire qu'il s'intéressait donc au premier effet mentionné dans sa phrase. C'était qu'il la connaissait drôlement bien. Sauf que maintenant, il avait du mal à dégager son nez de cette masse de cheveux. Si les femmes étaient plus petites que les hommes, c'était pour que ces derniers puissent sentir les hormones contenues dans leur masse capillaire. C'était encore un truc à lui ça. Et bizarrement, il se faisait toujours avoir comme un bleu avec Eris.
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Eris Katsaros
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MessageSujet: Re: 13 reasons why   13 reasons why Icon_minitimeSam 30 Jan - 3:17

Elle surveillait son voisin de chacun de ses faits et gestes en le détaillant de son regard en coin parme. Elle ressentait les vibrations positives qu’il faisait couler sur le jeune adolescent, à peine un homme. Voilà des siècles qu’elle observait en silence son adversaire, qu’elle apprenait à le connaître. Pour mieux le vaincre ? N’avait-elle pas susurré la règle d’être proche de ses amis et plus encore de ses ennemis ? Même si cela avait tendance à se retourner contre elle et ses enfants, cette maxime bien vite adoptée par les mortels avait donné lieu à de puissantes et magnifiques trahisons. Et les quelques amourettes qui avaient pu en découler faisaient bien pâle figure face à l’extrême jouissance qu’elle avait pu ressentir en assistant au déchaînement de la colère et de la vengeance des hommes. Oui, cela valait la peine. Mais la question qu’elle ne pouvait s’empêcher de se poser était de savoir si c’était réellement cette raison là qui l’avait rapproché d’Eros. Ou si elle était elle-même tombé sous sa coupe, tombé de l’autre côté de cette barrière ténue et invisible qui les séparait. Un souffle de vent permettait si facilement de passer d’un côté à un autre. En comparaison, il était plus difficile de passer de l’amitié à l’amour que de la haine à l’amour. Les deux divinités ne faisaient pas dans les sentiments aux couleurs fades. Ils déchaînaient les passions et les excès, qu’ils soient positifs ou négatifs.

Un léger sourire aux lèvres, son regard se promenait d’Eros au malheureux jeune lycéen. Savait-il dans quoi il s’était engouffré ? Eros avait-il conscience que même s’il parvenait à les réunir, il briserait tôt ou tard le cœur d’autres personnes. Que ce premier amour allait les hanter jusqu’à la fin de leur existence, qu’ils n’allaient jamais pouvoir la vivre pleinement et que nombre de leurs relations tomberaient dans les mailles du filet patiemment tissé par Eris et ses sbires. Elle relâcha un peu la pression sur Juliet qui se montra un tantinet plus réceptive à la présence de son voisin. Un simple recul pour mieux sauter. Alec se redressa légèrement et posa son coude sur l’accoudoir, frôlant le bras de la jeune fille qui se figea quelques instants. Eris ne prêta pas la moindre attention aux images qui commençaient à défiler sur l’écran, ni sur leurs deux jouets. Elle était entièrement dirigée sur Eros. Lorsqu’il se concentrait, il y avait ce petit froncement des sourcils qui créait une ligne entre ses deux sourcils qu’elle trouvait charmante et qu’elle pouvait passer des heures à regarder. Cela lui rappeler leur réveil.

« Pure histoire de chimie. Tes petites expériences scientifiques ne sont rien en comparaison de ce qui est gravé dans leur sang. C’est le propre de la race humaine : la haine, la vengeance, la colère. Peu de choses résistent à leur passage et moins encore tes formules chimiques. »

Les soupirs de Juliet vinrent contrer ses propos, causant qu’une petite moue frustrée se dessine sur les lèvres de la déesse. Elle roula des yeux vers le ciel et ne put s’empêcher d’avoir une frimousse de dégoût. Aujourd’hui encore, elle s’interrogeait la raison pour laquelle les femmes s’extasiaient toujours autant sur les hommes de cet acabit. Comme Hector à la bonne époque ou Henri VIII. Et elle était parfaitement placée pour savoir comment les choses s’étaient terminées. Comment les femmes qui les avaient aimés avaient fini. C’était d’un pathétisme. Elle laissa faire les choses, se mettant en retrait. C’était sa tactique favorite. Elle adorait les assauts, les couteaux dans le dos. Mais qui pouvait-elle ? Elle avait été créée ainsi. Les deux jeunes gens se regardèrent dans le fond des yeux et eurent du mal à se détacher l’un de l’autre. Alors qu’ils étaient prêts à se rapprocher plus encore, un siège se redressa subitement et ils tournèrent leur regard vers son origine tandis qu’un gros monsieur grimaçait en tentant de faire le moins de bruit possible pour sortir faire un tour aux toilettes. Ils retournèrent leur regard sur l’écran quelque peu gêné.

« Il y a des envies qu’on ne contrôle pas. » murmura Eris en se tournant vers son alter ego.

Phrase à double sens alors qu’à l’instar des mortels juste devant eux, leurs lèvres n’étaient plus qu’à quelques millimètres l’un de l’autre et que le puissant after shave d’Eros continuait de troubler les sens de la déesse de la discorde. Les siècles avaient passé depuis leur ultime rupture et pourtant, elle sentait encore le goût de sa peau sur ses lèvres. La délicate texture de ses cheveux qu’elle avait la furieuse envie de décoiffer. La caresse douce de ses mains qu’elle avait envie de sentir sur son corps. Qu’il l’énervait ! Et le pire dans l’histoire était qu’elle était en principe immunisée contre ses pouvoirs divins. Alors d’où venaient ces sensations ? Allant au-delà de ses envies, elle s’approcha davantage et posa sa tête sur sa main, comme s’il n’y avait qu’eux dans cette salle.

« Eros, Cupidon de votre nom latin, tenteriez-vous de tester vos produits chimiques sur ma noble personne ? Je ne saurai supporter tel affront plus longtemps. » Et pourtant, elle ne remuait pas. Elle resta à l’observer quelques instants avant de s’approcher doucement. Parvenu à quelques millièmes de lui, ses lèvres frôlèrent les siennes dans un goût exquis. Mais moins qu’une caresse de papillon, elle se redressa amusée en s’éloignant : « Ne me confondez pas avec une vulgaire Psyché. » Elle savait qu’elle touchait une corde sensible et c’était en toute conscience qu’elle jouait dessus. La haine, la colère, le dépit, l’antidote anti-amoureuse la plus puissante.
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MessageSujet: Re: 13 reasons why   13 reasons why Icon_minitimeLun 26 Juil - 10:23

    Eros aimait ce jeu qui s'installait entre eux à chaque fois. C'était un quelque chose d'étrange, d'incontrôlable et surtout, d'incompréhensible pour les mortels. Même ses propres agents n'auraient pas su s'y retrouver dans ce méli-mélo de sentiments profonds et amplifiés un peu plus chaque année qu'ils se fréquentaient. Et cela faisait déjà des millénaires qu'ils s'affrontaient. C'était bien trop fort, trop puissant pour que quiconque autre qu'eux puissent comprendre. C'était une lutte de tous les instants, de la douleur mélangé à un plaisir et un désir indiscipliné qui se confrontaient à chaque instant. Il y avait entre eux l'interdit qui créait cette situation hallucinante. Si aux yeux des mortels, ils n'étaient que deux vieux amis qui parlaient un peu trop pendant une séance de cinéma, ils étaient pourtant tellement plus que ça. Eros refoula rapidement une montagne de souvenirs qui ne demandait qu'à émerger. Ca n'était vraiment pas le moment.

    Eris contra son impulsion de rapprochement corporel envers les deux tourtereaux d'une façon tellement peu subtile qu'il faillit éclater de rire, mais parvint à ne lâcher qu'un bruit significatif de son amusement. Le coup du gros monsieur... C'était tellement bateau que ça marchait à chaque fois. Pourtant, son attention à lui n'était nullement tournée vers l'état de la vessie de ce brave homme, mais plutôt vers le déluge de sensations extrêmes qui l'envahissait à l'instant. Il aimait être aussi proche d'elle et pourtant, il savait combien tout cela était dangereux. Car leur rupture avait été douloureuse, qu'Eris était une excellente comédienne et qu'il se savait très impulsif à ses côtés. Pourtant, il s'amusait à jouer avec le feu en se penchant ainsi à son oreille. Oui, il y avait bel et bien des envies qu'on ne contrôlait pas. Celle notamment d'être à ses côtés, bien qu'elle représente tout ce qu'il détestait cordialement.

    L'odeur de son shampoing ne parvenait pas à masquer le pouvoir troublant de ses hormones et Eros se souvint combien il aimait passer sa main au travers quand elle s'endormait après leurs étreintes. Aujourd'hui, il n'était pourtant plus question de ça et malgré tout, Eris était toujours un peu plus proche. Un bref instant, Eros se demanda à quoi elle jouait puis oublia de réfléchir quand le son de sa voix se fit entendre, couvrant comme par miracle celles des acteurs bien que ce ne soit qu'un infime chuchotement. Il en connaissait chaque détour, chaque accent, chaque souffle.


      « Ce serait un affront que de pas les utiliser sur toi. »

    Parce qu'il n'y avait bien que sur elle qu'il avait envie d'utiliser ses pouvoirs de séduction. Chaque fille qui passait dans son lit n'avait jamais la saveur unique de sa peau au goût sucré-salé, et il se lassait des conquêtes infinies qui peuplaient ses nuits solitaires. Leur relation lui manquait, bien qu'ils étaient toujours dans ce jeu dangereux de séduction destructeur. Il avait besoin de la tenir vraiment dans ses bras, pas juste sentir son souffle brûlant courir sur sa peau. Il avait besoin de sa fougue, de sa passion, de ses crises de nerfs, de son épouvantable caractère. Et c'était une fois qu'elle était partie, quand il n'avait pas su la retenir, qu'il s'en était rendu compte.

    Ses lèvres frolèrent les siennes et une multitude de pensées l'assaillirent mais il les chassa de son esprit. Inconsciemment, il envoyait une tonne d'ondes positives dans toute la salle tant il ressentait un désir et une frustration intense. Petit à petit, les couples se lovaient sans même comprendre qu'une force mystérieuse s'exerçait sur eux. Juliet et Alec étaient plus proches que jamais. En attisant ainsi les pulsions d'Eros, sa grande rivale était en train de perdre son défi du jour, il le savait bien. Mais cela ne valait-il pas le coup, si c'était pour mieux se perdre dans les méandres d'une folle relation avec lui?

    Pourtant, il savait qu'en lui disant cette infime phrase qui était plus gentille qu'ironique pour la première fois de la conversation, Eros donnait une occasion à sa pire ennemie d'appuyer là où ça faisait mal. Ce qu'elle ne manqua pas de faire. Eros encaissa le coup sans broncher, sans s'éloigner le moins du monde d'elle. Mais elle était déjà plus loin, à son grand désarroi. Il se redressa lui aussi, passant une main dans ses cheveux gominés. Psyché... C'était un sujet dont il n'aimait pas parler, bien entendu. Lui, le dieu de l'amour, qui n'avait même pas su entretenir la relation avec celle qu'il pensait être la femme de sa vie. Au point même de n'avoir pas su la persuader de venir sur terre à ses côtés. Plus qu'un fossé, un gouffre immense les séparait désormais et Eros s'était résigné depuis des siècles à ne plus pouvoir reconquérir sa femme. Et puis, il y avait eu Eris. Elle lui avait montré autre chose, quelque chose qui l'avait captivé, fasciné, au point qu'il voulait aujourd'hui réitérer l'expérience. Encore, et encore, mais si ça faisait mal.

    Néanmoins, un sourire se dessina sur son visage. Du coin de l'oeil, il remarqua que ses deux cibles du soir avaient enfin osé se tenir la main. Obnubilée par leur confrontation silencieuse, Eris avait du en oublier de maintenir son négativisme. Il décida d'enfoncer le clou en appuyant à un endroit où il savait que la belle n'aimait pas que l'on touche.


      « Autant de dédain envers cette chère Psyché ne saurait cacher qu'une pointe de jalousie, ma belle Eris. »

    Il savait qu'elle partirait au quart de tour. Ou, si elle ne le faisait pas, n'apprécierait pas la remarque. Car la jalousie impliquait un certain attachement envers l'autre et bien que cela crevait les yeux, Eris refusait catégoriquement d'admettre devant son alter ego adverse qu'elle tenait à lui au point de détester sa déesse de femme.

    Malgré cette pique, il eut envie de la prendre dans ses bras et pourtant il ne le fit pas. Sans doute fallait-il attendre le revers de la médaille. Le coup meurtrier du boomerang. Et néanmoins, avant qu'elle n'ait pris le temps de répondre, il déposa un léger baiser sur sa joue, la frôla plus qu'il ne la toucha, un sourire amusé se dessinant sur son visage malicieux.


      « Ne me confonds pas avec ton joueur de rock déchu, je sais te tenir tête moi. »

    Oui, si elle lui parlait de jalousie, il ne se mettrait pas en colère. Car il ne supportait pas de savoir qu'un autre type posait ses sales pattes sur elle et c'était pourtant le cas. Tellement de fois, il en était sûr... Mais comme il venait de le dire, il ne la laissait pas lui marcher dessus. Et c'était sûrement pour ça qu'elle revenait à chaque fois.
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MessageSujet: Re: 13 reasons why   13 reasons why Icon_minitimeJeu 29 Juil - 10:18


Eris n’était pas reconnue pour faire dans la dentelle mais incluait toujours un élément comique dans ses interventions quand c’était à elle de retrousser ses manches. Ce n’était pas parce qu’on était perçue comme le mal absolu – soyons clairs Hadès était pire qu’elle ! – qu’on n’avait pas le droit de sourire de temps en temps. Elle adressa une moue à son couple l’espace d’un instant avant de détourner son attention de la vessie bien chargée de son boulet du jour vers son partenaire de jeu. Son léger sourire s’accentua clairement en constatant les pupilles éclairés au bord de l’hilarité du dieu de l’amour. Ce n’était pas bien difficile de le faire rire mais elle aimait toujours ces moments, les multiples fossettes qui se creusaient dans ses joues, ses yeux noirs qui se rétrécissaient pour ne devenir que deux petites fentes dévoilant moins encore ses sentiments, ses lèvres minces et épanouies. Et ce qu’elle ressentait à ses côtés. Certes, se laisser porter par ses émotions ou plus sûrement ses hormones signifiaient qu’elle perdait la bataille contre son ennemi de toujours, mais elle l’aurait gagné dans un sens. Seulement, elle avait déjà goûté au fruit défendu et s’il existait toujours ses cendres entre eux, prêtes à renaître à la moindre brise marine, l’heure n’était pas venue. Elle frissonna un bon coup tandis que la climatisation de la salle menaçait de lui faire attraper un rhume, voire une grippe. Elle fronça les sourcils. Ce n’était pas bon ça. Eros était sur son terrain : l’obscurité propice aux rapprochements charnels jouait déjà beaucoup, pas la peine d’en rajouter avec des frissons que le gentleman ne manquerait pas de contrer.

Elle remarqua alors l’amour irradiant dans toute la salle à tel point qu’il en devenait palpable. Elle jeta un regard interloqué vers Eros. Elle n’avait pas remarqué ses ondes positives et elle avait la désagréable impression qu’il l’avait fait inconsciemment. Ou alors … Ses yeux azur se rétrécirent légèrement avant qu’elle ne les détourne d’un air las. Les sentiments qu’Eros éprouvait pour elle il y a des siècles ne s’étaient jamais éteint et le jeu dans lequel ils s’engouffraient, tête la première, n’était peut être pas tellement un jeu pour lui. Et elle ? NON ! Elle n’aurait pas à plier devant lui. Ils étaient fait pour se détester et se vouer une lutte sans repos ni merci. Pourquoi revenir en arrière ? Peu importait ce que son corps et ses organes réclamaient. Pur chimie comme indiqué précédemment. Elle poussa un profond soupir et, visiblement en colère contre elle-même, la déesse envoya une onde aussi violente que soudaine et impressionnante d’ondes négatives partout dans la salle. Onde qui en déborda même si elle prêtait attention aux discussions houleuses entre les deux caissiers de tout à l’heure. Juliet quant à elle se remémora de manière totalement inopinée et fugace le regard que lançait Paola à Alec en cours de chimie. Elle retira brutalement sa main et croisa les bras. Il finirait avec une autre alors à quoi bon s’entêter ? Quant à Alec, il trouvait les femmes décidément trop compliqués.

« Peut être la solution est-elle chez les hommes ? » lui souffla dans un murmure Eris.

Le film était inintéressant au possible et un chouia trop compliqué pour elle alors qu’elle était fatiguée de sa soirée de la veille. Et puis son voisin était infiniment plus intéressant, tout autant que sa conversation. Il en avait toujours été ainsi entre eux. Nulle place pour le pastel. Elle se faisait un malin plaisir de remuer le couteau dans la plaie purulente du trop grand bonheur insupportable du séduisant dieu. Pas qu’elle n’aime pas voir les autres heureux, elle détestait ça. Or, il l’avait été avec sa Psyché. Elle s’était clairement amusée en apprenant la curiosité mal placée de la mortelle, épouse du dieu le plus convoité de l’Olympe. La nature humaine faisait tellement bien son travail qu’elle n’avait pas eu à intervenir, comme avec ce bon vieil Héphaïstos. Cependant, avec le temps, elle avait appris à la haïr viscéralement. De la jalousie comme se plaisait à le croire Eros ? Certainement pas. Du moins, c’était ce dont elle se persuadait.

« Eros, Eros, Eros, soupira-t-elle. Pour être jalouse, il faut que l’objet de ce sentiment nous donne l’impression d’être inférieur à lui, ou au moins posséder ce qu’on désirerait avoir. » Elle se retourna totalement vers le dieu et posa ingénument sa main dans ses cheveux gominés. Le meilleur des tue-l’amour – qui avait envie de passer sa main dans ça pour qu’elle ressorte poisseuse ? – mais qui allait à ravir à Eros et lui retirait ce petit air un peu trop chérubin qu’il avait parfois. Sa main bifurqua sur sa joue qu’elle caressa pensivement avant de poursuivre d’un ton rêveur : « Or je suis plus belle, plus connue, plus intelligente. Et j’ai possédé ce qu’elle désirait. Je me plais même à croire que je le possède encore… » Elle installa son visage sur sa main en observant les traits de son interlocuteur.

Mais l’histoire, les sculptures, les peintures représentaient bien le couple divin. Et au fond d’elle-même, elle crevait de jalousie. Plutôt mourir que de l’admettre. Puisqu’elle était immortelle, c’était bien pratique. Elle s’humecta les lèvres avant d’ouvrir la bouche, arrêtée en plein élan par le baiser furtif et inattendu d’Eros sur sa joue. Elle éclata de rire à ses propos, attirant les regards noirs des autres occupants de la salle vers eux. Une onde négative de plus. Elle se rapprocha de lui et prit le ton du murmure, moins par égard pour les spectateurs que pour protéger sa poupée brisée. « Rock star, s’il te plaît. » Instant de silence et elle perdit légèrement son sourire avant de reprendre d’un ton de circonstance : « Et ne me confonds pas avec toi. Je ne partage pas d’effusion charnelle avec mes cibles, contrairement à certains. »

Elle avait beau faire la fière. Elle avait beau clamer haut et fort qu’elle ne se laissait pas aller aux vacuités de l’amour charnel, chacun savait que ce n’était pas le cas. Mais elle n’usait jamais de ces artifices sur ses cibles pour les troubler et les gagner à sa cause. Elle satisfaisait ses besoins profondément humains avec de parfaits inconnus, des ombres derrière les ombres qui ne lui rendraient jamais le millième de ce qu’elle vivait avec Eros. Mais c’était mieux ainsi. Sans doute. Elle jeta un furtif coup d’œil sur le couple cible et constata satisfaite qu’ils avaient repris leurs distances. C’était mieux ainsi pour eux. Elle sentait l’émotion et les larmes monter dans la gorge de Juliet mais elle ne laissait rien filtrer. Et surtout, elle ne comprenait pas pourquoi elle peignait de façon si noire cet avenir avec Alec. Jamais ils ne seraient ensemble. Il terminerait avec l’autre parce qu’elle allait le rejeter. Parce qu’elle avait peur et que c’était le seul moyen qu’elle connaissait. Eris poussa un soupir avant de murmurer : « Ils sont jeunes. Ils s’en remettront. » Comme nous.

Elle planta son regard dans celui d’Eros et une fois de plus son cœur se sentit au bord de l’explosion. Quelle bêtise n’avait-elle pas fait de lui céder il y a des siècles. Le sentir aussi proche d’elle, avoir senti le frôlement de ses lèvres contre sa peau, goûter furtivement aux siennes, un sentiment frustrant de désir s’emparait de son être et gonflait au fur et à mesure que les secondes s’égrenaient à ses côtés. Contre toute attente, elle se sentait bien à ses côtés, comme si c’était naturel. Et ça l’était dans un sens. Ils avaient été ensemble très peu de temps au final mais de manière si évidente. Depuis combien de siècles cette idée ne l’avait pas traversé ? Retrouver l’ivresse de ses bras rien qu’une fois ? Il ne passait pas un jour sans que l’envie ne lui prenne de l’appeler, de l’embrasser et de ressortir aussi sec de sa vie. C’était comme ça qu’ils vivaient. Sur cet équilibre précaire ou ni l’un ni l’autre ne pouvait prendre le dessus sans craindre de perdre une bataille. Elle prit une profonde inspiration et se retourna une fois de plus vers lui, sans mot dire, sans émotion particulière peinte sur son visage et aussi simplement et naturellement elle l’embrassa doucement tout d’abord puis de manière de plus en plus passionnée. Un feu d’artifice dans son esprit, son cœur au bord de l’explosion, le souffle court. Sa main se perdit dans ses cheveux gominés et caressa avec langueur sa nuque tandis que son corps, gêné par l’accoudoir, se plaquait contre le torse de son ancien amant. Elle était incapable de penser si ce n’était au plaisir qu’elle ressentait. Une bataille n’était pas la guerre.
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MessageSujet: Re: 13 reasons why   13 reasons why Icon_minitimeVen 30 Juil - 8:48

    Eros ne mit pas longtemps avant de sentir cette vague de haine qui déferlait sur la salle de cinéma. Voilà qu'Eris ripostait, avec un léger temps de retard, mais tout de même. C'était ainsi que ça fonctionnait. La haine et l'amour ne pouvaient pas vivre l'un sans l'autre, mais en présence du rival, il fallait toujours qu'ils s'opposent, s'affrontent, se frottent l'un contre l'autre quitte à mettre le feu. Eris aimait briser, Eros s'empressait de raccommoder. Elle s'infiltrait alors dans les brèches pour mieux fissurer, et il s'assurait de colmater. Et ainsi de suite. La haine et l'amour n'étaient pas fait pour s'entendre. Leur affrontement durerait in aeternam vitae, Eros le savait bien. Le dieu n'aimait pas la mésentente, la déesse ne supportait pas le bonheur. L'incompatibilité était flagrante. Pourtant, ils se nourrissaient l'un l'autre. Jamais sentiments n'avaient été si proches, à l'instar de leurs représentants qui se touchaient presque à l'heure qu'il était, sans réelle animosité. Certes, Eris avait sans doute envie de lui mettre une gifle à cet instant, mais ça n'était rien de plus que d'habitude. Rien de méchant, comparé à ce qu'elle savait faire.

    Il se souvenait encore de l'époque où il avait commencé à vraiment la fréquenter. La violence propagation de rage qu'elle mettait en oeuvre à l'instant n'était qu'une goutte d'eau dans l'océan comparé à ce qu'elle était capable de faire en sa présence à leurs débuts. La guerre de Troie n'en était qu'un léger aperçu, et encore, il n'était pas responsable de sa vexation pour cet événement majeur. Mais par la suite, quand la paix était revenu sur terre et qu'il avait commencé à la narguer... Il avait rencontre la haine à l'état pur. Si elle avait possédé les pouvoirs de Zeus, elle aurait sans nul doute détruit l'Olympe. Il représentait tout ce qu'elle détestait, elle si négative, impulsive, méchante par nature. Elle ne savait pas le tolérer. Etant donné ce qu'elle avait provoqué sur terre, il aurait du en faire de même. Pourtant, cela aurait jusqu'à renier ses principes et ça, il ne le pouvait pas. Il avait d'ailleurs toujours éprouvé une fascination pour son ennemie jurée, son opposée absolue. Cette fascination était devenue au fil des millénaires quelque chose d'à peine plus construit, mais de plus intense, totalement indescriptible. Et preuve en était qu'à force de persévérance, la belle s'était laissée apprivoiser. Enfin, durant un temps seulement, et encore, elle lui en avait fait voir de toutes les couleurs. Il avait eu des bleus, vu rouge, ri jaune, subi des colères noires...

    Et maintenant, elle se tenait à côté de lui, le nez retroussé en signe de mécontentement. Sûrement n'appréciait-elle pas cette vague inconsciente d'amour qu'il avait propagé. Car cela reflétait ce qu'il pensait vraiment à son sujet, c'était de la passion pur, quelque chose d'incontrôlé et de puissant au point que tous les couples alentours s'était rapprochés instinctivement. Elle détestait ça, cet attachement que cela impliquait. Et le pôle opposé de l'aimant repoussa cette attraction inopinée. Elle s'était d'ailleurs éloignée de lui, adossée à son fauteuil comme si ce frôlement de lèvres n'avait jamais eu lieu. Tout à coup, Eros eut vent d'une Paola. Il se rappela de ces mignon couple en formation et soupira en constatant qu'Eris se débattait corps et âmes pour éviter tout rapprochement entre eux. Mais la solution était toute simple. A la simple pensée du regard qu'Alec posait sur elle, Juliet allait se dérider. Elle se souvenait de ses oeillades à la dérobée qu'il lui lançait, comme si personne ne l'avait vu, à chaque cours. A chaque pause. A chaque minute d'attente pour le bus. Cet éclat dans les yeux du jeune garçon, c'était le même qu'Eros lançait à chaque fois à Eris, en beaucoup moins intense parce qu'ils n'avaient pas une histoire vieille de plusieurs millénaires, mais tout de même. Alec la regarda à ce moment même. Pourtant, cette distance qui s'était instaurée semblait s'imposer. Maudite garce.

    Quand Eris se hasarda à parler de jalousie, Eros ne fut pas surpris une seule seconde par ses arguments. Bien sûr, elle se targuait de n'avoir aucun attachement envers lui. Bien sûr, elle se savait plus belle - pas le même genre de femme d'ailleurs - plus intelligente et tout le reste. De la vantardise à l'état pur, du Eris tout craché. Mais c'était sur la fin que ça coincait. Bien évidemment, elle l'avait possédé et il aurait encore été sien si elle lui avait demandé là, maintenant, de suite. Mais, ce qu'elle détestait par dessus tout, c'était l'idée que Psyché avait eu le droit au bonheur avec Eros alors qu'elle-même avait été forcé, de par sa nature de déesse de la discorde, de créer des obstacles entre eux. C'était peut-être là tout l'intérêt de leur relation épineuse. Mais il savait qu'au fond d'elle, Eris aurait aimé, rien qu'un instant, une heure peut-être, avoir le droit à un moment de bonheur sans culpabiliser, sans ressentir le besoin de tout gâcher.


      « Tu admets donc m'avoir désiré? »

    Ca n'était rien qu'une petite victoire, mais elle s'était trahi lors d'une petite seconde d'inattention. Jamais la discorde n'aurait du désirer l'amour. La discorde ne pouvait que désirer la guerre, le malheur, la mort, les ruptures, des drames shakespeariens. La déesse de cette même discorde ne pouvait pas succomber, ni même avoir l'envie de le faire, dans les bras de Cupidon. C'était une erreur, un faux-pas qui révélait tout ce qu'elle s'efforçait de cacher derrière un épais rideau de mensonges. Rien que cette main qui le décoiffait - chose qu'il n'aurait pas toléré de la part d'une autre personne - expliquait presque tout. Elle ne voulait pas être avec lui, disait-elle, alors pourquoi ressentir ce besoin de passer ses doigts destructeurs dans ses cheveux pleins de gel? Plus elle le repoussait, plus elle revenait vers lui sans pouvoir rien y faire. Cela faisait des siècles que cela durait. Elle n'y pouvait rien. Même pas mentir.

    Cette histoire de "rock star" lui arracha à peine une bribe de sourire. Encore un pauvre type qui s'était laissé embarqué dans une de ses magouilles. Mais elle s'en lasserait, un jour, et quand elle trouverait un nouveau jouet, un agent d'Eros passerait par là et réparerait l'affront. Quitte à devoir y passer du temps. Quand au fait qu'elle n'était pas passé à l'acte avec lui... Il rit jaune. Si ça n'était pas avec lui, ça avait forcément été avec un autre. Le concept du mec kleenex, une de ses inventions. Il n'était d'ailleurs pas fier de savoir qu'il faisait plus ou moins la même chose avec ses conquêtes d'un soir. Même s'il le faisait avec subtilité et finesse.


      « Tu ne partages rien avec tes cibles, Eris. Tu ne partages rien avec personne. Tu te contentes de décimer, de bâtir un semblant de quelque chose pour mieux le détruire ensuite. »

    C'était la vérité, aussi absolue et cruelle qu'elle était. Enfin, la vérité nuancé. En réalité, il n'avait pas tout à fait fini sa phrase, mais il préférait ménager son suspense. Pour le moment, Eris devait être 100% d'accord avec lui, ravie qu'il la cerne aussi bien et la brosse dans le sens du poil. Il humecta légèrement ses lèvres avant de lâcher la fin de sa réflexion, qui viendrait sûrement la contrarier même si c'était la vérité. Après, il n'y avait qu'elle pour blesser, non?


      « A une exception près. Ton pire ennemi. Celui que tu détestes et avec qui pourtant tu partages un pot de pop-corn dès que tu en as l'occasion. Toi et moi, Eris, même si c'est un bordel monstre, c'est quelque chose que tu n'as pas avec les autres. »


    « Et c'est pour ça que tu reviens toujours... »
    faillit)il ajouter, mais il se mordit la langue. Toujours éviter d'en dire trop, règle d'or en le présence de la volcanique brune qui lui faisait face.

    Pendant ce temps, Juliet et Alec semblaient au bord du gouffre tandis que Bana se démenait pour faire pleurer les jeunes filles en fleur. Mais peu lui importait pour le moment. Encore moins la seconde qui suivit, lorsqu'Eris vint happer ses lèvres dans qu'il ne se rende compte rien. Il ne s'en plaint évidemment pas et répondit à ce baiser aussi inattendu que délicieux avec une ferveur que seule Eris savait réveiller chez lui. L'intensité allait croissante tandis qu'Eros oublait tout ce qui l'entourait. Dans ces moments-là, il n'était plus ce semblant de mortel qu'il essayait de paraître. Il était un dieu dans sa toute-puissance, avec ses émotions au summum. Le goût des lèvres d'Eris lui avait manqué à ce point qu'elles lui parurent encore meilleures. Comme à chaque fois. Il sentait chacune de ses caresses, ses sens divins à leur paroxysme, promenant sa main contre sa chute de reins inoubliable tandis que l'autre maintenait inconsciemment sa nuque, de peur qu'elle ne s'échappe à nouveau. Un instant, un bref instant, elle était à nouveau à lui, pour toujours, et à jamais, même s'il la savait capable de lui mettre une gifle la seconde d'après. Il maudit ce fichu accoudoir et regretta la douceur de ses draps ou même, la simplicité d'un brave mur, sans encombre, un excellent appui pour un tête à tête langoureux. Mais rien ne le gênait vraiment cet instant, tant il savourait. Aucune mortelle ne savait embrasser comme ça. Aucune femme au monde ne pouvait réveiller cette fureur de désir dans tout son corps. Ses ongles frôlant sa peau, juste sous ses cheveux lui procurèrent un infime frisson. Il était tellement bien qu'il ne savait même plus ce qu'il faisait ici, et il s'en fichait totalement.

    Quelques rangs devant, peut-être dans un mimétisme inconscient, Alec se pencha vers Juliet et déposa un frêle et timide baiser sur sa bouche à peine glossée. A partir de ce moment, même si les deux dieux étaient trop occupés pour s'en apercevoir, l'avenir de leur relation immédiate n'était plus entre leurs mains. Toutes leurs ondes négatives ou positives ne changeraient rien à l'impression de ce premier baiser, immortel, intemporel, et pourtant si éphémère. Le jeu était terminé. C'était à eux de voir si cette sensation avait aiguisé leurs sens ou si cette moiteur les avait rendu totalement indifférent à l'autre. A eux de savoir s'ils repartiraient main dans la main ou non.

    Eros regretta de se trouver dans un lieu public. Quand Eris lâchait prise à ce point, il fallait faire vite, car elle se lassait tellement vite. Et il voulait une étreinte avec sa déesse, parce que cela faisait tellement longtemps que ce baiser devenait presque une friandise comparé à ce qu'ils avaient connu. Il voulait revoir son grain de beauté en forme de coeur près de son cou, étudier sa façon de dormir bien qu'il la connaisse par coeur. Même si la suite ferait mal, il s'en fichait.

    Les lumières se rallumèrent. Un problème technique qui éveilla les grondements des autres spectateurs mais les deux amants éternellement séparés ne s'en rendirent même pas compte. Et alors? Qu'est-ce que cela faisait? Pourtant, dans un sursaut de bon sens, Eros parvint à décoller ses lèvres de celle de sa belle et les glissa près de son oreille, enfouissant son nez dans sa tignasse brune comme il aimait tellement le faire. Il sentait son corps brûlant contre son torse.


      « Eris... Eris... Eris... »

    Il sentait qu'elle en demandait plus, qu'elle ne comprenait pas qu'il arrête ainsi alors qu'il n'attendait que ça, à chaque fois, sans même s'en cacher. Mais justement, il voulait plus. Et tout de suite. Et il savait pourtant qu'il était sur une pente savonneuse. Sa voix n'était qu'un murmure plein de désir, de frustration d'avoir osé s'arrêter en si bon chemin.


      « Allons-nous en. S'il te plait. »

    Pas chez lui, pas chez elle. Non, ça ferait trop mal. Un hôtel. L'arrière de sa voiture. A l'aventure, comme au bon vieux temps. Il s'en moquait. Il voulait continuer ce plaisir, là, maintenant. Les regrets viendraient plus tard. La douleur aussi, mais ça n'était pas le moment d'y penser. Pas quand il l'avait juste pour lui tout seul. Et pourtant, il avait peur d'avoir, à l'instant, déjà tout gâché. Le fameux instant de vérité, de flottement, l'attente insupportable de cette réponse qui changerait tout.
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MessageSujet: Re: 13 reasons why   13 reasons why Icon_minitimeSam 31 Juil - 5:59

Leur couple avait surpris tout le monde alors. Eux les premiers sans doute. Longtemps, ils ne s’étaient pas même fréquentés. Elle se souvenait avec difficulté de lui avoir adressé un ou deux mots, grand maximum. Avant de se lancer une guerre sempiternelle et acharnée sur Terre, Eris avait concentré ses attaques sur les déesses. Toutes, quelles qu’elles soient. Elle n’avait jamais apprécié leur arrogance à son égard, s’estimant supérieure et dédaignant ce qu’elle représentait. Elles se trompaient cependant et ne prenaient pas à sa mesure l’influence néfaste de la Déesse de la Discorde. Les Dieux masculins par contre avaient plus de retenue et de déférence à son égard. Pour autant, ils ne l’appréciaient pas. Même Arès le dieu de la fureur de la guerre ne la portait dans son cœur. Quant à Hadès, il lui était peut être redevable pour une fourniture sans cesse plus grande de clients mais sa haine à son égard n’avait d’égale que sa noirceur.

Il existait une divinité qu’elle haïssait plus que tout autre et qui le lui rendait bien : Aphrodite. Elle avait toujours obtenu tout ce qu’elle désirait. Il n’existait nulle imortelle plus belle qu’elle. Elle était capable de rendre fou d’amour n’importe quelle cible. Elle avait eu de nombreux enfants tous plus beaux et bénéfiques les uns que les autres. Elle avait toujours obtenu ce qu’elle voulait, tout sauf une chose. Un être, un dieu : Eros. Aussi avait-elle encore moins compris que les autres le rapprochement entre ce dernier et Eris. Comment celai était possible ? Eris, quant à elle, avait joui de cet état de supériorité et n’avait eu de cesse de provoquer la délicieuse blonde sur son terrain, avant de se prendre un peu trop au jeu. Puis Psyché l’avait remplacé dans les divinités qu’elle exécrait le plus. Et pour une déesse de son envergure, ce n’était pas peu dire.

Mais Eros était différent de tout ce qu’elle avait pu rencontrer par le passé, et à l’avenir. Il n’existait nul être aussi bon et dénué de sentiment négatif. Il ne manipulait pas, il laissait sa propre aura irradier et transpercer le cœur des personnes qui l’entouraient, que celles-ci soient humaines ou immortelles. Il émanait tant de bonté et d’amour de ce dernier qu’Eris avait fini par céder. Il était attirant, et même s’il en avait parfaitement conscience, il n’en jouait pas. Ses traits n’étaient pas aussi ciselés et parfait qu’Apollon. Il avait moins d’esprit malin et rusé qu’Hermès. Il avait sans doute moins de charisme qu’Arès dans la bataille. Mais il les surpassait tous sans le moindre effort particulier.

Elle eut un sourire triste et pensif alors que l’espoir mutin d’Eros de la faille qu’elle lui avait tendu reprenait vie avec une telle vigueur qu’elle aurait pu en être peinée si elle savait ce que le terme compassion représentait. Mais on n’infligeait pas le massacre des amérindiens, on ne mettait pas au pouvoir un dictateur de la trempe d’Hitler ou on ne semait pas la zizanie entre Palestine et Israël en connaissant et en maîtrisant la compassion. Ce n’était pas de son ressort. Elle laissait ça à ceux qui en avaient une réelle utilité, Eros au premier plan.

« Bien sûr que je t’ai désiré, Eros. Comme un enfant désire le jouet d’un autre et n’a de cesse de tenter de lui voler jusqu’à en acquérir la possession. Et puis les multiples traumatismes qu’il lui fait subir, ou tout simplement le temps qui passe et qui diminue l’intérêt et l’attachement, il le délaisse, l’oubliant dans un coin sordide de la maison. et le jouet prend la poussière, oublié de tous. »

Elle se savait dur. Elle savait parfaitement que dès qu’elle ouvrait la bouche, ce n’était que pour assurer des médisances et des propos aussi noirs que l’enfer. Que les paroles qu’elle pouvait prononcer était aussi vives, froides et douloureuses qu’un coup de poignard. Mais elle était faite ainsi et ne savait s’exprimer que de cette manière. Encore aurait-elle souhaité avoir des propos sucrés qu’elle n’en serait pas capable et son subconscient prendrait le dessus. Et elle avait beau fréquenter Eros avec plus ou moins d’intensité depuis des siècles, il n’avait pas réussi à l’influencer sur ce point.

Elle ne tenta pas de dissimuler son sourire apaisé et heureux lorsqu’il décrivit les relations qu’elle construisait avec autrui. Il ne se trompait pas et la cernait totalement. Mais en quoi cela était-il étonnant ? Après tout, il avait été le seul qu’elle avait permis d’approcher aussi près et de la connaître de façon aussi étroite. Nul mortel, nul immortel n’avait même touché du doigt ce qu’il avait enlacé. Il la connaissait autant qu’elle le savait. Elle avait eu dans l’idée de mettre l’adage d’être proche de ses amis – ce qui les réduisait à une peau de chagrin – plus encore de ses ennemis. Mais il avait quelque peu ruiné ses plans et lui avait fait ressentir les seuls sentiments positifs que son être profond n’avait jamais ressenti.

Mais si Eros ne l’avait pas influencé, elle semblait avoir exercé une certaine influence sur ce dernier tant ses paroles étaient juste de méchanceté. Oh, elle ne relèverait pas, cela ne lui plaisait que trop dans son esprit masochiste. Mais elle sentit ses traits se fermer très légèrement. C’était d’un triste. Elle n’était parvenue à avoir des enfants que de par sa propre volonté. Personne ne souhaitant s’approcher d’elle alors, par crainte d’une quelconque attaque de la terrible déesse. Et si on acceptait de lui parler aujourd’hui, cela était dû en grande partie à Eros.

Elle s’humecta les lèvres et poussa un profond soupir agacé, regardant de côté. Elle n’avait pas envie de le regarder dans les yeux et de l’affronter sur ce point. Il verrait la vérité au fond de ses pupilles, qu’elle admettait comme une évidence qu’entre eux, c’était quelque chose. Quelque chose qu’elle n’avait jamais expérimenté auparavant et qu’elle n’avait plus jamais retrouvé par la suite. Contre toute attente, elle parvint à reprendre du poil de la bête et poursuivit sur la même lancée de la joute verbale qui existait entre eux depuis qu’ils s’étaient retrouvés de manière fortuite dans ce cinéma.

« Sans doute … est-ce la raison pour laquelle j’ai pris tant de plaisir à te détruire. »

Elle se targuait, et nul olympien ne se risquait ou n’envisageait même de la contredire tant ils la méprisaient, d’avoir fait croire à Eros qu’elle était réellement éprise de lui. Que leur réconciliation et les excuses qu’elle avait présentée après leur première rupture n’avaient été qu’une marche supplémentaire afin de le faire chuter plus lourdement par la suite. Depuis, elle s’entêtait à vouloir le faire souffrir en revenant vers lui, en lui faisant miroiter une nouvelle reprise de leur relation complexe et millénaire. Elle en ignorait la raison : il était le seul à l’avoir traité avec égard, à lui avoir pardonné et le seul qu’elle savait qu’il continuerait à l’attendre sans la juger ou lui en vouloir. Pourquoi un tel acharnement dans ce cas ? Parce qu’elle détestait ce qu’il parvenait à éveiller en elle.

La preuve en était qu’elle n’avait pas résisté longtemps au désir de goûter une fois de plus le fruit défendu que représentaient les lèvres du dieu. Il avait suffit de les frôler une première fois pour la troubler autant qu’elle avait voulu le faire de lui. Et un simple sur sa joue de la part d’Eros avait terminé le lent processus qu’ils avaient amorcé il y avait de cela des siècles en se séparant. Depuis lors, il avait toujours existé entre eux ce lien ténu mais puissant que rien, ni le temps, ni personne n’était parvenu à détruire. Pas même la déesse de la Discorde, pas même les propos outrageants de ses propres enfants tous plus maléfiques les uns que les autres. Elle avait beau nié depuis des siècles. Elle avait beau faire semblant de jouer un jeu avec lui. Il l’avait changé plus qu’elle ne le voulait l’admettre et leur relation avait créé un aspect de sa personnalité dont elle ne parvenait pas à se séparer. Elle pensait que les deux guerres mondiales suivies de la Guerre Froide auraient été la mort de cette personnalité dérangeante. Mais rien n’y avait fait. Preuve en était le véritable feu d’artifice auquel elle était soumise à cet instant précis.

A partir du moment où elle avait lâché prise et ou elle avait cédé à ses désirs depuis trop longtemps étouffés, elle sentait cette personnalité tenue et minuscule prendre de l’ampleur, gonflant de sa superbe et prenant place, allant même jusqu’à jaillir en dehors de ce corps de mortelle dans lequel la déesse se sentait à l’étriqué, à cet instant précis plus que tout autre. Les phalanges de ses doigts étaient pris d’un feu incandescent en parcourant les cheveux et la nuque de son ancien amant, retrouvant avec délice le contact soyeux d’un être, d’un cœur qui bat contre le sien aussi rapide et étouffant que possible. Elle eut une profonde inspiration puis plus rien en sentant les mains expertes et chaudes d’Eros frôlant son dos, provoquant des frissons infinies et au-delà du supportable le long de son échine dorsale, continuant à brûler même après qu’il soit passé à un autre endroit. Et que dire de sa main fermement posée sur sa nuque, l’empêchant de s’échapper si tant est qu’elle en aurait la moindre envie.

Son souffle court l’empêchait de penser. Elle avait l’impression de se noyer dans Eros et de couler toujours au plus profond de lui mais ce n’était pas suffisant. Ce fichu accoudoir la frustrait tout autant que les obstacles textiles de l’un et de l’autre. Elle avait un besoin quasi viscéral de le sentir contre elle, que leurs peaux se touchent et que les étincelles qui émanaient d’eux ne se cantonnent pas à leur visage et à leurs gestes habiles et sans autre issue que la satisfaction de l’autre. Cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait ressenti un tel sentiment d’extase, encore qu’ils fussent loin du compte. Loin de leurs aventures passées mais dont ce baiser enflammé représentait le prélude.

Elle ne remarqua pas le rapprochement de leur couple cible, ne lui accordant pas la moindre attention. Pas plus qu’à la lumière qui venait de s’allumer dans la salle et les protestations qui commençaient à s’élever, virulentes et agressives. Voilà ce que donnait l’union de l’amour et de la discorde. Un joyeux bordel où les sentiments étaient secoués comme dans un saladier, se retrouvant au même endroit, s’opposant avec indifférence. Mais Eris s’en contrefichait. Tout ce qu’il existait pour elle en cet instant précis était Eros, ses lèvres contre les siennes, son cœur contre le sien, ses mains dans son dos, son odeur envahissant son espace, son champs de vision ne se réduisant qu’au regard sombre d’Eros. Le seul.

Lorsqu’il retira ses lèvres des siennes pour s’approcher de son oreille, elle eut l’impression de suffoquer, comme s’il l’a privait de son oxygène. Elle sentit ses yeux au bord des larmes, la séparation, bien que minime, était difficilement supportable et elle manqua de défaillir en sentant son souffle chaud dans son cour, apercevant de manière fugace des étoiles éblouissantes sous ses paupières fermées. Elle ne voulait pas les ouvrir. Elle ne voulait pas que ce moment s’achève. Elle parvint à respirer à nouveau, expirant de tout son être tandis que la voix suppliante de désir de son alter ego résonnait dans son esprit. Avait-il tout briser ?

Progressivement, les bruits des spectateurs alentours lui parvinrent, la sortant de sa bulle et elle finit par rouvrir les yeux. Elle remarqua alors que la salle baignait dans une lumière jaunatre au bord du vomitif. Certains passaient sans leur accorder un regard tandis que d’autres leur lançaient un regard intrigué. Dans leurs yeux, ceux-là semblaient bouleversés. Comment ne pas l’être ? Lorsqu’ils étaient ensemble, chaque être vivant était atteint et touché au plus profond de lui-même. Avec réticence, elle se détacha un peu d’Eros mais resta consciemment dans ses bras, incapable d’en faire plus. Elle tourna son regard sur l’écran vide et il accrocha le couple cible qui se levait et s’éloignait main dans la main. Ses pupilles azur semblaient perdues et déboussolées à l’image de leur propriétaire. Celle-ci se détacha un peu plus d’Eros et prit une profonde respiration avant de s’humecter les lèvres, sentant encore le goût d’Eros sur ces dernières, manquant de la faire défaillir une fois de plus.

Elle se pencha pour attraper son sac et posa à nouveau ses yeux sur le dieu. Ces derniers l’interrogèrent silencieusement. Qu’avait-il ressenti ? Que devait-elle faire ? Elle s’approcha à nouveau de lui et posa son front contre le sien, restant ainsi pendant quelques secondes qui semblèrent durer une éternité. Elle avait besoin de se reprendre. Elle aurait été incapable de se lever avant d’avoir récupérer des forces. Il l’usait quand elle se laissait aller dans ses bras. Elle n’était pas faite pour ça. Du moins pas quand ses sentiments étaient impliqués. Elle frotta son nez contre le sien avant de l’embrasser à nouveau avec délicatesse et mesure. Puis elle se détacha totalement de lui. Elle réprima un frisson causé par le froid environnant et se leva avant de passer devant Eros pour rejoindre l’allée.

Elle marcha silencieusement jusqu’à l’extérieur, perdu dans ses pensées. Elle attendit qu’Eros la rejoigne et planta son regard dans le sien. Elle le désirait plus que jamais. Ces siècles de frustration ne faisait qu’accentuer le désir qu’elle éprouvait pour lui et maintenant qu’elle avait fait tomber ses barrières, elle ne se voyait pas revenir en arrière.

« Est-ce qu’on doit se séparer là, Eros ? Reprendre notre combat, chacun de notre côté ? Ou est-ce qu’on ne court pas au désastre une fois de plus ? » Petit silence. « Pas que ce genre de résultat me déplaise particulièrement, bien au contraire. » Elle se rapprocha de lui et pinça son pull, jouant avec ce dernier, le faisant se rapprocher d’elle par la force des choses. Une fois de plus, elle ne voyait qu’une seule issue lorsqu’elle était aussi proche de lui : « Mais les erreurs du passé ont-elles raison de se répéter ? »

Devant le silence du dieu, elle hocha la tête et murmura, comme à regret, avant de se tourner doucement et de s’éloigner de la même manière : « C’est bien ce que je pensais. »
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MessageSujet: Re: 13 reasons why   13 reasons why Icon_minitimeMar 24 Aoû - 12:41

    C'était à la fois une torture et un délice d'être aussi proche d'elle. Les souvenirs des douleurs passées revenaient de temps à autre, par vagues que son plaisir intensifié par cette peau si douce s'efforçait de refouler à chaque attaque. Car rien n'aurait su venir le détacher de ce corps qu'il désirait tant et dont il avait eu tant de mal à accepter l'absence à ses côtés. Il avait beau savoir que tout cela ne le conduirait nulle part, car telle était l'issue de chacune de leurs tentatives pour se rapprocher, il voulait tout de même continuer à s'enfoncer dans ce qui était pourtant voué à l'échec. Son éternel optimisme s'obstinait à croire qu'un jour, elle accepterait cette fatalité, qu'ils étaient sans doute fait pour s'entretuer et s'aimer à la fois.

    Malgré tout, il savait que si ce changement s'opérait chez elle, plus rien ne serait pareil. L'amour n'existait que par la discorde, et vice-versa, mais s'il apprenait l'amour à sa pire ennemie, l'équilibre des forces serait perdu à jamais. Et si chacun avait un rôle bien précis, c'était sans nul doute pour conserver ce fragile maintien de l'ordre des choses, il en était persuadé. Et si Eris se résignait à accepter ses sentiments pour lui, elle signerait son arrêt de mort. Et celui de son amant. C'était une situation tellement complexe que même eux, deux dieux vieux de plusieurs millénaires, avaient du mal à l'appréhender.

    Mais pour l'instant, aucune de ces pensées qu'il avait ressassé des années durant ne lui vint à l'esprit. Parce qu'il se permettait de savourer chaque seconde délicieuse qu'il passait à l'enlacer. Il n'était jamais plus le dieu de l'amour que lorsqu'il était dans ses bras. Car c'était à la fois une victoire et une défaite, un défi relevé et un futur échec à devoir affronter, il le savait bien. Car il fallait être conscient de tous les risques avant de s'engager à faire un geste vers cette dangereuse créature qu'était Eris. Mais ça faisait bien longtemps qu'il savait à quoi s'attendre.

    Et maintenant qu'il avait le nez fourré dans cette chevelure enivrante, le souffle coupé par ce baiser dont il avait osé si souvent rêver, il se demandait encore où il avait trouvé la force de s'arracher à cette déferlante de passion. C'était tellement puissant, tellement fort et incontrôlable qu'il n'avait pas besoin de jeter un coup d'oeil alentours pour se rendre compte que l'atmosphère avait changé. Ca n'était pas un hasard d'ailleurs si la technologie avait déraillé à ce moment précis. La science contre l'irrationnel, la magie de l'instant, c'était un combat à propos duquel les hommes aimaient débattre et ils avaient là leur réponse, même s'ils ne le savaient pas. Il sentait inconsciemment les regards des gens posés sur leurs corps l'un contre l'autre. Ses sens exacerbés captaient les émotions qui trottaient dans la pièce. Il n'était pas étonnant que l'attention soit rivée sur eux, qui pouvaient être indifférent à un tel rapprochement? C'était à la fois contradictoire et tellement naturel. C'était la puissance des sentiments à l'état pur, ni plus ni moins.

    Impatient, il guettait la réaction d'Eris, bien qu'il la craignait tant il savait qu'elle pouvait se transformer en glaçon après avoir été ainsi refroidie. Pourtant, elle semblait bouleversée, et il ne parvint même pas à capter son regard quand elle s'éloigna un peu de lui, tout en gardant ses mains soigneusement posées contre sa peau. Il sentit ses ongles qui s'enfonçaient légèrement dans sa chair, et malgré le côté masochiste de la chose, il adorait ça. Ce que ça signifiait, au fond. Il avait envie de lui murmurer que, non, il ne partirait pas. Qu'il ne l'abandonnerait jamais, parce que quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise, il serait toujours là à chaque fois qu'elle le voudrait. Mais elle s'éloigna un peu plus, et Eros comprit qu'elle était bouleversée, comme à chaque fois. Tant de sentiments contradictoires se bousculaient en elle, ça n'était pas une habitude. Puis elle posa son regard sur lui, pour la première fois depuis qu'il avait osé interrompre la magie.

    Il y lut tellement de choses qu'il en était perdu lui-même. Que faire, que penser alors qu'il voyait à quel point elle semblait ailleurs, en orbite même, en proie à des émotions qu'elle ne s'efforçait pas, pour une fois, d'envoyer balader. Il lui adressa un léger sourire, rien à voir avec ses mimiques moqueuses du début de conversation. Un vrai sourire, franc, amical, rassurant. Un sourire qui voulait tout dire, et dont elle aurait balayé toute la gentillesse en temps normal. Mais rien de ce qui se passait à ce moment précis n'était normal. C'était à l'encontre de leur nature, et c'était d'ailleurs peut-être ce qui rendait la chose aussi excitante.

    Elle posa son front contre le sien, et il sentit combien elle était brûlante. Ca aurait pu passer pour de la fièvre chez tout bon humain qui se respectait mais il savait combien c'était différent dans leurs cas respectifs. Toujours était-il qu'il décida de ne pas la brusquer, et resta parfaitement immobile, savourant chaque seconde que le temps faisait s'écouler, trop vite à son goût. Elle déposa avec douceur un baiser sur ses lèvres qui n'en attendaient pas moins, mais il ne chercha pas à dépasser les limites, une fois de plus. Et ce baiser avait comme un arrière goût d'au revoir, comme il le craignait. Son coeur se serra légèrement, mais il n'en tint pas compte. Rien n'était joué tant que la déesse n'avait pas lancé les dés et tranché. Il était conscient d'être totalement à sa merci, mais il s'en moquait totalement. S'il fallait supporter tout ça pour avoir quelques instants de bonheur comme elle venait de lui offrir, il était prêt à le faire sans rechigner.

    Comme il l'avait pressenti, Eris se leva sans prononcer un moment et prit la direction du dehors. Il ne bougea pas un seul muscle, tant il était tétanisé. S'il attendait trop longtemps, il craignait qu'elle ne file sans demander son reste. Pourtant, au fond de lui, il n'était pas certain de savoir endurer une nouvelle fois un drame, une explosion de colère ou une nouvelle désillusion. Pourtant, il l'avait cherché tout ça, il le savait parfaitement. Et il était un peu tard pour les regrets. Il se leva en s'efforçant de ne plus réfléchir, et sortit du cinéma sans même prêter attention au projectionniste qui se confondait en excuses. Il balaya ses paroles d'un mouvement de mains qui pouvait paraître hautain de l'extérieur, mais qui fit taire instantanément le caqueteur. Il avait autre chose à penser à cet instant précis. Ses pieds trouvèrent tout seul le chemin qui les conduisirent jusqu'à elle. La seule elle qui le faisait se sentir ainsi. Elle capta son regard et il ne put s'en détacher tandis qu'enfin, elle parlait.

    Rien de ce qu'elle dit ne le surprit. Il connaissait par coeur ce discours qu'elle savait lui resservir à chaque fois. Si les mots changeaient, l'intention était toujours la même. Elle laissait transparaître son envie et ce qu'elle refoulait à la fois. Le désastre dont elle parlait, ils étaient en plein de dans depuis des siècles et il ne s'en était jamais plaint. Bien sûr, il avait déjà tapé dans un mur, ou bien hurlé à s'en exploser une corde vocale sous un effet de frustration quand elle avait si bien joué le chaud et le froid par le passé. Mais pour lui, tout ça n'était que de petits désagréments nécessaires. Quand elle en eut terminé, il s'abstint de répondre quoi que ce soit car, à chaud, il savait très bien ce qu'il aurait dit. Et il savait quelles conséquences désastreuses cela aurait eu.

    Il se souvenait parfaitement de la dernière fois qu'il avait prononcé ses mots en sa présence. Tout lui était resté ancré. Le demi-siècle pendant lequel elle avait refusé de lui adresser la parole. Il avait maintenant retenu la leçon, et la dernière chose qu'il souhaitait à cet instant, c'était qu'elle fuit à nouveau. Il se mordit donc la langue pour que cette phrase vienne s'entrechoquer contre ses dents sans franchir la barrière de sa bouche. Cette simple phrase qui n'avait tout son sens que quand il la lui disait, à elle. Ses trois fichus mots que chaque fille rêvait d'entendre et qu'Eris craignait comme la peste.

    La déesse interpréta le silence d'Eros comme un refus à répondre à la question difficile qu'elle soulevait. Croyait-elle vraiment qu'il se résignait, alors qu'elle le tenait si proche, comme si elle même avait peur qu'il lâche prise. Le connaissait-elle si mal que ça? Il la laissa partir, sans savoir trop quoi faire. Il avait tellement peur de perdre le contrôle une nouvelle fois, et s'attirer ses foudres. Un instant, il faillit presque se résigner mais son coeur prit le dessus et il courut après elle, pour se placer devant elle afin qu'elle arrête. D'interpréter ce qui lui plaisait, de partir à chaque fois qu'il essayait de la retenir un peu plus. Il en avait assez.

    Dans un sursaut d'adrénaline, il la poussa contre le mur avec violence sans pour autant lui faire mal. Il colla son corps contre le sien, ne lui laissa aucune autre issue que celle d'être ici, là, maintenant.

      «  Ca n'est pas parce que tu décrètes que quelque chose est une erreur que c'est réellement le cas. »

    Il n'avait jamais rien regretté. Aucun moment, pas même les plus désagréables. Il avait accepté sa haine, le fait qu'elle soit à l'origine des génocides les plus atroces de l'histoire. Il avait encaissé les disputes, le fait qu'elle ait sans arrêt besoin de mélodrame pour vivre, lui avait laissé suffisamment d'espace pour qu'elle fasse ce qu'elle voulait. Il l'avait déjà vu draguer éhontément des types sous ses yeux impuissants, juste pour voir ce que ça lui faisait.

      « Si tel est le cas, tu es la plus belle erreur que j'ai jamais commise. Tu es mon péché absolu, ma faiblesse, la tentation suprême et je ne peux pas te résister, Eris. Je ne sais pas. »

    Il était si proche d'elle qu'un léger mouvement aurait pu entraîner un long baiser plein de significations. Mais il s'abstint parce qu'il avait besoin de parler, de dire ce qu'il avait vraiment sur le coeur pour une fois.

      « Je t'ai sûrement moins fait de mal dans toute ma vie que ce que tu me fait subir en une décennie. Tu m'en fais baver, mais, peut-être que je suis masochiste, je ne sais pas, mais je ne veux pas vivre sans ça. Je déteste que tu sois contre moi sans arrêt, mais c'est l'ordre des choses. Je le sais. Mais pour autant, peu importe le désastre comme tu dis, je veux bien m'y engouffrer. Tant que j'y suis avec toi. »

    Il se colla un peu plus contre elle, et la prit dans ses bras. Il n'avait jamais été aussi bien qu'à ce moment précis. Et il se disait ça à chaque fois. C'était pour ça qu'il aimait tant être avec elle. Parce que chaque nouveau moment était un délice, tant c'était rare qu'elle se laisse ainsi apprivoiser. Et alors qu'il avait sa bouche si près de son oreille, prêt à dire les fameux mots qui la mettrait tellement en colère, il parvint une nouvelle fois à se taire et à combler avec autre chose de tout aussi vrai.

      « Je sais que c'est voué à l'échec. Et je m'en fous. »

    Sa voix n'était plus qu'un murmure infime, qu'elle seule savait entendre car il n'était destiné qu'à elle.

      « Parce que je te veux, toi toute entière. Avec tes défauts, ton sale caractère de merde, tes coups de gueule et tes lèvres sucrées. Ta fichue manie de me décoiffer. Tes commentaires irritants pendant les films. »

    Il se détacha un peu d'elle, et il eut l'impression affreuse que c'était une partie de lui qu'il perdait. Il accrocha son magnifique regard qu'il n'essayait pas de déchiffrer, bien malgré lui.

      « Embrasse-moi. »

    Ca n'était pas un ordre. Tout juste une invitation à ce qu'elle se laisse aller. Une preuve qu'elle était prête à se donner corps et âme, comme il essayait de le faire depuis tout ce temps sans qu'elle le laisse faire. Qu'elle ose ça, au moins une fois. Et ils verraient bien.
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Eris Katsaros
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MessageSujet: Re: 13 reasons why   13 reasons why Icon_minitimeJeu 26 Aoû - 4:38


Elle n’aurait su dire les sentiments qui l’étranglaient alors qu’elle s’éloignait doucement mais sûrement de son ennemi de toujours. Le seul qu’elle avait, contre toute attente, laissé s’approcher de son corps et de ce que le genre humain nommait communément le cœur. Jusqu’à la Renaissance, elle, à l’instar de ses collègues de travail, avait elle-même douter en posséder un. Elle n’était pas de ceux qui montraient de la pitié ou des regrets. Elle vivait de furie, de sang, de vengeance et de haine aussi aveugle qu’incohérente. Elle n’avait alors pas compris la raison pour laquelle Eros, gonflé de sa mièvrerie et de ses trop bons sentiments, était parvenu à faire tomber non pas ses défenses mais baisser un temps soit peu la muraille de son existence. Au contraire, à cette époque, elle le haïssait plus qu’auparavant. Les chansons de geste laissaient alors la place aux romances pastel. La furie et la barbarie du bas Moyen-âge ne trouvaient plus aucune place dans le cœur des mortels tout occupés à l’ébauche de sentiment. Ce n’était pas la première fois qu’il remportait une bataille mais elle n’avait jamais été aussi éclatante alors. Les plus belles lumières venaient précisément de l’obscurité comme posait le proverbe.

C’était sans doute la raison pour laquelle il était parvenu à la dompter pendant un temps, un temps seulement. Et si on pouvait appeler leur relation de cette manière. Déjà à l’époque, elle n’avait guère compris sa manie de toujours revenir vers elle alors qu’elle le chassait avec une indifférence glaciale qui aurait saisi Hélios même. Ni les manières douces et attentionnées qu’il développait à son égard alors qu’elle ne lui accordait aucune réelle attention. Evidemment, elle savait que c’était sa manière d’être. Qu’il se comportait toujours de cette manière avec n’importe quel être vivant ou immortel. N’avait-il pas pardonné à son épouse sa trahison de ne pas rechercher son identité ? Ne parvenait-il pas à supporter le caractère superficiel et volage d’Aphrodite ? Il n’existait nul dieu doué de davantage de bonté qu’Eros. Aussi cela n’aurait pas dû l’étonner. Il ne cessait cependant de le faire tant cette attitude n’était rien de ce que connaissait l’obscure et vénéneuse Eris.

Elle resserra les bras autour de sa poitrine, se rendant compte de la fraîcheur du dehors à l’inverse du cocon qu’elle avait ressenti dans la salle et mit de côté l’idée fugace que cette chaleur agréable provenait de son étreinte avec le dieu de l’amour. De la même manière, elle recommença dès à présent à remodeler ses intentions néfastes auprès du premier passant qui viendrait à croiser sa route. S’il s’agissait d’une femme, elle irait la hanter jusque dans son sommeil le profond afin de la confiner aux portes de la folie et de la détresse, déversant un flot de haine et de reproche inattendue qui l’amènerait à commettre l’irréparable. Si c’était un homme, elle jetterait son dévolu sur ce dernier et l’intimerait à combler le manque qu’elle ressentait en cet instant précis loin des bras d’Eros, tout en sachant pertinemment qu’il ne pourrait jamais autant lui suffire que son illustre et ancien amant. Lui en voulait-elle ? Evidemment. Même sans les petites retrouvailles sensuelles dans cette salle de cinéma sans nom, c’était inscrit dans ses veines. Mais plus que jamais, une petite flamme d’un bleu givré luisait au tréfonds de ses entrailles et soufflait un vent de rancune à l’égard de celui qui l’avait réveillé. Elle avait très bien vécu ces derniers siècles sans la douceur de ses lèvres contre les siennes, la moiteur de sa peau nue contre la sienne, le contact soyeux de ses cheveux entre ses doigts ou le puissant aromate qui se dégageait précisément de son cou. Stupide Cupidon !

Mais celui dont elle croisa la route n’était assurément pas celui qu’elle imaginait. La déesse sursauta lorsque le visage d’Eros envahit son champ de vision et la plaqua contre un mur voisin qui n’avait rien demandé à personne. Dans ses yeux azur, on pouvait lire tout l’étonnement et l’interrogation qui l’assaillait face au geste inattendu et si inhabituel du paisible et doux dieu. Elle fronça les sourcils tandis que son regard accrochait celui un peu trop près d’Eros. Cette proximité était insupportable alors qu’elle était déjà à fleur de peau par sa faute. Si elle n’était pas aussi en colère contre lui quelques instants auparavant, il y avait de fortes probabilités qu’il se serait déjà retrouvé au sol, elle au dessus et leurs lèvres scellées, leurs peaux apprenant à nouveau à s’apprivoiser. Elle grimaça légèrement tandis que les effluves toute masculins de son interlocuteur lui parvenaient insidieusement. Stupide Cupidon et ses fichus phéromones.

Néanmoins, elle ne lui fit pas la moindre réflexion, ni ne le repoussa. Même si elle l’avait souhaité, elle n’aurait pas pu le faire. Elle était la déesse de la Discorde, certes, mais il demeurait plus grand et plus fort. Qui plus est, elle n’avait pas la moindre volonté de lui résister en cet instant précis. Elle désirait bien des hommes. Elle les obtenait la plupart du temps, lorsqu’elle en avait envie. Mais il n’existait aucun autre qui faisait monter un tel sentiment urgent de désir et d’envie. Il n’y avait bien que lui pour créer de telles émotions en elle. Celai aurait dû être une raison supplémentaire pour elle de le rejeter. Mais, comme à chaque fois, il la maintenait et elle se laissait faire.

Elle écouta alors son discours, enfin plutôt sa déclaration. Un instant, elle craignit qu’il prononce les trois mots qui avaient sonné leur glas des siècles auparavant. Elle ne le supporterait pas une fois de plus et trouverait assez de force pour le rejeter une fois de plus, et ce de manière définitive. Elle avait déjà donné et lui avait par le passé, offert à de nombreuses reprises son opinion sur le sujet. Or en cet instant précis, elle n’avait pas la moindre envie de s’évader de ses bras. Au contraire, elle souhaitait plus que jamais s’y enfouir. Le contact par trop présent du corps entier d’Eros contre le sien la faisait vibrer plus qu’elle ne voulait l’admettre. Nul accoudoir ne constituait un obstacle à leur rapprochement désormais. Ne demeuraient que les conventions sociales et déjà les regards des badauds étaient inconsciemment attirés par ce couple atypique.

Heureusement pour eux, Eros prit le parti de choisir avec précaution chacun de ses mots. Et il les choisit de manière particulièrement judicieuse, là où il savait que cela toucherait l’âme querelleuse de la déesse. Inconsciemment, son cœur commença à battre la chamade tandis qu’elle ne savait plus où poser son regard. Se plonger dans le regard obscur mais ampli d’une vérité insupportable était bien trop difficile pour elle. Mais où que ses yeux puissent se poser, ils revenaient sans cesse sur ceux de son ancien amant. Cela valait sans doute mieux que la torture de sa proximité qui ne se faisait jamais plus que présente lorsqu’elle tentait de l’ignorer. Certes, une femme normalement constituée, n’aurait peut être pas apprécié une telle déclaration, même si elle mettait à nu et à genou celui qui en était l’auteur. Mais Eris n’était pas une femme normalement constituée. On ne lui avait jamais fait de telles déclarations. A dire la vérité, on ne lui avait jamais fait de compliments ou adressé de mots gentils si cela n’était pas intéressé. C’était peut être la raison pour laquelle, elle se sentait encore plus bouleversée, ou pour laquelle ses jambes étaient comme du coton. Si Eros ne maintenait pas fermement son corps contre le mur, elle aurait déjà défailli à n’en pas douter. Qu’elle détestait ce sentiment de faiblesse qu’il provoquait en elle.

Finalement, elle se reprit et posa son regard sans la moindre ambiguïté dans celui d’Eros après qu’il l’ait invité à l’embrasser. Elle ne tremblait plus et un éclat de résolution brillait clairement dans la prunelle de ses yeux azur. Relevant légèrement la tête, elle leva la main avant de donner une gifle monumentale à Eros. « Ca, c’est pour m’avoir plaqué contre le mur. » Suivie d’une deuxième. « Ca, c’est pour m’avoir sorti un discours niais au possible. » Et enfin, une troisième. « Et ça, parce que jamais deux sans trois. » Elle rejeta en arrière ses longs cheveux noirs qui s’étaient quelque peu pris d’une bouffée d’indépendance entre temps avant de se figer et de ne plus bouger si ce n’est donner l’opportunité et l’impression fugace à Eros de prendre la fuite tant qu’il en était temps. La vérité, toutefois, était qu’elle ne lui en laissa justement le temps puisqu’à peine une seconde après l’avoir gratifié de gifles, elle posa ses lèvres contre les siennes dans un baiser aussi enflammé et passionnel qu’elle pouvait l’être après les paroles qu’il venait de prononcer, de la promesse qu’il venait de lui faire loin de la première des siècles auparavant et de l’intensité des émotions que ce bougre éveillait en elle.

Une explosion de sentiments et d’émotions positives envahit tout son être et la vida de toute force. Son corps n’était pas taillé pour ça et elle savait pertinemment qu’elle se mettait en danger si elle continuait sur cette pente là. Mais elle ne pouvait s’en empêchait. C’était comme si elle ne pouvait plus respirer qu’au travers de la bouche d’Eros. Comme si son oxygène, dispensable pour les dieux, ne se trouvait qu’en lui. Et que la lumière d’Hélios rayonnait son sein, la couvrant de sa chaleur et de ses besoins inintelligibles. Tandis que le baiser s’intensifiait, elle laissa ses mains parcourir le corps d’Eros, surprises de retrouver des sensations depuis longtemps enfouies en elle mais qui semblaient ne dater que d’hier. Depuis combien de temps n’avaient-ils pas été aussi proches, si l’on exceptait les retrouvailles fugaces dans la salle de cinéma ? Elle ne parvenait même pas à se souvenir de la dernière fois qu’ils avaient été réellement et entièrement ensemble. Comme s’ils ne s’étaient jamais quittés.

Ses mains bifurquèrent plus au sud et finirent par attraper le col du dieu afin de l’amener contre elle, à nouveau avec le mur pour appui de leurs amours pas si clandestines au regard des exclamations des passants ici et là. Et comme à chaque fois que l’Amour et la Discorde se laissaient aller en public, des sentiments puissants et contradictoires envahissaient tous les mortels aux alentours. Les couples se disputaient avec une violence inouïe. Les amis se rapprochaient de manière inattendue et passionnelle. Les bigotes s’offusquaient ardemment et prévenaient immédiatement les autorités. Les inconnus se séduisaient éhontément. Les enfants jouaient. Les âmes seules pleuraient. S’ils continuaient sur cette pente-là, des accidents allaient arriver d’ici peu de temps. Des accidents que les magistrats criminels auront par la suite à juger. Cela n’aurait pas dû gêner Eris mais le syndrome de Stockholm et les demandes en mariage spontanées l’ennuyaient par contre profondément.

Tout en enroulant sa jambe autour de la sienne afin de toujours plus le rapprocher, elle détacha légèrement ses lèvres des siennes afin de les rapprocher de son oreille et de lui murmurer : « Je t’en supplie. » Elle se détacha un peu plus afin de paklanter un regard significatif dans celui d’Eros et histoire de savoir s’il avait également envie d’aller voir ailleurs. Inconsciemment, le temps qu’il réponde, elle observa leur environnement et ne fut presque pas surprise en découvrant l’état dans laquelle se trouvait la rue. Les passants s’étaient tous plus ou moins rapprochés. Certains en venaient aux poings pour des broutilles, tandis que d’autres préféraient des contacts plus sensuels alors même qu’ils ne se connaissaient pas cinq minutes plus tôt. Elle enfouit à nouveau son nez dans le creux du cou d’Eros respirant à plein poumons son essence masculine et s’accrochant à lui comme s’il était sa bouée de sauvetage en plein cœur d’une tempête en mer. Et c’était exactement ce qui était en train de se passer. « Partons. »

Un gigantesque et terrifiant coup de tonnerre retentit dans le ciel bleu limpide. Il n’avait visiblement rien à voir avec les conditions météorologiques et ne signifiait qu’une seule chose : cessez votre barouf immédiatement. Imaginant les expressions gênées et exaspérées des Olympiens, le regard meurtrie de Psyché, Eris ne put s’empêcher de sourire légèrement. Un beau désastre en perspective certes, mais elle ne devait surtout pas s’y perdre. D’un simple regard, une voiture entra en collision avec la patrouille de police qui venait à peine d’arriver sur les lieux. Même dans les bras d’Eros, elle ne se trouvait pleine et entière qu’avec une œuvre de destruction. Même s’ils l’auraient tous les deux souhaité, Eros ne pourrait jamais la posséder entièrement.
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MessageSujet: Re: 13 reasons why   13 reasons why Icon_minitimeMar 14 Sep - 4:04

    Apprendre à décoder les émotions d'Eris lui avait pris beaucoup de temps. S'il était naturellement doué pour le faire d'ordinaire, appliquer ses talents sur une déesse en proie en permanence à des idées mortelles, cruelles et sans pitié avait été beaucoup plus difficile.Lui si sensible et à fleur de peau n'avait pas supporté au départ son contact, bien qu'il nourrissait à son égard cette fascination malsaine qu'il n'avait jamais su refouler, bien qu'il avait toujours su que c'était ce qu'il aurait du faire dès le départ. Mais même le plus doux des dieux ne peut être toujours raisonnable, même sous les accusations d'Athéna.

    Mais aujourd'hui, il maitrisait bien mieux cette matière. Il avait appris, au fil des années, à lire dans le regard d'Eris, déchiffrer chaque mouvement inconscient qu'elle faisait. Son existence de mortelle ne l'avait pas affaiblie mais l'avait néanmoins obligée à se soumettre aux règles charnelles du regard fuyant, ou du frisson incontrôlé. Et ça, Eros était en mesure de le capter en toute circonstance, sans doute parce qu'il en était le créateur. Et à cet instant, la déesse était en proie à ces émotions qu'elle ne pouvait réfréner ni même cacher tant il était proche d'elle. Il sentait son coeur battre un peu plus fort à chaque mot choisi judicieusement qu'il prononçait, et sentit une vague de chaleur le parcourir alors qu'il se trouvait renforcer dans ses convictions. Oui, il était même capable de faire flancher la déesse la plus destructrice de l'Olympe s'il le voulait. Et c'était bien sûr ce qu'il souhaitait le plus au moins depuis que lui-même était devenu aussi accro à cette petite peste.

    Comme si elle ne pouvait pas s'en empêcher, Eris venait accrocher son regard au sien à chaque fois qu'elle essayait justement de fuir et lui ne pouvait se dérober à cette emprise qu'elle avait sur lui. Il n'essayait même plus maintenant. Il ne voulait plus essayer. Et alors qu'il achevait sa tirade sur cette espèce d'ordre qui n'en était pas vraiment un, il se posa un instant la question de savoir comment elle réagirait. Il doutait sincèrement qu'elle lui obéisse spontanément. Il avait raison sur ce point. La première claque le désarçonna, bien qu'il s'attendait toujours plus ou moins à de la violence de sa part. La seconde fit office de caresse, la troisième le fit sourire de par sa signification. Sacré Eris.

    Il caressa doucement sa joue rougie par les coups lorsqu'il entendit un rire étouffé dans son dos. Il n'eut pas besoin de se retourner pour comprendre que les regards de la majorité des badauds étaient fixés sur eux. Parce qu'ils n'étaient pas un simple couple de mortels en proie à une dispute/réconciliation/dispute... etc. Ils dégageaient une aura trop puissante pour laisser ses pauvres hères indifférents. Et visiblement l'un d'entre eux jubilait à l'idée qu'il se soit fait ainsi remballer. Pauvre fou. Si seulement il avait pu comprendre ne serait-ce qu'un peu la relation qui les unissait, il n'aurait sans doute pas eu une telle réaction.

    Comme pour mieux lui clouer le bec, Eris se jeta sur les lèvres d'Eros, provoquant par-là même la surprise du dieu de l'amour qui ne s'attendait pas à ce qu'elle cède aussi vite. Mais à la réflexion, ça n'était pas si étonnant, elle était tellement contradictoire. Mais à vrai, Eros n'en était pas à réfléchir à ce moment précis de l'histoire. Ce baiser passionnel, sans aucune retenue était à la hauteur de sa déclaration, à la hauteur de ce qu'elle était capable de provoquer chez lui. Il colla immédiatement ses mains sur les hanches de celle dont il ne pouvait décidément pas se passer et se laissa aller à cette étreinte en public, qui frôlait même l'indécence alors qu'elle l'attrapait par le col pour l'amener un peu plus vers elle. Cette proximité troublante, qui n'était pourtant pas la première de la soirée, le désarma un peu plus et une barrière de plus venait de s'écrouler. Une barrière qu'il avait construite sans aucune solidité depuis qu'il essayait de se créer un monde où elle n'avait pas sa place. Mais ce monde là n'était qu'une illusion.

    Des images défilaient dans sa tête tandis qu'il se laissait aller à un plaisir tel qu'il était persuadé qu'aucun mortel n'avait pu ressentir ça. Des images d'un passé houleux, mais durant lequel il s'était senti si bien. Des images de ce qui pourrait peut-être être leur futur, si jamais elle acceptait ne serait-ce qu'un peu de baisser sa garde. Mais au fond, il savait bien que ça ne serait jamais le cas, aussi se concentra-t'il uniquement sur ce présent délicieux qui lui faisait embraser tout son corps. La vague de haine mêlait à tout l'amour qu'ils dégageaient créait un joyeux bordel alentours. Il n'en eut pas conscience bien entendu, vu qu'il avait bien mieux à penser pour le moment. Il glissa une main sous le pull de celle qu'il aimait plus que l'amour lui même, même si elle refusait de l'entendre, et constata à quel point elle était brûlante elle aussi. Sa chute de rein, dont il connaissait chaque angle, chaque pente, chaque millimètre carré, réchauffa ses main glacées et Eros eut l'impression de se sentir enfin à sa place. Il aimait ce monde, cette vie parmi les humains, il aimait son loft luxueux et son agence de cartes de voeux, mais il n'avait jamais autant l'impression d'être chez lui que quand il la retrouvait comme ça.

    Sa jambe se frottant contre la sienne lui arracha un léger grognement de désir qu'il ne sut réprimer tandis qu'il lui mordit tendrement la lèvre inférieure. Une sale manie qu'il avait toujours avec elle quand la tension devenait insupportable. Ce qu'elle parut comprendre puisqu'elle s'arracha de ce baiser toxique, à la limite de la décence pour lui susurrer de partir, même si elle ne prononça pas ces mots exacts. Mon dieu qu'il était d'accord. Revenu brusquement à la réalité, il entendit les cris d'une bagarre derrière lui tandis que dans son champ de vision, un couple d'amis il y a quelques minutes semblait chercher à les imiter contre ce même mur. Il prit conscience qu'ils étaient en train de provoquer une mini catastrophe, et il resserra son emprise autour d'Eris, comme pour la protéger de toute cette agitation qu'ils avaient eux-même provoquée. Elle enfouit son visage dans le creux de son cou et tandis qu'elle lui réclamait une nouvelle fois de fuir, il en profita pour tourner la tête vers le champ de bataille.

    Ca ne ressemblait même plus à une rue. La foule qui s'était agglutinée autour d'eux ne jouait plus désormais qu'avec les extrêmes. Un affrontement avait pris place dans un coin de la rue et de l'autre, on se serait presque cru dans la scène finale du Parfum. Un coup de tonnerre tonitruant déchira l'agitation, mais ne parvint à rien stopper du tout. Eros leva les yeux au ciel et lâcha un éclat de rire en pensant à la tête du dieu des dieux et de tous les autres. Une pluie diluvienne vint répondre à son impertinence tandis qu'un coup de frein furieux détourna l'attention d'Eros. Toujours collé contre Eris, visiblement à l'origine de la collision, il s'assura rapidement que les passagers n'étaient pas blessés, puis se tourna vers elle vers un sourire en coin.

      « Vilaine fille va. »

    La cavalerie débarqua, créant une sorte d'émeute. Il suffit d'un clin d'oeil du dieu pour que la coéquipière du sergent ne se jette à ses lèvres, ce qu'elle espérait faire depuis de si longues années qu'elle n'en dormait presque plus. Eros profita de la diversion pour prendre par la main sa compagne d'infortune et l'emmener loin de tout ça, là où ils aspiraient à être. Comme deux gamins, ils se faufilèrent à toute vitesse entre les bagarreurs et les couples en pleine démonstration d'affection. Le dieu riait, embarqué dans une cavalcade d'insouciance qui lui faisait tellement de bien. C'était ça, être avec. C'était se sentir bien, même au milieu d'un chaos inimaginable. Il se fichait bien des cris, du bruit, des insultes, de la pluie glaciale qui collait ses vêtements contre sa peau en émoi.

    Il arrêta sa course folle sous le porche d'un hôtel et attira Eris à lui une nouvelle fois, lui arracha un baiser volé. Il n'arrivait pas à déloger ce sourire stupide de ses lèvres. Il était décidément trop bien pour se laisser atteindre par quoi que ce soit. Puis il l'entraîna sans lui demander son avis à l'intérieur.

      « Une chambre s'il vous plait. »

    La réceptionniste, style camionneuse et percée de partout – pas étonnant vu le quartier dans lequel ils trainaient – fronça un sourcil vu leur état, trempé et hilare en ce qui concernait Eros.

      « 'Reste que des chambres solos. »
      « Pas de problème. »

    Il attrapa la clef au vol et déposa un billet bien plus gros que ce que la jeune femme lui réclamait, mais il n'avait pas le temps de chercher de la monnaie. Peu lui importait que le lit soit ridiculement petit, il n'avait pas envie de laisser la possibilité à son amante de s'éloigner de lui un seul instant. Pas maintenant. Il n'eut même pas la patience d'attendre l'ascenseur et il grimpa quatre à quatre les marches de l'escalier jusqu'à la chambre en question.

    Evidemment, ça n'était pas du tout confort. Mais ça lui importait peu. Une fois la porte refermée, il attrapa le visage de sa belle entre ses mains et observa ses yeux bleus glacés. C'était le moment idéal pour lui dire ces foutus 3 mots, mais il dut une nouvelle fois se mordre la langue si fort qu'il manqua de saigner. Il dégagea une mèche de cheveux trempée qui barrait le minois d'Eris, et attendit qu'elle prenne l'initiative de tout ce qui allait se passer. Il était fou de désir, à en crever, mais il savait combien elle aimait prendre les devants et il était prêt, à l'instant, à céder au moindre de ses désirs. Tout ce qu'elle voulait, tant qu'elle restait là, tout contre lui.
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MessageSujet: Re: 13 reasons why   13 reasons why Icon_minitimeSam 18 Sep - 2:53

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