Messages : 202 Date d'inscription : 16/08/2010 Age : 34 Pseudo/Nom : corpse heart. Humeur : blue.
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Sujet: Anywhere is good enough [R.] Ven 19 Nov - 14:03
Le son entêtant des basses se répétait de façon parfaitement synchronisée avec ses pas, la guidant à travers la boîte de nuit bondée. La foule compacte d’un vendredi soir – en dépit de l’heure encore peu avancée de la nuit – rendait le passage difficile, pourtant, la jeune femme ne s’étant encombré d’aucune compagnie, elle parvint à se frayait un chemin jusqu’au centre de la piste de danse sans trop de problème. Elle sentit de nombreux regards se posaient sur elle alors que le premier prétendant de la soirée s’avançait, se postant juste devant elle et calquant le rythme de ses ondulations sur les siennes. Constance n’avait rien bu – et comptait continuer sur sa lancée – depuis son arrivée au Citrus Night Club, ce qui lui permettait de garder l’esprit clair et même si le jeune homme qui flirtait outrageusement faisait manifestement attention à son apparence, il n’était pas son genre. Trop peroxydé, trop musclé, et empestant beaucoup trop l’arrogance. Tandis qu’elle cherchait un moyen de se débarrasser de ce dernier, elle se retourna pour faire face à un deuxième larron qui, lui, était beaucoup plus proche de ses préférences physiques mais dont le regard semblait incapable de se défaire de son décolleté. Suivant. Le premier mix n’était pas encore terminé que, déjà, elle regrettait d’avoir choisi ce lieu, cette salle, pour passer les dernières heures de sa journée d’anniversaire. La perspective de rentrer chez elle et de finir la soirée en tête à tête avec son téléviseur n’était pas plus alléchante, elle décida par conséquent de laisser une chance au night club. Elle avait justement jeté son dévolu sur la partie techno pour ses rythmes effrénés, répétitifs et exaltant pour l’empêcher de penser à tout ce qui ne tournait pas rond dans son existence depuis ces dernières semaines. Elle en avait assez d’être la seule à s’apitoyer sur son sort. Même s’il était impensable de la voir sortir de la boîte au bras d’un inconnu, elle pouvait bien se faire plaisir et se lâcher le temps d’une courte nuit. En tout bien tout honneur.
***
« Bon anniversaire ! » « Joyeux anniversaire, ma chérie ! » « Merci, maman. Merci, papa. » C.G. envoya un baiser en direction de sa webcam, baiser que sa mère s’empressa de faire semblant d’attraper de l’autre côté de l’écran. « Tu as passé une bonne journée pour l’instant ? » « Je ne vais pas me plaindre, oui. » La jeune femme, de tout juste vingt-quatre ans, attrapa une large brosse et entreprit de coiffer soigneusement ses cheveux encore mouillés. « J’ai reçu beaucoup de messages et là je vais sortir. » « Avec des amis ? C’est bien, il faut que tu profites à fond de ton jour spécial. » « Ce n’est qu’un anniversaire, maman, j’en ai déjà eu et j’en aurais d’autres. Je n’ai plus dix ans. » Elle esquissa un sourire en regardant droit dans la lentille de la caméra. « C’est vrai, ma petite a déjà vingt-quatre ans… » « Ca ne nous rajeunit pas… » « Je dois vous laisser, je vais me mettre en retard. » Mensonge pieux, elle n’était simplement pas d’humeur à la nostalgie. « Je vous embrasse fort et je vous dis à dimanche ! »
La jeune femme mit fin à la conversation en refermant son ordinateur portable, faisant peu de cas des autres programmes encore ouverts. Heureusement qu’elle n’avait pas de miroir à proximité, elle aurait détesté devoir regarder son reflet, avec tous les mensonges qui étaient devenus monnaie courante chez elle. Certes, elle avait ici simplement déguisé la vérité pour ne pas inquiéter ses parents, mais ce simple fait la rendait malade parce qu’il s’insérait dans un ensemble bien plus grand, bien moins glorieux. Et qui avait débuté avec sa séparation d’avec Jeemie, événement qui était à l’origine de tout le reste. Elle avait beau se persuader du contraire, le moindre travers qui apparaissait dans sa vie était de près ou de loin relié à ce jour affreux où elle l’avait « largué ». L’apothéose de son malheur de récente célibataire était survenue lors du MusicFest, auquel elle aurait préféré ne jamais avoir assisté. Et dont elle essayait de chasser toute image de son esprit. C’est avec cette perspective en tête qu’elle reprit son coiffage, repassant à plusieurs reprises la brosse sur ses cheveux pour les lisser entièrement.
***
Poussée par un instinct de survie qu’elle imaginait avoir perdu, C.G. se rendit compte qu’elle avait quitté le centre de la salle pour le calme relatif de la zone périphérique au bar. A ceux qui la dévisageaient avec envie, elle souriait timidement puis passait son chemin en prétendant rejoindre un groupe d’amis plus loin. Cette ruse fonctionna à trois reprises jusqu’à ce qu’elle parvienne finalement au comptoir ; sa commande fut rapidement prise en compte et elle put se retirer dans un coin de la salle pour siroter tranquillement son club soda. Elle aurait été installée plus confortablement à une table – elle en avait repéré plusieurs de libres – mais cela aurait été désespéré de sa part d’en accaparer une pour elle toute seule. Dans le meilleur des cas, on l’aurait prise pour une jeune personne socialement retardée, dans le pire des cas, tous les êtres humains en manque « d’affection » de l’assistance auraient confondu sa solitude forcée avec une invitation à entrer dans sa vie et dans son lit. Pour l’instant, elle voulait juste se rafraîchir avant de retourner se déhancher sur la piste de danse. Trois gorgées plus tard, son verre était presque vide et elle se permit un regard circulaire alentour. Malgré la pénombre, ses yeux, comme dotés d’un radar à visages connus, s’arrêtèrent sur une silhouette qui regardait dans sa direction. Braden. Ne s’étant pas complètement remise de leur dernière entrevue, C.G. ne sut dire si elle devait aller le voir ou attendre qu’il fasse le premier pas ; elle n’arrivait même pas à discerner s’il l’avait vue ou non. Elle se para finalement de son sourire le plus franc et leva une main discrète pour lui faire signe. Elle avait attiré son attention, elle avait fait l’effort. La balle était dans le camp de Knighton, à lui de décider s’il voulait faire un pas dans sa direction ou bien de l’ignorer cordialement. Quel que soit son choix, elle comprendrait, bien qu’au fond elle espérât qu’il la rejoigne. Parce qu’en dépit de leur passé commun, il continuait de la considérer comme autrefois, il n’y avait aucun jugement de valeur dans son regard.
Braden Knighton
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Sujet: Re: Anywhere is good enough [R.] Lun 22 Nov - 11:34
Après ces dernières semaines plus que compliqués, à croire que le plus le temps passait, et plus les choses empiraient pour lui. D’autant que garder ce secret devenait pénible même si il avait, d’une certaine manière, la chance de partager cela avec Constance. Alors au lieu de continuer à déprimer et à éviter certaines personnes, comme son propre frère, il décida de s’accorder un moment de liberté et de redevenir le jeune homme qu’il était il n’y a pas si longtemps. Pour l’occasion – et dans sa tête c’était un événement, les filles de la ville allaient retrouver le bon vieux Braden – il décida d’aller faire un tour au Citrus Night Club. Une fois arrivé là-bas ; il dû faire face à son premier obstacle, à savoir le videur. Manque de bol pour Knighton, celui qu’il connaissait n’était pas là pour le faire entrer en priorité et – horreur – il fut obligé de patienter avant d’entrer dans la boîte de nuit. Peut être que sa tête ne revenait pas au videur ou peut être qu’être désagréable avec lui n’aidait pas à faire accélérer le processus mais quoiqu’il en soit on l’autorisa à entrer après une bonne demi-heure d’attente. Qu’importe, durant tout ce temps, il avait fait connaissance avec une jolie blonde, Sarah, que le videur laissa entrer avant Braden bien évidemment mais la jeune femme avait promis d’attendre Braden au bar – le tout en lui adressant un clin d’œil.
A l’intérieur, c’était la folie. La musique était beaucoup trop forte et les gens ne daignaient pas se pousser pour laisser les autres passer. Oui, le jeune homme commençait à résonner comme un grand-père et à cette pensée, il frissonna. C’est pour cette raison qu’il mis tout en œuvre pour retrouver la jolie blonde, à condition d’avoir une occasion d’accéder au bar. De plus, il y avait tellement d’autres jolies jeunes femmes sur la piste de danse, qu’il perdit là encore un temps fou, à croire qu’il sortait de prison et n’était plus habitué à voir autant de personnes de sexe féminin. Finalement, peut être aurait-il mieux fait de se contenter des filles sur la piste de danse, car après avoir affronté la foule, le jeune était enfin arrivé près du bar mais sa belle blonde était déjà occupée à flirter avec un autre. Choqué, dégoûté et un tantinet épuisé il se demanda si oui ou non il devait tenter le coup et aller auprès d’elle mais après l’avoir examinée durant quelques minutes : elle n’en valait pas la peine. Elle était petite, ses cheveux n’étaient pas si étincelants et sa voix était agaçante – et non, ça n’avait rien à voir avec le fait que le type avec qui elle flirtait était plus baraqué que lui. C’était un échec, comme il lui était déjà arrivé avant mais ce soir, c’était de trop. Braden et son ego meurtri se dirigèrent vers le barman, une bonne bière lui remonterait le moral. Il allait payer sa boisson à un prix trop élevée pour ce qui était un alcool d’une qualité médiocre et passer la moitié de sa soirée au comptoir à bougonner dans son coin.
Alors qu’il pensait que sa soirée était bel et bien fichue, il leva la tête et vit un rayon de soleil lui faire signe à travers la foule. Il se retourna, histoire d’être sûre que c’était bien à lui qu’on faisait signe mais il n’y avait aucun doute, elle était là et, plus étonnant encore, elle semblait ravie à l’idée d’être en sa compagnie. Inutile de réfléchir, il fonça vers elle. C.G l’appelait et il répondait toujours présent. Depuis leur rencontre au cinéma, le malaise était bien sûr toujours là mais il avait l’impression qu’il était moins pesant, la preuve il se dirigeait vers la jolie brune de façon décontractée. «Joyeux Anniversaire ! » lui lança-t-il le plus naturellement du monde. Evidemment qu’il se souvenait de son anniversaire, il y avait même songé toute la journée à se demander s’il devait lui envoyer des fleurs ou non mais au final il avait renoncé. Puis il observa attentivement la jeune femme et réalisa qu’elle était seule et non entourée d’un groupe d’amis. Après cette observation il ajouta «Enfin, ‘Joyeux’ ne semble pas très adapté à ce que je vois… Tu es toute seule ? Ici ? » Cette phrase voulait également dire ‘tu vois qui est là pour ton anniversaire ? Moi. Pas lui.’
Constance Gordon
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Sujet: Re: Anywhere is good enough [R.] Sam 27 Nov - 8:28
Si Constance appréciait les sorties entre amis, elle en avait plutôt une vision rétrograde ; elle n’avait jamais été branchée par les night clubs, préférant l’intimité des bars dans lesquels il était possible de se parler sans avoir recours à un mégaphone. Elle n’était pour autant pas celle qui rechignait à suivre son groupe si tous s’étaient mis d’accord sur leur destination pour la soirée. Ainsi, l’atmosphère du Citrus ne lui était pas étrangère, elle connaissait l’endroit, quelques uns des visages du personnel, les effets de lumière utilisés, les différents types de cocktails servis. Cependant, ce soir-là, elle se sentait comme une parfaite étrangère. Perdue au beau milieu d’une foule qui lui était inconnue – c’était comme si tous les visages qu’elle n’avait jamais croisés dans la rue, en vingt-quatre années d’existence, avaient décidé de se donner rendez-vous ici, en même temps qu’elle – elle se sentait encore plus seule que si elle était restée chez elle. Jamais elle n’avait ressenti pareille émotion, de dénuement total, et elle détestait ça. Elle avait l’impression d’être confrontée à sa plus grande frayeur : celle de finir vieille fille, sans amis, avec pour unique compagnie le tic-tac d’une horloge bicentenaire. A moindre échelle, même, elle ne supportait pas de n’avoir aucune épaule sur laquelle s’appuyer, aucun bras dans lequel se fourrer, aucun corps contre lequel profiter de la musique. C’était tout bonnement insupportable pour cette demoiselle qui n’avait jamais connu autre chose qu’un groupe de compagnons solides et unis, qui avait constamment eu quelqu’un dans sa vie – de très proche ou non – et qui pouvait trouver un ami potentiel en un parfait inconnu. Cette soirée, qui était supposée être sa soirée, était à l’opposé de tout ce qu’elle avait vécu auparavant. Elle était une naufragée, et plus elle se débattait, moins elle s’en sortait. Son désarroi était si pressant qu’elle se demanda si tout ceci était une prémisse du reste de sa vie. Allait-elle errer comme une âme en peine pour les soixante ans – approximatifs – qu’elle avait devant elle ? Serait-elle à jamais prisonnière de cet état de semi-dépression, elle qui était d’ordinaire débordante d’optimisme ? Cette perspective était tout bonnement ahurissante. Et effrayante.
Fort heureusement, le sort ne faisait pas que s’acharner sur elle. Un phare s’extirpa de l’obscurité pour la sortir de la vague oppressante qui ne cessait de la faire reculer. « Merci, Braden, » souffla-t-elle en mettant de côté tout ce qui avait pu leur porter préjudice ces dernières semaines. Elle était si soulagée de le voir qu’elle ne put s’empêcher de passer un bras autour de lui pour le serrer contre elle – en prenant bien soin de ne pas renverser son club soda hors de prix. C.G. se retint de faire un commentaire sur le fait qu’il ne lui ait pas souhaité plus tôt ; il n’était pas le seul à avoir « oublié » ce jour spécial. Malgré elle, elle se mit à penser à Jeemie, à ce qui avait bien pu l’occuper pour qu’il ne prenne pas le temps de lui envoyer un petit message. Elle se rendit rapidement compte que même s’il s’en était rappelé, il n’avait aucune raison de lui souhaiter quoi que ce soit. Si les rôles avaient été inversés, peut-être en aurait-il été autrement, mais elle était le bourreau, elle lui avait claqué la porte au nez, il était normal qu’il ne lui veuille rien de positif. Qu’il était loin le temps où ils étaient tous les trois amis, où rien ne comptait plus que de passer un bon moment ensemble. De cette époque ne restaient que des souvenirs qui s’échappaient chaque jour un peu plus. Le seul qui semblait vouloir en créer de nouveaux, dans le sens où il supportait encore sa présence, était Braden, et elle lui en était reconnaissante. Qu’il fût là, même par hasard, comptait beaucoup pour la jeune Gordon.
La brunette se mordilla la lèvre inférieure puis gagna du temps en buvant une gorgée de sa boisson. Elle n’était pas certaine d’avoir une réponse à fournir à son interrogation. Elle chercha une aide providentielle alentour avant de se rabattre sur la vérité. « Oui, je suis toute seule… Toute seule le jour de mon anniversaire. » Elle baissa la tête en secouant lentement la tête. Elle laissa quelques secondes s’écouler, la musique changeant sans que la ligne de basse ne se calme, avant de relever timidement la tête. « Tu dois penser que je suis la personne la plus pathétique au monde, n’est-ce pas ? » De son point de vue à elle, en tout cas, elle l’était. Et elle s’en voulait chaque jour un peu plus d’accumuler les mauvaises idées. Son quotidien n’était plus qu’une succession de choix tristement faits. Bon dieu qu’elle rêvait de revenir un mois et demi en arrière, de pouvoir effacer tout ce qui avait fait d’elle ce qu’elle était à cet instant précis.
Braden Knighton
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Sujet: Re: Anywhere is good enough [R.] Mer 8 Déc - 13:50
S’il se demandait encore si venir ici était une bonne idée, voir C.G le serrer contre elle – et parce qu’elle le voulait, non pas à cause d’un mouvement de foule qui l’aurait poussé dans ses bras – Braden se mit aussitôt à penser que cette soirée qui avait l’air d’un désastre à première vue pourrait peut être avoir une jolie fin. Bien entendu, il était hors de question pour lui de montrer à quel point cette accolade le rendait heureux, après tout il devait garder cette façade de type peu sensible, il n’était pas encore tout à fait près à se laisser aller et surtout pas devant Constance. Le jeune homme se contenta simplement de poser une main sur l’épaule de la jeune femme alors qu’elle venait de mettre à terme à ce – trop bref – contact physique. «De rien » murmura-t-il en baissant la tête afin de se permettre se sourire durant quelques secondes. En y réfléchissant, l’aîné des Knighton possédait l’avantage sur son frère. Il était avec la jolie brune le soir de son anniversaire, elle était seule et aucun de ses amis ne viendraient les déranger. C’était une occasion parfaite pour renouer des liens avec Constance et pourquoi pas lui montrer qu’il avait lui aussi le potentiel pour être un bon petit ami. Bien entendu, il n’avait nullement l’intention de profiter de la vulnérabilité de la jeune femme, ce qui aurait été facile étant donné la tristesse qu’elle dégageait. Au contraire, il avait sincèrement envie de lui remonter le moral.
Admettre qu’elle était bel et bien seule le jour de son anniversaire était, avouons-le, plutôt pathétique il est vrai mais cette réflexion il éviterait de la partager. En un sens, il était tout aussi pathétique puisqu’il s’était fait jeter par la blonde au comptoir comme s’il n’avait jamais existé. «Tu penses être la personne la plus pathétique ? Je pense que ce titre peut me revenir… » Braden montra du doigt la blonde au bar, toujours en train de bavarder avec le type baraqué qui avait visiblement toutes les chances de ne pas rentrer seul chez lui ce soir contrairement à Knighton. «Elle m’a jeté pour ce type et le plus triste c’est qu’il est tellement plus grand et baraqué que.. J’avoue il m’a fait peur. Et me voilà, seul. » à la fin de son histoire, il se mit à rire nerveusement. Au moins C.G. avait eu le courage de sortir de chez elle au lieu de rester cloîtrée devant la télévision à déprimer, même si elle se savait seule, elle était tout de même sortie et pour ça il ne pouvait que l’admirer. «J’ai pensé à toi aujourd’hui… » lança-t-il subitement, sans trop savoir pourquoi et sans être capable de se contrôler. «… Je savais que c’était ton anniversaire et j’ai fait ton gâteau préféré. C’était stupide, comme si tu allais débarquer comme par magie, attirée par l’odeur. » Si quelqu’un pouvait lui coller une baffe afin de l’empêcher de raconter ces conneries. Bien entendu, après cette révélation qu’il aurait aimé ne jamais avoir faite, il s’éloigna de quelques pas, évitant de croiser le regard de Constance. Trop gêné et trop effrayé de la voir se moquer de lui…
Fatigué d’être debout et d’essayer de discuter de choses banales et sans intérêt - qui avait pour simple but de faire oublier cet instant gênant où il avait laissé tomber sa garde et laissant ainsi penser C.G. qu’elle était toujours présente dans la vie du jeune homme – il entraîna la brunette vers l’une des tables. Une fois installé, il observa les gens danser s’amusant du style de certains. . «Je suis pas un super danseur mais s’il passent un morceau un peu plus lent… Tu m’accorderait une danse ? » Et maintenant il espérait deux choses : qu’elle dise oui, et que le DJ se décide à passer une chanson qui lui permettrait de danser avec la brunette.
Constance Gordon
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Sujet: Re: Anywhere is good enough [R.] Mar 4 Jan - 7:52
Constance fronça les sourcils lorsque Braden rebondit sur leur degré de pathétisme respectif. Existait-il réellement un concours entre les deux pour savoir qui méritait la palme ? Ne partageaient-ils pas déjà suffisamment de torts pour en rajouter par-dessus le marché ? La mine de la jeune femme se renfrogna, déstabilisée. Ils ne pourraient décidemment jamais tourné la page, ce malaise entretenu par la culpabilité demeurerait toujours, à l’affût de leur moindre échange de regards, de leur plus banale conversation, prêt à leur rappeler qu’ils seraient à jamais uni par une trahison. Sa nostalgie laissa place à une expression d’étonnement alors qu’il enchaînait avec une histoire de blonde qui lui avait préféré un autre. Ses yeux suivirent la direction indiquée et elle ne put réprimer un éclat de rire, moins moqueur que soulagé. « Elle est mignonne mais elle devrait faire plus attention à ses cheveux, » grimaça-t-elle outrageusement, histoire de rassurer du mieux qu’elle le pouvait Braden, le tout non sans une note d’humour. « Et le type qui est avec elle a essayé de me draguer il y a pas dix minutes, je pense qu’ils se sont bien trouvés. » Elle se retourna vers Knighton, le nez dans son verre pour masquer son large sourire. Ce dernier, pourtant, ne dura pas bien longtemps. La jeune femme baissa la tête face à la déclaration de son interlocuteur, ne sachant pas comment l’interpréter ni quoi répondre. Même si elle avait possédé le don de sentir les choses à des dizaines de kilomètres à la ronde, jamais elle n’aurait osé frapper à la porte des Knighton et risqué de tomber sur le frère qu’elle ne souhaitait pas voir – ou plutôt qui ne désirait plus la voir elle. « C’est gentil. » Elle ne parvint pas à trouver autre chose à répondre, elle lui offrit simplement un petit sourire. Le Braden séducteur et machiste était tellement loin de l’image qu’elle avait de lui désormais qu’elle doutait qu’il ait jamais existé.
Désormais installés sur l’une des tables que C.G. avait plus tôt convoitées, les jeunes gens partagèrent un moment de silence – relatif, étant donné que les enceintes continuaient de cracher un rythme entraînant mais bien trop fort. Deux gorgées de soda plus tard, son verre était terminé, ce fut à cet instant que Braden reprit la parole. « Avec plaisir, » sourit-elle de toutes ses dents. Après tout, c’était pour se vider la tête sur la piste de danse qu’elle avait choisi de venir jusque dans ce club, maintenant qu’elle avait une compagnie qui ne serait pas obnubilé par l’idée de la peloter, elle pourrait en profiter pleinement. Et il était tellement plus drôle de danser avec quelqu’un qui assumait de ne pas savoir danser qu’avec un ringard qui se prenait pour le roi du dancefloor. C.G. profita du nouveau blanc dans la conversation pour détailler, discrètement, l’aîné des Knighton. Il avait tant de manies et d’expressions en commun avec son frère, c’en était déstabilisant ; pourtant, niveau caractères ils étaient aux antipodes l’un de l’autre. Malgré elle, elle avait influé sur les deux, les changeant alors qu’il n’en avait pas besoin. Si la métamorphose avait eu du bon du côté de Braden – elle avait réussi à gratter sa carapace pour découvrir l’être humain, adorable et généreux –, elle pouvait sentir les larmes lui monter aux yeux en repensant aux dernières fois où elle avait vu Jeemie. En quelque sorte, sa présence avait inversé les rôles des deux frères. Et elle s’en voulait affreusement pour cela parce que, du même coup, elle avait l’impression de les avoir séparés.
La musique changea. Les basses assommantes firent place à la voix trafiquée d’une chanteuse pop à la mode dont le remix du dernier titre faisait le tour de toutes les boîtes. « J’adore cette chanson !, » mentit-elle en bondissant sur ses talons. Attendre pour un morceau plus calme relevait de l’impossible dans cette partie du club, c’est pourquoi Constance sauta sur l’occasion pour attraper Braden par la main et l’emmener jusque la piste de danse. Elle jugea peu utile de se frayer un chemin à travers la foule opaque des autres danseurs, elle s’arrêta donc non loin de leur table puis se retourna, ne lâchant son ami que pour lever les bras par-dessus sa tête en ondulant au rythme de la musique. Se sentant ridicule, elle éclata de rire et se contenta de bouger les épaules. Elle aurait aimé avoir la nonchalance des autres filles autour d’elle qui remuait comme si elles avaient fait ça toutes leurs vies, mais cela n’était pas le cas. Elle tournait vite au grotesque dès lors qu’elle se prenait un peu trop au sérieux. De plus, elle n’avait pas besoin d’impressionner son cavalier, d’une part parce qu’il connaissait déjà tout d’elle – ou presque – mais également parce qu’elle n’avait aucune idée derrière la tête à cet instant précis. Elle appréciait simplement le moment et la compagnie.
Braden Knighton
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Sujet: Re: Anywhere is good enough [R.] Ven 4 Fév - 12:23
Braden voyait bien que la jeune femme tentait de la rassurer. Il avait néanmoins envie de hurler que lui aussi trouvait que les cheveux de la blonde étaient affreux mais cela n’aurait rien apporté à la conversation et puis honnêtement parler de coiffure avec la fille que l’on tente de séduire – ou récupérer, tout dépend du point de vue – c’était moyen. Au lieu de cela il se contenta de sourire en levant son verre quasiment vide puis tout en continuant sur la même touche d’humour que C.G avait utilisé il lança «A nous. Les deux plus grands loosers de cette soirée. » Il se força à sourire car au fond, il se voyait réellement comme un loser ces deniers temps. Il n’était même plus capable de rien, pire que tout il avait du mal à se concentrer sur sa cuisine qui était pourtant la chose la plus importante de sa vie. Le jeune homme avait envie de partager ses soucis mais au fond qui voulait en entendre parler ? Un psy peut être mais il n’avait pas confiance en ces gens que l’on doit payer pour qu’ils vous écoutent.
Mais ce que Braden cherchait à faire c’était de rattraper la boulette qu’il venait de faire en parlant de ce gâteau d’anniversaire. Quel crétin. Il tentait de trouver un nouveau sujet de conversation mais la belle brune ne semblait pas perturbée plus que cela par la révélation puisqu’elle se contenta de répondre un simple ‘c’est gentil’. Etrange. Ce qui était étrange c’est qu’il aurait aimé la voir plus confuse ou bien touchée mais il avait beau détailler les expressions de la jeune femme il n’y voyait rien ou bien une seule chose : Jeemie. Encore et toujours. Du moins c’était ainsi qu’il percevait cette réaction. N’avait-il donc aucune chance d’éclipser son petit frère ?
L’aîné des Knighton était connu pour être une personne sûre de lui, rien ne semblait être en mesure de le perturber mais il ne faut pas se fier aux apparences. Lorsqu’il avait proposé à Constance de danser si le rythme de la musique devenait plus lent, il pensait sincèrement que la chose n’arriverait pas et il en était soulagé. Il lui avait dit qu’il était un piètre danseur et c’était le cas. C’est pourquoi il sentit une crise d’angoisse monter en lui lorsque la demoiselle se leva brusquement en l’entraînant sur la piste de danse sur le prétexte qu’elle adorait cette chanson. Mon œil. Quoiqu’il en soit il ne pouvait décemment pas dire non à cette jolie créature, d’autant que tous les deux avaient l’air d’un véritable couple. Il chassa rapidement cette idée de son esprit, se trouvant bien trop sentimental. Il devait se sortir de cette situation. «Tu sais, je suis vraiment un mauvais danseur je disais pas ça comme ça… » Mais à peine avait-il prononcé ces mots que Constance était déjà en train de danser. La regarder danser ainsi tout en restant immobile sur la piste de danse aurait été louche – et flippant – alors Braden se lança. Il enchaîna une série de mouvements plus ringards les uns que les autres sous le regard moqueur de la jeune femme. Il était lamentable. Il fit une grimace avant de trouver une nouvelle idée. Son esprit de séducteur était toujours allumé et le petit futé qu’il était allait profiter de la vulnérabilité qu’il semblait dégager auprès de C.G.
Le jeune homme se rapprocha de Constance et lui attrapa les mains, un large sourire sur les lèvres. «Tu peux essayer de m’apprendre quelques mouvements un peu moins ringards ? Je m’en voudrait de te faire honte le soir de ton anniversaire ! » Contact. C’était tout ce qu’il voulait.
[Plus d'un mois plus tard et en plus c'est nul à chier. Je m'excuse ]
Constance Gordon
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Sujet: Re: Anywhere is good enough [R.] Dim 10 Avr - 10:36
Passer sa soirée d’anniversaire avec le frère de son ex-petit-ami était une expérience déjà bizarre en soi. Passer sa soirée d’anniversaire avec l’homme avec qui l’on avait trompé son ex-petit-ami était encore pire. C.G. était tout justement en train de vivre les deux à la fois, elle aurait dû se sentir au plus mal, refuser de le voir, encore plus de lui parler ; pourtant il n’en était rien, elle était heureuse de partager sa compagnie, de danser auprès de lui. Elle ne le voyait pas comme un membre de la famille de Jeemie ou comme celui avec qui elle avait couché lors d’un moment de faiblesse, il était tout simplement l’ami dont elle avait besoin à cet instant précis. Voilà pourquoi elle tenta d’éclipser tout le reste, toutes les raisons et circonstances qui l’avaient amenée jusqu’à cette boîte, seule, qui l’avaient coupée du monde des jours durant simplement parce qu’elle n’avait plus le goût de rien. Elle se laissa emporter par la musique entêtante, entourant sa tête de ses bras en remuant en rythme, tant et si bien qu’elle oublia tout ce qui l’entourait. Elle ferma les yeux pour apprécier le calme – relatif – que lui apportait ce moment de détente ; elle était comme seule sur son petit nuage, avec de la mauvaise musique, certes, mais aussi une liberté de mouvement incomparable.
La brunette ne dut de redescendre sur terre qu’à la voix de Braden. Légèrement étonnée d’être « partie » aussi vite, elle prit quelques secondes pour se remettre dans la situation présente. Elle serra ses doigts autour des mains de son compagnon avec un sourire rieur. « Tu t’en sors très bien… Mais tu devrais essayer de ne pas danser ‘contre’ la musique. Imprègne-toi du rythme et ça viendra tout seul. » Histoire d’appuyer son raisonnement, elle lui montra l’exemple en ondulant ses hanches sans pour autant lâcher ses mains, comme si elle pouvait partager sa cadence par l’intermédiaire de ce contact physique. Elle hocha la tête en rigolant quand, enfin, l’aîné des Knighton mima ses mouvements. Le fait qu’elle lui tienne les mains l’empêchait de partir dans les pas de danse improbables qu’il avait expérimenté plus tôt ; là, il paraissait presque à l’aise. « Tu vois ! C’est beaucoup mieux ! » Elle ouvrit les doigts de sa main droite pour la remonter sur l’épaule de Braden qui continuait de remuer à contresens de la musique. Finalement, alors que la chanson touchait à sa fin, ils semblaient danser en symbiose, partageant les mêmes pas, se mouvant en chœur comme un vrai « couple ». « Voilà, tu n’as plus aucune honte à avoir, tu as un niveau plus élevé que les trois-quarts des hommes présents dans la salle ! » Elle ouvrit grand ses yeux qui pétillaient de malice avant d’échapper un rire jovial. Elle s’amusait, enfin.
La musique, comme une invitation destinée à tous de se rapprocher et de supprimer les distances entre les corps, se fit plus lente, voire carrément sensuelle. Le sort s’acharnait sur eux, il ne pouvait en être autrement. Elle commençait tout juste à se vider la tête et voilà que le DJ choisissait le pire moment pour tenter de créer des liens dans l’assistance. Elle essaya, elle mit tout son être dans la manœuvre ; elle s’avança davantage de Braden mais dès l’instant où elle sentit sa main sur sa hanche, elle se déroba. Son regard de biche égarée fit le tour de la salle, elle se sentait épiée, comme si quelqu’un, quelque part, n’avait d’yeux que pour elle, la surveiller pour ensuite répéter le moindre de ses faits et gestes à Jeemie. Jeemie, toujours lui. Elle savait à quel point il était stupide de songer à lui dans une telle situation mais c’était plus fort qu’elle. « J’ai besoin de prendre un peu l’air, » fit-elle avec une moue désolée. Sans attendre de réponse, elle se fraya un chemin à travers la foule, sa main toujours accrochée à celle de Braden. La musique se fit moins forte sitôt les portes du club franchies. Toutefois, entre les discussions animées du coin fumeur et les réprimandes violentes en provenance de la file d’attente, le calme n’était pas d’actualité.
« Désolée, je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai juste eu une bouffée de chaleur tout à coup et… » Elle prit une profonde inspiration, le regard fuyant. « Ca va un peu mieux maintenant. » Puis, sans crier gare, sans vraiment réfléchir à son geste, elle s’approcha de lui et passa ses bras autour de lui. Son visage enfoui dans son cou, elle agrippa le tissu de la chemise de Braden tandis que ses épaules se soulevaient et s’affaissaient de façon discontinue. Elle essayait tant bien que mal de retenir les larmes qui ne demandaient qu’à s’écouler depuis que son réveil avait sonné le matin-même. « Je l’ai vu au MusicFest avec Hayley, ils étaient main dans la main, ils s’embrassaient. C’était horrible. » La seule mention de ce souvenir eut pour effet de déclencher une inondation sur ses joues. Pauvre Braden, il ne méritait pas ça pour ruiner davantage sa soirée.
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