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 Nobody gives you a chance or a dollar in this old town [R.]

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Constance Gordon

Constance Gordon


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MessageSujet: Nobody gives you a chance or a dollar in this old town [R.]   Nobody gives you a chance or a dollar in this old town [R.] Icon_minitimeJeu 2 Sep - 21:50

Nobody gives you a chance or a dollar in this old town [R.] Jzwos3

Depuis qu'elle était en âge de marcher et parler, Constance avait toujours été une personnalité très active, avec constamment un mot à dire, des histoires à raconter, des confidences à partager. Elle s'était constituée un stock conséquent d'amis grâce à ce trait de caractère, et le fait qu'elle soit une oreille attentive faisait en plus d'elle une parfaite confidente. En gros, elle était une compagne agréable et elle était très souvent, voire en permanence, entourée – qu'il s'agisse de connaissances, de proches ou de famille, son quotidien était toujours rempli de rendez-vous prévus ou improvisés. Ces derniers temps, cependant, la tendance semblait s'être renversée puisque cela faisait plus de deux jours d'affilée que la jeune femme était cloitrée chez elle, avec pour seule compagnie un stock de jus d'orange bio et ses crayons. Elle n'avait maintenu de réelles conversations téléphoniques qu'avec deux amis et n'avait reçu qu'une seule visite de toute la semaine – sa sœur. C'était d'ailleurs cette entrevue qui avait entraîné ce changement de comportement de la part de C.G. De la triste âme esseulée, elle était passée à l'artiste studieuse. En effet, Marie-Alice, entre deux commentaires plus ou moins corrosifs sur l'actualité, lui avait rappelé qu'elle existait en dehors d'un petit ami. Prenant ce conseil au pied de la lettre, Constance avait rapidement mis sa sœur dehors et commençait à éplucher les offres d'emploi, petites annonces et toutes les autres plateformes qui permettaient d'entrer dans le monde du travail. Elle avait passé un nombre incalculable de coups de fil, tous lui offrant la même réponse à quel point ils étaient désolés mais ne pouvaient se permettre d'engager quelqu'un sans expérience. Si elle ne se décourageait pas pour autant, la brunette ne pouvait s'empêcher de se demander comment elle était supposée se forger une expérience si personne ne lui donnait sa chance. Encore une fois, la logique humaine lui échappait. Mais elle se retrouvait bien forcée de faire avec.

S’emparant de son carnet de dessin, de son éternel crayon gris ainsi que d’un petit gilet en laine, la demoiselle prit la décision de faire une pause dans ses harassantes recherches et d’aller prendre l’air. Elle marcha longtemps, son regard s’attardant sur les hauts immeubles, sur les visages des passants, son esprit s’imprégnant de l’atmosphère des rues qu’elle traversait. A chacun de ses pas, des esquisses se dessinaient devant ses yeux, ses doigts suivant le mouvement comme s’ils entouraient déjà un crayon. Elle finit par s’installer sur un banc au coin d’une avenue, juste sous un arbre qui lui offrait une ombre bienvenue, la protégeant des rayons du soleil de septembre qui, en dépit de la température plutôt fraîche, était bel et bien présent. Cette journée avait au moins ça pour remonter le moral de la fraîchement célibataire et chômeuse. Croquant toutes les scènes de vie qui passaient à sa portée – et qui, au beau milieu de l’après-midi, n’étaient que trop rares – elle resta assise sur le banc public durant une bonne partie de la course du soleil tant et si bien que lorsqu’elle redescendit sur terre à cause d’un claquement de doigts, elle fut étonnée de constater que l’arbre ne lui offrait plus la moindre trace d’ombre. Elle releva la tête vers l’homme qui se trouvait désormais en face d’elle et qui continuait de faire aller ses bras pour attirer son attention, dès l’instant où il fut certain de l’avoir, il se calma et esquissa un large sourire édenté.

« Dites-donc, vous les jeunes, vous êtes durs de la feuille ! »
« Oui, désolée, j’étais prise dans mes dessins. » Elle rougit en baissant les yeux une seconde. « Je peux vous aider ? »
« En fait, j’allais vous demander de vous pousser pour me laisser de la place. Vous savez, c’est un peu mon banc sur quoi vous êtes assise et… »
« Oh ! Je vous demande pardon, je… » Elle s’était levée d’un bond, ne se rendant pas compte qu’elle avait entièrement le droit d’être installée sur le banc en question. Mais le sans-abri l’arrêta d’un signe de la main.
« C’est illégal de se considérer comme propriétaire d’un bien public, donc vous pouvez parfaitement rester. » L’homme haussa les épaules en se massant la nuque avec embarras, Constance le détailla une courte minute et remarqua que ses manières n’avaient rien d’un homme de la rue. Elle eut aussitôt envie d’en savoir plus à son propos mais se persuada que ça n’était pas ses oignons.
« De toute façon, il faut que j’y aille. Je n’ai pas vu le temps passer et j’ai une recherche d’emploi à continuer. » Serrant son bloc contre sa poitrine, la jeune femme le salua d’un hochement de tête et s’éloigna du banc.
« Mademoiselle ! » l’appela à nouveau le sans-abri. « Si je peux me permettre, à deux pâtés de maisons d’ici, à Yaletown, je connais une boîte qui pourrait avoir besoin de votre talent. Pierces Noster Building. Cinquième étage. »

Sous le coup de l’étonnement, C.G. eut juste le temps de griffonner l’adresse sur la couverture de son bloc-notes. Elle releva la tête, dans le but de remercier son interlocuteur, pour constater que ce dernier avait disparu. Les sourcils froncés, elle relut le nom de l’immeuble pendant un long moment avant de se remettre en route. Ne sachant si elle pouvait faire confiance à l’homme qu’elle venait de rencontrer, elle jugea plus sage de ne pas prendre en compte ses propos ; pourtant, elle décida malgré tout de faire un petit tour du côté de Yaletown. Juste au cas où. Parvenue en face du building, la demoiselle fut à moitié surprise de découvrir qu’il existait bel et bien une société au cinquième étage. Cartes de vœux. Elle n’avait jamais songé à cette perspective de carrière mais rien ne lui coûtait d’aller jeter un œil. C.G. pénétra donc à l’intérieur, traversant le hall non sans une boule à l’estomac ; boule qui arriva au niveau de sa gorge une fois les portes de l’ascenseur refermées sur elle. Il était trop tard pour faire demi-tour maintenant, n’est-ce pas ? Ses craintes s’estompèrent dès l’instant où elle mit un pied dans l’étage qui portait la dénomination Aeternam Corp.

« Bonjour, » lui lança la standardiste pour l’appeler à se présenter à cet endroit.
« Bonjour, » balbutia Constance, ses doigts pianotant sur son bloc à dessins. « Je suis à la recherche d’un travail. »
« Vous avez un rendez-vous ? »
« Euh... Non... »
« D’accord, je vais… » La sonnerie du téléphone l’interrompit et elle intima à la jeune femme d’attendre le temps de la communication. Bien, au moins, cela promettait un tas de bonnes choses…
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Eros Zacharias
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MessageSujet: Re: Nobody gives you a chance or a dollar in this old town [R.]   Nobody gives you a chance or a dollar in this old town [R.] Icon_minitimeJeu 9 Sep - 11:20

    Si tout le monde avait l'habitude de dire qu'Eros était sans doute le seul être qu'il connaissait à être constamment de bonne humeur, c'était qu'ils ne l'avaient jamais vu au réveil. Parce qu'à ce moment précis de la journée, lorsqu'il ouvrait les yeux et s'extirpait brutalement des bras de Morphée, il était vraiment, mais alors vraiment toujours de mauvais poil. C'était insensé, rien ne justifiait un tel comportement, surtout qu'il se réveillait rarement seul et qu'il passait très souvent des nuits agréables, où les cauchemars étaient bannis. Mais c'était comme ça.

    Ce matin-là, Eros mit un bon quart d'heure avant d'ouvrir les yeux. Il savait qu'il fallait se lever. Mettre un pied par terre, puis l'autre. Prendre sa douche, manger un croissant et filer au travail. C'était une routine permanente, lors de laquelle doucement, il commençait à sourire un peu jusqu'à se retrouver avec un visage enjoué et prêt à affronter la journée. Mais honnêtement, pour l'instant, il préférait dix fois rester dans les draps encore chaud et profiter des quelques minutes de répit avant que son réveil ne sonne pour la troisième fois. Ce qui susciterait un grognement chez Murphy, qui occupait le côté gauche du lit. Sympa d'être dans l'illégalité, on pouvait se lever à des heures tardives. Instinctivement, Eros se serait bien collé contre son amant, histoire de trouver la force de se lever - même si souvent, ça ne faisait qu'empirer les choses - mais son expérience lui avait appris qu'avec Alexandre, il valait mieux éviter ce genre d'intimité. Après tout, il aurait été capable de lui retourner une baffe dans son sommeil. Il était déjà bien rare qu'ils passent la nuit ensemble...

    Il se contenta donc d'ouvrir un oeil, puis l'autre, la lumière aveuglante de ce début de matinée lui brûlant légèrement la rétine. Comment aurait-il pu être de bonne humeur dans de telles conditions? Son regard se posa sur le dos du bad guy avec qui il avait une fois de plus froissé les draps la nuit dernière et il esquissa un léger sourire avant de mettre en marche de mécanisme. Pied droit. Pied gauche. Salle de bain. Enclencher le robinet. Se savonner. Se rincer. Serviette de bain. Epargnons la suite, du choix des vêtements au brossage de dents. Mais quand Eros franchit le seuil de sa cuisine équipée, il était fin prêt à attaquer cette journée, même s'il ignorait encore quels imprévus il aurait à affronter – car, soyons francs, il y en avait toujours.

    Alors qu'il était en train de déjeuner tout en regardant un talk show ridicule sur le câble, le bruit de la chasse d'eau le sortit de sa contemplation. Murphy était donc déjà levé. Il savait cependant que celui ne pointerait pas le bout de son nez dans la même pièce que lui de si bon matin. Murphy était plutôt du genre à éviter les discussions et les situations trop conformistes, alors partager un petit pain avec Eros... Non, soyons sérieux. Ca aurait été pourtant tellement facile de le rendre docile. Le bombarder d'ondes positives et, sans le rendre transi d'amour, le faire assumer un peu plus ses sentiments. Mais le dieu de l'amour s'était toujours promis de ne jamais user de ses pouvoirs sur lui. Ca aurait été déloyal, et il le respectait trop pour ça.

    Il esquissa un sourire en entendant les pas de son amant lui prouver qu'il avait raison. Le grincement du matelas, suivi du grognement du gallois, lui indiqua qu'il était reparti continuer tranquillement sa grasse matinée. Si Eros avait eu le temps, il aurait sans nul doute été rechercher quelque chose qu'il aurait « oublié » dans la chambre, juste pour le faire enrager. Mais ça n'était pas d'actualité. Il éteignit le poste, enfila une veste officier et claqua la porte en partant. Oui, ça pouvait paraître dingue mais il avait donné ses clefs à un voleur avec qui il entretenait des relations compliquées et conflictuelles. Et il savait très bien ce qu'il faisait. Jamais il n'avait eu d'objets qui s'étaient volatilisés, et pourtant, il habitait un loft luxueux.

    Chevauchant son fidèle Vespa, il prit la direction de Langley sans se presser ni même zigzaguer à travers les embouteillages matinaux. En passant, il réconcilia un couple qui se déchirait à l'intérieur d'un café, donna le courage à une jeune fille d'aller parler au beau gosse du lycée alors qu'il était arrêté à un feu rouge, et avait lancé un sourire ironique à John Robinson, alias JFK, agent de la discorde qui s'acharnait sur un vieux couple avec ses idées de divorce que le dieu de l'amour, beaucoup plus puissant, avait balayées en un éclair. Trop facile.

    Arrivé à destination, il gara son scooter près de l’entrée, profitant de l’heure matinale et du peu d’affluence dans l’établissement à cette heure. A peine la porte poussée, il rencontra le sourire amical de la propriétaire des lieux, Marilyn, qu’il lui retourna immédiatement. Pourtant, il perçut comme un espèce de quelque chose qui ne tournait pas rond chez sa protégée et il l’associa tout de suite à quelqu’un. Toujours le même de toute façon.

      « Sale soirée ? »
      « Pas pire que les autres... »

    Eros lui vint la rejoindre derrière le bar, et posa une main réconfortante sur son épaule. Malgré tout ce que cette fille avait vécu, elle voyait toujours le verre à moitié plein, et il l’admirait pour ça. C’était la raison pour laquelle il lui avait confié la direction de la succursale à Langley, parce qu’il aimait cette bonne humeur qu’elle dégageait et cette chaleur qu’elle avait avec les gens. Elle avait gardé la beauté enivrante que les réalisateurs avaient si souvent capturé, et en même temps cette fragile innocente qui le troublait à chaque fois. Celle qui était toujours au fond d’elle Norma Jean Baker était une femme pour qui il avait énormément de respect.

      « Je l’ai croisé. Beaucoup d’animosité ce matin. »
      « C’était son anniversaire hier… »

    Tout était dit. Entre l’ancien président et la blonde pulpeuse, cette chanson était restée dans les annales, mais trainait néanmoins une sombre histoire. La pauvre n’était vraiment pas aidée. Il choisit délibérément de changer de sujet et aborder des questions plus professionnelles quand elle m’emmena dans son bureau. Il passa la matinée avec elle, et décida même d’y déjeuner pour éviter les embouteillages du midi. Il observa l’agent, pourtant novice, rabibocher avec une habileté déconcertante les petites anicroches des amoureux de passage et offrir un peu de bonheur à ceux qui semblaient s’être perdus dans leur spirale de problèmes. Il déposa finalement un baiser sur sa joue avant d’enfourcher à nouveau sa monture mécanique en direction de la grande ville. Il slaloma entre les voitures tout en étant vaguement dans ses pensées, puis arriva à l’immeuble qui abritait son étrange entreprise.

    Il salua le portier – bien que ce soit une ex conquête de son amant régulier – qui fut agréable avec lui, comme à son habitude. De ses converses griffées, il grimpa les escaliers, même si l’ascenseur était au rendez de chaussée, et poussa la porte d’Aeternam Corp sans être essoufflé ni d’humeur brouillonne. Il s’apprêtait à saluer Stella quand il remarqua qu’une ombre lui masquait la vue de sa secrétaire. La demoiselle semblait visiblement attendre que Stella finisse son coup de fil et Eros n’aurait pas dû y prêter tant attention que ça. Après tout, l’entreprise de cartes de vœux n’étant qu’une couverture, ça n’était pas de son ressort que de réceptionner les candidats à l’emploi. Mais sa curiosité fut piquée quand il ressentit la vague émotionnelle ôh combien instable de la brunette qui ne le regardait même pas tant elle semblait attendre que la standardiste s’occupe d’elle. Il fronça un sourcil, retourna légèrement sur ses pas et croisa les signes peu discrets de Juliette – oui, celle de Vérone – dans le fond qui semblait lui indiquer que cette demoiselle était une cible. Eros tenta vaguement de se souvenir de quelque chose, mais cette ville était tellement pleine d’âmes en peine qu’il était incapable de se rappeler de tout le monde. Mais sans avoir à se concentrer, il capta un soupçon de culpabilité en elle, et beaucoup, beaucoup de détresse. C’était suffisant pour l’intéresser.

      « Mademoiselle ? Je peux vous aider peut-être ? »

    Etrangement, sûrement piquée par une pointe de jalousie, Stella mit en attente son appel et rappela son patron à l’ordre, ce qu’elle n’était a priori pas en droit de faire. Mais elle avait un sérieux béguin.

      « Monsieur Zacharias, cette jeune fille cherche un travail, mais n’a pas de rendez-vous. Et je vous rappelle que vous n’avez pas à recevoir de… »
      « Excusez-moi Stella, mais je suis encore en droit de décider qui je peux recevoir ou pas. »

    Il lui lança un sourire ironique qui la fit fulminer, puis indiqua à la jeune femme la direction de son bureau, fit un clin d’œil à la jolie blonde qui décidément, était furieuse, puis referma la porte et s’installa dans son siège. Après Marshall Reed la semaine précédente, il était presque en train de devenir DRH malgré lui ! Mais bon… Il fallait savoir être inventif pour réparer les drames humains. Il prit alors son ton le plus aimable, son ton le plus naturel aussi, et commenca son petit laïus.

      « Eros Zacharias, propriétaire de l’entreprise Aeternam Corp. Mais je ne mords pas. Allons, laissez-moi deviner… Jeune fille douée pour le dessin, mais qui a du mal à trouver un petit boulot à mi-temps pour financer les études et toutes les petites sorties à côté. »

    Oh, c’était facile de les repérer, ces jeunes paumés. Et il les aimait bien, lui. Il n’y allait certes pas par quatre chemins, mais la demoiselle avait l’air tellement chargée émotionnellement qu’il n’allait pas tergiverser des heures pour un emploi qu’il allait de toute manière lui donner. Mais il n’allait pas non plus mettre les pieds dans le plat immédiatement. Aussi utilisa t’il cet entretien improvisé comme un prétexte pour creuser un peu.

      « Avant de voir vos dessins, mademoiselle, une question s’impose. »

    Il marqua une pause pour ménager son petit effet de suspense. Oui, le dieu de l'amour était théâtral.

      « Que vous inspire l'amour? »
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Constance Gordon

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MessageSujet: Re: Nobody gives you a chance or a dollar in this old town [R.]   Nobody gives you a chance or a dollar in this old town [R.] Icon_minitimeMar 21 Sep - 7:04

Constance ne sut jamais ce que la standardiste comptait faire de son cas. Elle demeura sous le joug de ce « je vais… » pendant de longues minutes, tant et si bien qu'elle laissa même tomber l'écoute discrète de l'appel en question – elle savait que cela n'avait aucun rapport avec elle, que ça ne la regardait pas, pourtant, elle pouvait se montrer relativement curieuse quand elle n'avait rien d'autre à faire – pour se consacrer à une étude approfondie des locaux alentours. Du peu qu'elle en voyait, l'endroit était des plus agréables, chaleureux, les visages qu'elle discernait étaient tous souriant, comme si le simple fait de sortir de l'ascenseur à cet étage procurait un sentiment de plénitude qui tranchait avec l'extérieur. C.G. s'en voulut d'amener avec elle son humeur loin d'être au beau fixe, elle songea même à régler définitivement la question du « tu n'es pas la bienvenue en ces lieux » en s'éclipsant sur la pointe des pieds - ce qui aurait été des plus aisés étant donné que la réceptionniste, captivée par la personne à l'autre bout du fil, lui tournait désormais le dos. Elle offrit tout de même à l'entreprise le bénéfice du doute, n'ayant de toute manière rien de mieux à faire de son après-midi, et resta. C'était comme si une petite voix sur son épaule gauche lui intimait qu'elle pouvait faire confiance au sans-abri qui l'avait attirée jusqu'ici, que tout ceci ne pouvait pas être qu'un concours de circonstances, que quelque chose de bien allait enfin lui arriver. Si elle crut aux baragouinages de son esprit pendant un temps, le désespoir qui lui étreignait le cœur depuis plusieurs semaines refit surface, la persuadant à son tour que rien de bien ne pouvait lui arriver aujourd'hui, qu'elle perdait son temps à attendre après quelqu'un qui ne désirait pas jusqu'à sa simple présence. Elle voulait rentrer chez elle, retrouver sa déprime et s’enfouir sous sa couette pour la combattre vainement à l’aide d’un pot de glace. Cette triste humeur avérée ne lui ressemblait pas, elle qui était réputée pour être aussi lumineuse qu’un rayon de soleil, cependant l’univers semblait s’être ligué contre elle et elle n’avait plus la force de faire face. Elle était mentalement épuisée et ne pouvait en expliquer la raison – en réalité, si, mais elle préférait dissimuler la véritable cause de son mal-être, refusant d’ajouter à tous ses maux celui d’être celle à blâmer. Même elle savait reconnaître quand c’en était trop.

Trop, justement, était la longueur de son attente – était-il humainement possible de tenir autant de temps au téléphone ? – et elle s’apprêtait à rappeler la réceptionniste à son bon souvenir lorsqu’un troisième protagoniste rejoignit l’accueil, s’adressant immédiatement et directement à elle. C.G. se tourna vers le nouveau venu, se demandant ce qu’il lui voulait et eut énormément de mal à se persuader qu’il s’agissait du maître des lieux. Cependant, elle fut forcée de voir les choses en face, d’une part au vu de la réaction de la standardiste qui n’abandonna son téléphone que pour une très bonne raison, d’autre part parce qu’elle l’appela « patron » ; ce qui étaient en soi des pistes plutôt flagrantes. Pourtant, Constance avait peine à croire que ce jeune homme, à peine plus âgé qu’elle, soit le propriétaire d’une boîte qui prenait tout l’étage d’un gigantesque building. C’était insensé ! Les yeux arrondis par l’étonnement, elle regarda l’échange entre le chef et l’employée comme si elle n’était pas réellement présente sur les lieux puis, toujours comme si elle était moins actrice que spectatrice, elle suivit le mouvement jusque dans le bureau où elle s’installa, de façon hésitante, sur une chaise face au directeur de l’entreprise. Ce fut à cet instant que le déclic se fit et qu’elle réalisa qu’elle était au beau milieu d’un entretien d’embauche. Tout arrivait soudainement trop vite et elle n’était pas certaine d’y être préparée.
« Enchantée, monsieur Zacharias. Constance Gordon, » se présenta-t-elle à son tour. Eros ? Quel prénom étrange que celui d’un dieu antique ; mais original. « Vous avez presque tout bon. J’ai bien du mal à trouver un boulot… sauf que je ne suis plus étudiante. Je cherche un travail sérieux pour entrer pleinement dans la vie active. » Elle se garda de lui raconter qu’elle ne souhaitait pas faire carrière dans la carte de vœux mais qu’il s’agissait là de son ultime recours, qu’elle n’avait nulle part ailleurs où chercher. Maintes fois elle s’était vu répéter qu’il valait toujours mieux se montrer motivé même quand le cœur n’y était pas franchement. D’autant plus que plus les minutes s’égrainaient, plus elle se sentait à l’aise dans ce grand bureau. La voix posée de son interrogateur devait sans doute y être pour beaucoup. Alors que ses mains remontaient le long de son bloc-notes, prêtes à exhiber son maigre contenu, il l’arrêta dans son élan en lui posant une question à laquelle elle ne s’attendait pas.

« L’a… L’amour ? » C.G. répéta ce mot lentement, avec précaution, comme si elle n’avait plus le droit de l’utiliser. En un sens, cela était vrai, elle avait perdu le droit de s’exprimer à ce sujet depuis qu’elle avait foutu en l’air l’unique relation qui lui avait fait ressentir ce sentiment. « C’est compliqué. Il y a beaucoup d’amours. Celui entre deux personnes qui se sentent faites l’une pour l’autre, celui d’un parent pour son enfant, celui que l’on appelle amitié… Il s’agit du plus beau sentiment qu’un être humain puisse connaître. L’amour nous fait nous sentir plus grand, il confère une raison de vivre, il nous pousse à nous dépasser pour être digne de le recevoir à notre tour… » Un léger sourire prit possession de ses lèvres alors qu’elle était entraînée par les images d’un bonheur passé qui fourmillaient dans sa tête. « Pour reprendre la réplique d’un film célèbre : l’amour c’est l’oxygène. » Puis, aussi vite qu’il était arrivé, son sourire se fana. « Bien sûr, parfois il se trompe de cible, il nous fait tomber pour quelqu’un que l’on ne mérite pas. Et dans ces cas-là, l’amour peut vite devenir un ennemi redoutable… » Un nœud se forma dans sa gorge, qu’elle fit disparaître dans un raclement et elle se redressa pour regarder à nouveau son interlocuteur droit dans les yeux. Toute trace de tristesse avait disparu derrière un masque d’entrain et de motivation. « Voilà le genre de travaux que j’ai l’habitude de faire. » Elle changea de sujet en ouvrant son bloc-notes et en le déposant sur le bureau d’Eros, peu désireuse de rester concentrée sur un point qui la faisait encore se sentir mal. Tant pis si cela lui portait préjudice au cours de cet entretien.
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Eros Zacharias
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MessageSujet: Re: Nobody gives you a chance or a dollar in this old town [R.]   Nobody gives you a chance or a dollar in this old town [R.] Icon_minitimeLun 20 Déc - 11:00

    La pauvre demoiselle avait l'air complètement paumée. Oui, c'était le mot exact pour décrire l'état quand lequel elle était à cet instant précis. Il y avait bien sûr les signes extérieurs, comme le fait qu'elle donnait l'impression de ne pas comprendre l'enchaînement qui l'avait conduite à s'assoir dans ce bureau à l'instant, son regard légèrement fuyant et puis, surtout, cette surcharge d'émotions contradictoires qu'elle balançait sans même s'en rendre compte. S'il n'avait pas eu l'habitude, Eros aurait pu en avoir mal à la tête. Mais ce qui lui causait un début de migraine à l'instant, c'était d'essayer de se rappeler qui diable était cette jeune femme. Son visage ne lui était pas inconnu mais impossible de la situer dans un contexte. Pourtant, vu les appels de phare de Juliette, il aurait du se souvenir non.

    Ce ne fut que lorsqu'elle se présenta que tout se rejoignit dans sa tête. Mais bon sang, c'était bien sûr! Le quatuor infernal. Il avait mis Henri et Marilyn sur le coup il y avait à peine un mois et voilà qu'il ne parvenait même pas à se rappeler le minois de Constance Gordon, la jeune fille tellement paumée - comme quoi, il avait eu raison en moins de 2 secondes - qu'elle avait réussi à tout foutre en l'air dans son couple en une partie de jambe en l'air avec la mauvaise personne. Enfin, c'était ce qu'une personne novice aurait pu dire. Eros, qui n'était pas habitué à juger les erreurs des humains, n'était même pas de cet avis. Il n'était pas tout à fait persuadé que Braden était la mauvaise personne. Mais soit, il n'allait pas délibérer des heures dans sa propre tête. Déjà, il avait recadré la situation. Hayley, Jeemie, Braden, Constance. Ok.

      « Oh, veuillez m'excuser pour la méprise. J'ai toujours du mal à reconnaître les étudiants de ceux qui viennent de quitter le campus. Mais peu importe. »

    Il lui adressa un agréable sourire. Il pouvait voir ses mains moites qui glissaient sur le bloc-notes. C'était peut-être un peu vache de lui asséner le coup de grâce en parlant d'amour, mais Eros était d'avis qu'il valait mieux mettre les choses au clair dès le départ. Voir où en était cette pauvre petite. A entendre sa tirade, Eros comprit que Constance ne savait pas bien elle-même où elle en était. Apparemment, elle regrettait amèrement d'avoir fichu en l'air sa relation avec Jeemie, ce qui était parfaitement compréhensible. Eros ne prônait pas les tromperies, surtout quand les deux types en question étaient frères, mais il savait surtout que dans le cas présent, il avait face à lui une jeune femme qui n'était pas dans la catégorie mœurs légères et qui avait fait ce qu'elle avait fait pour une bonne raison. Elle ne le savait pas encore sans doute, mais elle s'en rendrait compte un jour, il l'espérait. Pour le moment, il comprit qu'elle pensait ne pas mériter ce qu'elle avait vécu. Ah, les premiers amours... Eros était bien placé pour savoir que le premier amour n'était pas forcément le bon. Mais soit.

    Il ne prit pas la peine de reprendre la parole après ce qu'elle venait de dire. Il risquait tout au plus de la mettre mal à l'aise et ça n'était pas franchement le but de la manœuvre. Il attrapa sans dire un mot le bloc-notes qu'elle lui tendait et y jeta un coup d'œil attentif, bien qu'il n'ait aucune compétence spéciale pour évaluer ce genre de travail. Tout du moins, ça n'avait pas l'air mauvais, loin de là et Steven, le chef du département création, ne risquait pas de lui reprocher d'embaucher n'importe qui. C'est que ce type avait une bien trop grande bouche pour lui et il n'avait pas peur d'hurler sur le patron. En même temps, vu la pagaille dans son couple, ça pouvait se comprendre. Mais c'était une autre affaire à laquelle était attaché Oscar Wilde.

    Après avoir examiné chaque dessin attentivement pour faire genre, comme on disait si bien, puisque de toute façon il savait très bien qu'elle serait engagée, il lui rendit son bloc-ntoes avec un agréable souvenir.

      « Très bien, mademoiselle Gordon. Vous commencez dès demain. »

    C'était clair, net et précis. L'entretien le plus court du monde. Elle aurait assez à souffrir des paperasseries administratives avec Jack, alors il n'allait pas faire durer le suspense plus longtemps. Et puis, il avait du boulot lui mine de rien. Il allait falloir y aller tout en subtilité.

    Il détourna légèrement sa chaise et se mit à admirer la splendide vue de Vancouver qu'il avait de son bureau, à travers l'immense baie vitrée. Quelques flocons se mettaient à tomber à nouveau, recouvrant déjà l'immense tapis blanc qui s'étendaient à des dizaines de mètres sous leurs pieds. Ah, le climat canadien, c'était autre chose qu'en Grèce.

      « Noël. Quelle plus belle occasion que de passer un moment avec la personne qu'on aime. »

    C'était une phrase des plus banales. Quand c'était votre tout récent patron qui se mettait à la prononcer, il fallait se contenter d'hocher la tête, ajouter un petit commentaire tout au plus. Mais ce qu'Eros essayait de faire, c'était de capter juste en cet instant précis à qui elle avait pensé en l'entendant. Quel frère avait envahi ses pensées. Il lui adressa un sourire tout en observant discrètement sa réaction. Eris envahit immédiatement ses pensées à lui, sans qu'il puisse maîtriser quoi que ce soit. Etait-elle juste en dessous? Que faisait-elle? Et Murphy? Equation compliquée qui se jouait, il commençait à en prendre conscience.

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